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Définition du mot: ÂPRETÉ, substantif féminin.

Publié le 27/10/2015

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Définition du mot: ÂPRETÉ, substantif féminin. Qualité de ce qui est âpre*. A.— [En parlant de ce qui affecte les sens] 1. [En parlant de ce qui affecte la vue ou le toucher] L'âpreté d'un paysage, d'un climat, d'un visage : Ø 1. « Plusieurs de ces rivières renferment des îles dont la végétation, la fraîcheur et la beauté constrastent merveilleusement avec la stérilité, la rudesse et l'âpreté des rivages. » MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 267. — Par analogie : Ø 2. Détendu d'abord, relâché dans tous ses membres par la complaisance et la vanité des confidences, son visage [de Feuerstein] reprenait peu à peu sa solidité, se reconstruisait, rétablissait sa carrure imposante, l'âpreté de ses contours... ALEXANDRE ARNOUX, Le Chiffre, 1926, page 49. 2. [En parlant de ce qui affecte le goût ou l'odorat] L'âpreté d'un fruit, d'un alcool : Ø 3. Une senteur forte s'était répandue, la senteur des simples dont sa robe se trouvait imprégnée, et qu'elle apportait dans sa chevelure grasse, défrisée toujours : le sucre fade des mauves, l'âpreté du sureau, l'amertume de la rhubarbe, mais surtout la flamme de la menthe poivrée,... ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 73. Ø 4. Donc ce vin m'a amusé par une alliance — un peu celle que j'avais déjà décelée dans le Barbera de Sainte-Réparate, mais ici elle était plus brusque et plus rustique — d'âpreté et de fruité; d'une âpreté qui tend au goût caillouteux et même calcaire; d'une fruité qui tend au goût de framboise. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 133. 3. [En parlant de ce qui affecte l'ouïe] L'âpreté des langues barbares : Ø 5. Les Clarinettes (...) [instruments à anche simple] ont dans le médium une voix plus limpide, plus pleine, plus pure que celle des instruments à anche double dont le son n'est jamais exempt d'une certaine aigreur ou âpreté, plus ou moins dissimulées par le talent des exécutants. HECTOR BERLIOZ, Traité d'instrumentation, 1844, page 134. B.— Au figuré. 1. [En parlant d'une personne ou de son caractère, de son comportement] a) [Quant aux biens matériels ou moraux] L'âpreté au gain : Ø 6. Quelle âpreté les hommes mettent dans leurs intérêts du moment! Comme leurs prétentions leur paraissent importantes! Comme leur amour-propre s'agite! Comme ils attachent du prix à cette vie si passagère et si tôt oubliée! La conversation de ces hommes m'a suggéré d'autres réflexions encore sur l'arrogance de la propriété; mais je n'ai pas la force de les écrire;... BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1805, page 217. Ø 7.... elle [Françoise] ne resterait pas plus longtemps dans cette clinique, c'en était fini de ce détachement paisible; elle avait retrouvé toute son âpreté au bonheur. SIMONE DE BEAUVOIR, L'Invitée, 1943, page 218. Remarque : L'expression âpreté au gain (confer Ponson du Terrail, Rocambole, tome 2, Le Club des valets de coeur, 1859, page 213), moins figée que l'expression adjectivale correspondante âpre au gain, peut s'employer avec certaines variantes âpreté de gain ou du gain (confer Huysmans, À rebours, 1884, page 286), pour le gain (confer Étienne-Jean Delécluze, Journal, 1825, page 80). b) [Envers soi-même ou autrui] : Ø 8.... elle avait restreint la dépense de l'intérieur, resserré sa maison, sa vie, celle de son enfant, avec la plus extrême parcimonie d'une avarice maniaque, et qui, venant d'elle, surprenait Honorine, ne pouvant y trouver d'autre explication qu'un caprice de malade et ne sachant ce que devenait l'argent de Madame. Cette âpreté, cette dureté impitoyable contre elle-même et les autres ne faisait que croître. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 283. 2. [En parlant d'une manière d'agir, de sentir ou de s'exprimer] L'âpreté d'un parti-pris; l'âpreté du ton : Ø 9.... elle [l'oeuvre de Jean de Meung] a beau n'être, du point de vue de l'art, que fatras et pot pourri, elle n'en est pas moins le produit d'une verve agile, qui surprend non seulement par la vigueur d'un style énergique jusqu'à l'âpreté, roulant avec impétuosité sur un fond rocailleux des formules dures comme des blocs, mais aussi, quand on tient compte des temps, par la hardiesse inattendue des idées. EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 245. PARADIGMES. 1. (Quasi-) synonymes : acharnement, âcreté, acrimonie, agressivité, ardeur, austérité, brutalité, cruauté, crudité, cupidité, énergie, fanatisme, férocité, fureur, injure, intransigeance, méchanceté, opiniâtreté, persévérance, persistance, rigueur, sauvagerie, ténacité, véhémence, voracité. 2. Antonymes amabilité, aménité, apaisement, bienveillance, bonhomie, calme, charme, civilité, clémence, cordialité, courtoisie, désintéressement, douceur, fadeur, gentillesse, grâce, langueur, mollesse, sérénité, tendresse. Remarque : 1. Âpreté s'emploie rarement à la forme plurielle — qui tend à lui redonner une valeur concrète : il désigne alors moins une qualité que la manifestation extérieure de cette qualité; ainsi, au sens propre, il devient synonyme de aspérité (confer les âpretés de ces ravins [VICTOR HUGO, La Légende des siècles, Le Petit roi de Galice, tome 1, 1859, page 282] ) et au sens figuré, il peut désigner des manifestations de violence (confer MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 3, 1904, page 232 : " que je m'explique certaines âpretés. Mon rire devant les duretés de la vie. On m'accuse de cruauté "). 2. On rencontre dans la documentation le néologisme âpreur, substantif féminin, synonyme de âpreté (confer BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 341) : " [une] fumée (...) dont l'âpreur vous raclait la gorge ... "). — Âpreur a pu s'employer aussi à propos d'un fruit (confer JACQUES HUMBERT, Nouveau glossaire genevois, 1852, page 22). STATISTIQUES : Âpreté. Fréquence absolue littéraire : 388. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 548, b) 627; XXe. siècle : a) 671, b) 442. Âpreur. Fréquence absolue littéraire : 1.

« LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volont?, La Douceur de la vie, 1939, page 133.

3.

[En parlant de ce qui affecte l'ou?e] L'?pret? des langues barbares?: ? 5.

Les Clarinettes (...) [instruments ? anche simple] ont dans le m?dium une voix plus limpide, plus pleine, plus pure que celle des instruments ? anche double dont le son n'est jamais exempt d'une certaine aigreur ou ?pret?, plus ou moins dissimul?es par le talent des ex?cutants. HECTOR BERLIOZ, Trait? d'instrumentation, 1844, page 134.

B.? Au figur?.

1.

[En parlant d'une personne ou de son caract?re, de son comportement] a) [Quant aux biens mat?riels ou moraux] L'?pret? au gain?: ? 6.

Quelle ?pret? les hommes mettent dans leurs int?r?ts du moment! Comme leurs pr?tentions leur paraissent importantes! Comme leur amour-propre s'agite! Comme ils attachent du prix ? cette vie si passag?re et si t?t oubli?e! La conversation de ces hommes m'a sugg?r? d'autres r?flexions encore sur l'arrogance de la propri?t?; mais je n'ai pas la force de les ?crire;... BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1805, page 217.

? 7....

elle [Fran?oise] ne resterait pas plus longtemps dans cette clinique, c'en ?tait fini de ce d?tachement paisible; elle avait retrouv? toute son ?pret? au bonheur. SIMONE DE BEAUVOIR, L'Invit?e, 1943, page 218.

Remarque?: L'expression ?pret? au gain (confer Ponson du Terrail, Rocambole, tome 2, Le Club des valets de coeur, 1859, page 213), moins fig?e que l'expression adjectivale correspondante ?pre au gain, peut s'employer avec certaines variantes ?pret? de gain ou du gain (confer Huysmans, ? rebours, 1884, page 286), pour le gain (confer ?tienne-Jean Del?cluze, Journal, 1825, page 80).

b) [Envers soi-m?me ou autrui] : ? 8....

elle avait restreint la d?pense de l'int?rieur, resserr? sa maison, sa vie, celle de son enfant, avec la plus extr?me parcimonie d'une avarice maniaque, et qui, venant d'elle, surprenait Honorine, ne pouvant y trouver d'autre explication qu'un caprice de malade et ne sachant ce que devenait l'argent de Madame.

Cette ?pret?,. »

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