Définition: CENDRE, substantif féminin.
Publié le 10/11/2015
Extrait du document
«
cendre et de larmes; les cendres de l'amour, de la
désillusion, du passé, du temps.
J'étais plein, à déborder,
d'amertume et de cendres (PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire,
tome 1, 1893-1906, page 53) :
Ø 3.
Tout ce qu'il y a de plus cher, tout ce qui représente
la vie et l'orgueil d'un homme s'est envolé, cendres et
fumées.
BLAISE CENDRARS, L'Or, 1925, page 233.
Ø 4.
Le fameux goût de cendre que donne le passé dans les
romans psychologiques, je l'ai eu sur les lèvres.
Il me semble
que toutes ces heures consacrées au divertissement et dont je
voulais si fort conserver la mémoire, rien n'en reste à
présent, parce que tout cela s'est consumé de soi-même, rien,
sinon des mots.
JULIEN GREEN, Journal, 1940, page 49.
D.— [Par référence à la coutume juive de se couvrir la tête
de cendre (confer Ezéchiel, 27, 30) ou de s'asseoir sur de la
cendre (confer Job, 42, 6) en signe de pénitence] Symbole de
la pénitence.
Avoir la tête couverte de cendre et de terre.
Des pénitens couverts de cendre et de cilice (FRANÇOIS-RENÉ DE
CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page
592 ).
Couvert de la cendre de la pénitence (SOPHIE COTTIN,
Mathilde, tome 1, 1805, page 332) :
Ø 5.
J'avisai un énorme paquet de tapis encore tout
enroulés, (...), et m'y cachant la tête, avalant leur
poussière et mes larmes, pareil aux Juifs qui se couvraient la
tête de cendres dans le deuil, je me mis à sangloter.
MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 393.
— LITURGIE CATHOLIQUE.
Mercredi des Cendres.
Le premier
mercredi du Carême où l'on marque de cendre le front des
fidèles en signe de rappel de la condition humaine et du
devoir de pénitence.
Recevoir les cendres :
Ø 6....
un sens profond se dégage de cette cérémonie des
Cendres, qui rappelle à l'homme que la mort le menace sans
cesse et qu'il doit souvent s'examiner et se juger,
humblement, sévèrement, avec un esprit de pénitence et de
réparation.
FRANÇOIS COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 155.
Forme dérivée du verbe "cendrer"
CENDRER, verbe transitif.
A.— Donner une couleur de cendre, rendre gris.
Le ciel est
cendré de pluie (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT,
Journal, 1870, page 640 ).
— Rare, emploi pronominal.
Le jour se cendre (EDMOND ROSTAND,
Le Vol de la Marseillaise, 1918, page 352 ).
— Par métaphore, péjoratif :
Ø ...
celui-là [Hello] , était possédé par la manie
d'élaguer, d'édulcorer, de cendrer les mystiques, de peur
d'attenter à la fallacieuse pudeur des catholiques.
GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours,
préface, 1884, page XVI.
B.— Recouvrir de cendrée.
Les pistes étaient déjà tracées,
cendrées (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à
crédit, 1936, page 297 ).
2.
»
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