Définition: CASQUETTE, substantif féminin.

Définition: CASQUETTE, substantif féminin. Coiffure en matière souple, généralement munie d'une visière et portée habituellement par les hommes. Casquette de cuir, de toile, de velours; casquette à visière : Ø 1. Il a ôté sa casquette sous prétexte de mieux fouiller, l'a posée sur le coussin devant moi, me disant tout bas : « Dans ma casquette, s'il vous plaît. » Oh! le grand mot! Il renferme l'histoire du genre humain; que de fois la liberté, la fidélité, le dévouement, l'amitié, l'amour ont dit : « Dans ma casquette, s'il vous plaît. » Je donnerai ce mot à Béranger pour le refrain d'une chanson. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 308. Ø 2. Sous des coiffures variées, bonnets de soie ou de coton, capelines, toques, casquettes à oreilles, c'étaient des faces effarées, bouffies, des têtes de naufragés... ALPHONSE DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, page 59. Ø 3.... la plupart des grandes excentricités de la mode, excentricités si frappantes qu'elles se perfectionnent jusqu'au lieu commun (la casquette entre autres), furent, à l'origine, quelque ruse d'individu célèbre pour masquer une imperfection... JEAN COCTEAU, Le Foyer des artistes, 1947, page 15. SYNTAXE : Casquette de drap, de feutre, de laine; casquette à gland, à oreillettes (confer aussi exemple 2), à rabats. Casquette à pont (à deux, à trois ponts). Casquette haute des souteneurs (confer L. DAUDET, L'Entre-deux-guerres, 1915, page 8). — LITTÉRATURE. Les chasseurs de casquettes [Dans Tartarin de Tarascon] Surnom donné par dérision aux chasseurs de Tarascon qui occupaient leurs loisirs à tirer sur une casquette comme sur un gibier. Comme chasseur de casquettes, Tartarin de Tarascon n'avait pas son pareil. Tous les dimanches matin, il partait avec une casquette neuve; tous les dimanches soir, il revenait avec une loque (ALPHONSE DAUDET, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872, page 7 ). [Par allusion aux chasseurs de Daudet] Et ce ne sera pas ces chasseurs de casquettes Qui nous emporteront dans leurs maigres carniers. (...) Et ce ne sera pas ces chasseurs de casquettes Qui nous emporteront parmi leurs gibecières (CHARLES PÉGUY, Ève, 1913, page 904 ). — Plus spécialement. Coiffure entrant dans la composition d'un costume civil ou d'un uniforme militaire. Casquette de receveur; casquette de base-ball, de jockey; casquette d'aviateur, d'officier de marine, d'uniforme : Ø 4. Un marin, dans le vent, debout sur la dunette, Sous les trois galons d'or de sa sombre casquette, Plonge au large un regard impérieux et clair. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Poésies, Les Poèmes dorés, 1873, page 48. Ø 5. Toutes les semaines, le receveur arrivait avec un livre noir à tranches jaunes sous le bras, une casquette argentée sur le chef, une tunique à collet bleu et à boutons blancs, ornés d'une levrette, emblème de la fidélité, et il inscrivait les sommes versées sur son livre à souche et sur le petit carnet rouge de la cliente. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 67. · ARMÉE. Képi des officiers de l'armée d'Afrique. la Casquette du Père Bugeaud. Marche des zouaves français. Leur culte de la virilité, t'es un homme, t'es pas un homme, nous rappelait le Monteras-tu la côte, la Casquette du Père Bugeaud (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 17 ). — Par métonymie. Emblème de la condition ouvrière ou de certains gradés de l'armée; ouvrier, militaire portant une casquette. Lieux où la casquette est jalouse De l'affreux chapeau du bourgeois (AMÉDÉE POMMIER, Paris, poème humoristique. 1866, page 282 ). Ouvriers, bourgeois, les casquettes, les chapeaux (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 10 ). C'était un Allemand, et un gradé encore, une « casquette plate » (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 236 ). Par dénigrement. Une vieille casquette qui me reproche d'être toujours le même imbécile, et qui est aussi bête que moi! (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Les Gaîtés de l'escadron, Les Gaîtés de l'escadron, 1886, III, 4, page 55 ). — Familier. Être casquette. Être légèrement ivre. Mon mari est allé reconduire le maître qui était un peu casquette (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 36 ); Confer casque I C et II B. Remarque : 1. Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892 et la plupart des ouvrages d'argot 2. Casquettifère, substantif masculin, néologisme de Balzac, par plaisanterie Porteur de casquette. Des employés du muséum, de ceux que Balzac appelle les casquettifères (FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 119). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 919. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 478, b) 1 944; XXe. siècle : a) 1 618, b) 1 484. DÉRIVÉS : 1. Casquetté, -ée, adjectif. Coiffé(e) d'une casquette. Casquetté de fourrures, vêtu de bleu foncé (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 71 ). 2. Casquetterie, substantif féminin " Travail, commerce du casquettier " (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) Supplément 1970). 3. Casquettier, -ière, substantif. Ouvrier spécialisé dans la fabrication des casquettes; vendeur de casquettes. Oiseau des casquettiers de la rue des rosiers, Je te salue (JACQUES PRÉVERT, Paroles, Salut à l'oiseau, 1946, page 264 ).