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Définition: CERVELLE, substantif féminin.

Publié le 10/11/2015

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Définition: CERVELLE, substantif féminin. I.— [Par opposition à cerveau] A.— La substance du cerveau. Les indigènes typiques de l'Amérique du Nord savaient tanner à l'aide d'une préparation quelconque de cervelle (ROBERT HARRY LOWIE, Manuel d'anthropologie culturelle, 1936, page 137) : Ø 1.... Dans la mêlée Roland continuait sa course échevelée. Comme le bûcheron s'abat sur la forêt, Sa grande épée, heureuse et rajeunie, ouvrait Les fronts casqués; à chaque estocade nouvelle, On en voyait jaillir le sang et la cervelle; ... THÉODORE DE BANVILLE, Les Exilés, Roland, 1874, page 27. — Locution. (Se) brûler, (se) faire sauter la cervelle (de quelqu'un). (Se) tuer à l'aide d'une arme à feu. Le coup de feu fracassa la mâchoire et fit sauter la cervelle de l'homme (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 429) : Ø 2. Le grenadier Passavant, témoin du massacre, rentra dans sa maison, déchira son habit, s'écria : « J'ai juré de mourir avec la liberté; elle n'est plus : je meurs. » Et il se brûla la cervelle. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 100. B.— [Par opposition au cerveau de l'homme] La cervelle des animaux. Si l'on pouvait lire dans la cervelle des bêtes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1893, page 455 ). Un (...) chien fin de nez et de cervelle (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, page 220) : Ø 3.... Béelzébuth [le chat] et Miraut [le chien] , comprenant qu'il se passait quelque chose d'insolite, allaient et venaient d'un air effaré et soucieux, cherchant dans leurs obscures cervelles d'animaux à se rendre compte de la présence de tant de gens dans un lieu ordinairement si désert. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 45. — En particulier. ART CULINAIRE. Cerveau d'un animal tué, utilisé pour la préparation de certains mets. Cervelle au beurre noir, au vin; une cervelle d'agneau. — Garçon, trois cervelles! commande enfin Lecouvreur (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 19 ). · Par analogie. Cervelle de palmier. Moelle comestible de certains palmiers (Confer Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT), Dictionnaire encyclopédique Quillet 196). II.— Synonyme : cerveau*. A.— Familier. [En tant qu'organe humain] 1. [Organe physique] Circonvolution, pulpe, repli de la cervelle. La cervelle est un organe, au même titre que l'estomac et le coeur (PAUL CLAUDEL, Art poétique, 1907, page 160) : Ø 4. Il est souvent parlé, dans les contes chinois d'un génie fort laid, (...), il ouvre (...) le crâne d'un dormeur, en retire le cerveau, et met un autre cerveau à la place, (...). Son grand plaisir est d'aller ainsi (...), changeant les cervelles. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Mannequin d'osier, 1897, page 243. 2. [Organe de la vie psychique] Cervelle fêlée, malade : Ø 5. Il y a là une force nouvelle, supérieure aux antipathies provinciales, inconnue il y a cent ans, située non dans les nerfs, le sang et les habitudes, mais dans la cervelle, les lectures et le raisonnement... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Voyage en Italie, tome 2, 1866, page 34. Ø 6. Privé de sommeil, je ne vaux plus rien. Les rouages de ma cervelle s'encrassent; les ressorts de ma volonté se détendent. Mais au sortir de ce bain de Jouvence qu'est le dormir, (...) le monde extérieur retrouve pour moi sa saveur et je reprends goût à la vie. ANDRÉ GIDE, Journal, 1944, page 262. SYNTAXE : a) Cervelle amollie, confuse, creuse, dérangée, détraquée, embrouillée, engourdie, frêle, fiévreuse, fruste, honnête, hystérique, infantile, intelligente, loyale, maladive, obtuse, plate, saine, supérieure, vide. b) Caprice, désordre, détraquement, éclair, excitation, force, impuissance, travail, vision de (la) cervelle. c) [Comme complément d'objet d'un verbe dont le sujet désigne une boisson] Troubler la cervelle; [dont le sujet désigne une idée, une image, un souvenir] brouiller, déranger, ébranler, échauffer, embraser, enflammer, hanter, ronger, traverser, troubler la cervelle; monter à la cervelle; bannir, jaillir, tirer de sa cervelle; entrer, germer, passer, trotter dans la cervelle. — Locutions. · Casser la cervelle de quelqu'un, lui taper sur la cervelle. L'énerver, l'exaspérer. Tu me casses la cervelle. Si tu refuses de dormir, au moins, tais-toi (JACQUES AUDIBERTI, Le Mal court, 1947, I, page 137) : Ø 7. Sabatier (...) a (...) passé tout l'après-midi, à entendre B. et P., qui lui tape sur la cervelle. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1880, page 326. · Se creuser la cervelle. Réfléchir, essayer de résoudre un problème : Ø 8. Juliette ramena avec elle un petit Espagnol d'un an, qu'on avait trouvé, emmaillotté, dans un train de l'Espagne en feu et apporté à Paris. Sans beaucoup se creuser la cervelle, elles l'appelèrent José. ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 11. · Mettre la cervelle de quelqu'un à l'envers. Le bouleverser. C'est plus qu'il n'en faut pour vous mettre la cervelle à l'envers (GEORGES BERNANOS, Un crime, 1935, page 839 ). · Tenir quelqu'un en cervelle (vieux). Lui donner des inquiétudes : Ø 9.... ça dites-moi; La petite Versac vous tient-elle en cervelle? FILTO. — Selon. Et vous? NOMOPHAGE. — Ma foi, j'en rabats bien pour elle. JEAN-LOUIS LAYA, L'Ami des loix, 1793, II, 2, page 32. — En particulier. a) [Par référence au cerveau, en tant que siège des facultés intellectuelles] Je regrettais d'être obligé de consacrer une petite case de ma cervelle aux dossiers des réclamants (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 95 ). Chaque cervelle est un casier où, par ordre et à force de mémoire, les idées sont étiquetées et empaquetées à jamais (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 37 ). Le problème du mal obsède les cervelles humaines (FRANÇOIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1944, page 332) : Ø 10. Je lui crie : « Tobie Shaw, vous oubliez votre cervelle! » Et ce diable d'homme me répond : « Ma cervelle? Pourquoi faire? Je n'en ai plus besoin, je suis général! » JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, pages 104-105. Ø 11. Il en avait déjà passé plusieurs sur le fauteuil de l'accusé, de ces militaires légers et têtus, cervelles d'oiseau dans des crânes de boeuf. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 113. · [La cervelle considérée comme le siège de la raison par opposition au coeur considéré comme le siège des facultés affectives] Le fluide nerveux, chez les hommes, s'use par la cervelle, et chez les femmes par le coeur (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'Amour, 1822, page 64 ). Ce qui jusqu'alors n'avait été qu'une flamme dans mon coeur devint aussi une clarté dans ma cervelle (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 215 ). Elle avait pesé le pour et le contre, comme toujours, d'une cervelle froide et d'un coeur ardent (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 196 ). · [La cervelle en tant que siège de l'esprit par opposition au corps, à la matière] Octavie, pendue au bras noir d'un grand diable possédant assurément plus de biceps que de cervelle (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Les Dimanches d'un Bourgeois de Paris, 1880, page 323 ). Monet n'avait pas de cervelle. Ce n'était qu'une main, ou plutôt qu'un oeil commandant à une main prodigieusement alerte (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 149 ). · Péjoratif (formules négatives) L'étrange petite créature, qui n'a ni coeur ni cervelle, qui vit sans mémoire, sans remords (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 128 ). Des imbéciles qui n'ont pas un brin de cervelle (JACQUES CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, page 389 ). b) [Par référence au cerveau, en tant que siège de l'affectivité] : Ø 12.... j'ai cru m'apercevoir tout d'un coup que Lady Falkland occupe, dans ma cervelle, beaucoup de place; — trop de place. CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 266. Ø 13.... elle s'isolait dans sa douleur. Sa petite cervelle désespérée réfléchissait sur le passé, le présent, l'avenir; et elle vit qu'il n'y avait plus rien pour elle,... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 857. Ø 14. Les deux hommes regardent cette joie folle; leur joie, à eux, est plus ordonnée. Elle est dedans leur cervelle comme une grande fleur de tournesol. JEAN GIONO, Colline, 1929, page 98. c) Par métonymie. [Par référence à cerveau, en tant que personne] Sauf deux ou trois exceptions (...), la plupart des artistes sont, il faut bien le dire, (...) des intelligences de village, des cervelles de hameau (CHARLES BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, page 330 ). On frémit de songer qu'avant d'être mis à la retraite, cette pauvre cervelle jouait les destinées du pays (ANDRÉ GIDE, Journal, 1916, page 579 ). Il m'a raconté l'histoire d'un citoyen de leurs amis qui était un chimiste de grande valeur, une cervelle magnifique (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 150 ). · Péjoratif. Cervelle brûlée (confer cerveau brûlé). L'étrange époque où de partout venaient les cervelles brûlées (LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, Les Pages lacérées, 1956, page 199 ). · emploi absolu. Une cervelle. Un homme supérieurement intelligent. J'ai connu trois cervelles, dit Goncourt : Gavarni, Berthelot, et un maire de village (JULES RENARD, Journal, 1891, page 85 ). B.— Par analogie. 1. MARINE. Cheville de métal servant à fixer la tête du gouvernail. Remarque : Attesté dans Nouveau Larousse illustré-Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 2. Domaine de la vie intellectuelle ou active : Ø 15. Paris, cette cervelle du monde, vous a tant plu par l'agitation continuelle de ses esprits (...) que vous prendrez sans doute sous votre protection la peinture d'un monde que vous n'avez pas dû connaître... HONORÉ DE BALZAC, Les Employés, préface, 1837, page 4. Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin cervelette. Petite cervelle (confer Jean Giono, Esquisse d'une mort d'Hélène, 1943, page 358).

« ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Mannequin d'osier, 1897, page 243. 2.

[Organe de la vie psychique] Cervelle fêlée, malade : Ø 5.

Il y a là une force nouvelle, supérieure aux antipathies provinciales, inconnue il y a cent ans, située non dans les nerfs, le sang et les habitudes, mais dans la cervelle, les lectures et le raisonnement... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Voyage en Italie, tome 2, 1866, page 34. Ø 6.

Privé de sommeil, je ne vaux plus rien.

Les rouages de ma cervelle s'encrassent; les ressorts de ma volonté se détendent.

Mais au sortir de ce bain de Jouvence qu'est le dormir, (...) le monde extérieur retrouve pour moi sa saveur et je reprends goût à la vie. ANDRÉ GIDE, Journal, 1944, page 262. SYNTAXE : a) Cervelle amollie, confuse, creuse, dérangée, détraquée, embrouillée, engourdie, frêle, fiévreuse, fruste, honnête, hystérique, infantile, intelligente, loyale, maladive, obtuse, plate, saine, supérieure, vide.

b) Caprice, désordre, détraquement, éclair, excitation, force, impuissance, travail, vision de (la) cervelle.

c) [Comme complément d'objet d'un verbe dont le sujet désigne une boisson] Troubler la cervelle; [dont le sujet désigne une idée, une image, un souvenir] brouiller, déranger, ébranler, échauffer, embraser, enflammer, hanter, ronger, traverser, troubler la cervelle; monter à la cervelle; bannir, jaillir, tirer de sa cervelle; entrer, germer, passer, trotter dans la cervelle. — Locutions. · Casser la cervelle de quelqu'un, lui taper sur la cervelle.

L'énerver, l'exaspérer.

Tu me casses la cervelle.

Si tu refuses de dormir, au moins, tais-toi (JACQUES AUDIBERTI, Le Mal court, 1947, I, page 137) : Ø 7.

Sabatier (...) a (...) passé tout l'après-midi, à entendre B.

et P., qui lui tape sur la cervelle. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1880, page 326. · Se creuser la cervelle.

Réfléchir, essayer de résoudre un problème : Ø 8.

Juliette ramena avec elle un petit Espagnol d'un an, qu'on avait trouvé, emmaillotté, dans un train de l'Espagne en feu et apporté à Paris.

Sans beaucoup se creuser la cervelle, elles l'appelèrent José. ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 11. · Mettre la cervelle de quelqu'un à l'envers.

Le bouleverser.

C'est plus qu'il n'en faut pour vous mettre la cervelle à l'envers (GEORGES BERNANOS, Un crime, 1935, page 839 ). · Tenir quelqu'un en cervelle (vieux).

Lui donner des inquiétudes : Ø 9....

ça dites-moi; La petite Versac vous tient-elle en cervelle? FILTO.

— Selon.

Et vous? NOMOPHAGE.

— Ma foi, j'en rabats bien pour elle. JEAN-LOUIS LAYA, L'Ami des loix, 1793, II, 2, page 32. — En particulier. a) [Par référence au cerveau, en tant que siège des facultés 2. »

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