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Définition du mot: ASPÉRITÉ, substantif féminin.

Publié le 27/10/2015

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Définition du mot: ASPÉRITÉ, substantif féminin. (Qualité de) ce qui est âpre. A.— Domaine des sensations. 1. Domaine de la vue, du toucher. [En parlant du contexte géographique, d'un objet] : Ø 1. Cette route pénible, effrayante, se prolonge toujours : malgré tous ses efforts, Malek Adhel n'en peut sauver la fatigue à Mathilde; il ne la quitte point; souvent il essaie de la porter, mais la difficulté du chemin ne le lui permet pas toujours; son habit de bure la défend mal contre l'âpreté des rocs; ils froissent sa peau délicate, et obligée de les embrasser pour appuyer ses pas, leurs aspérités rudes et aiguës déchirent ses mains. SOPHIE COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 280. Ø 2. La vision du grand Hollandais [Rembrandt] s'arrête aux rugosités des vêtements, aux aspérités des vieux visages, aux callosités des mains plébéiennes. AUGUSTE RODIN. L'Art, entreiens réunis par Paul Gsell, 1911, pages 136-137. — Spécialement. · ANATOMIE. [En parlant surtout d'une surface osseuse] : Ø 3. Signalons chez le cheval les plaies de la muqueuse de la face interne des joues occasionnées par des meurtrissures provoquées par les aspérités des molaires. Ces dents s'usent très irrégulièrement et forment au bord externe de leur surface de frottement de petites pointes acérées après lesquelles la muqueuse se déchire, avec de petites érosions. ERNEST GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 46. · BOTANIQUE : Ø 4. Beaucoup de plantes très-velues naturellement, y deviennent glabres, ou à peu près; quantité de celles qui étoient couchées et traînantes, y voient redresser leur tige; d'autres y perdent leurs épines ou leurs aspérités; d'autres encore, de l'état ligneux et vivace que leur tige possédoit dans les climats chauds qu'elles habitoient, passent, dans nos climats, à l'état herbacé,... JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 2, 1809, page 226. 2. Domaine de l'ouïe : Ø 5. On n'avait qu'à lui jouer des rêveries placides, ou de ces pages bavardes, qui parlent pour ne rien dire; il n'en manque pas en musique : ce morceau de Goldmark, par exemple, dont le vieil horloger disait tout à l'heure, avec un sourire ravi : « C'est joli. Il n'y a pas d'aspérités. Tous les angles sont arrondis... » ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 62. B.— Au figuré. 1. [En parlant d'une personne, de son caractère] : Ø 6. La politesse est une sorte d'émoussoir qui enveloppe les aspérités de notre caractère, et empêche que les autres n'en soient blessés. Il n'est jamais permis de s'en dépouiller, même pour lutter contre les gens grossiers. Il y a de la bonne grâce et une sorte d'urbanité à commencer avec les hommes par l'estime et la confiance. JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 1, 1824, page 254. 2. [En parlant d'une chose abstraite] Aspérité du style : Ø 7. De cette observation attentive du langage campagnard et paysanesque, combinée avec beaucoup de lecture (...) est résulté chez Topffer ce style composite et individuel que nous goûtons sans nous en dissimuler les imperfections et les aspérités, mais qui plaît par cela même qu'il est naturel en lui et plein de saveur. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 8, 1851-62, page 426. Remarque : DICTIONNAIRE DE MÉDECINE ET DES SCIENCES ASSOCIÉES À LA MÉDECINE (PIERRE-HUBERT NYSTEN) 1814 distingue âpreté de aspérité : " Il diffère de aspérité qui s'entend seulement de ce qui est rude au toucher, au lieu qu'on dit l'âpreté d'un fruit en parlant de son goût âpre, l'âpreté du froid, etc. " Il semble que cette distinction ne soit (plus) guère valable. Les attestations montrent que âpreté et aspérité ont à peu près les mêmes possibilités d'emploi (avec une fréquence moindre pour ce dernier). Il faut noter toutefois que âpreté présente un caractère plus abstrait (confer exemple 1) et que aspérité désigne davantage une réalité concrète, notamment au pluriel (= saillie), gardant un rapport très net avec la signification originelle jusque dans l'emploi figuré. PARADIGMES. a) (Quasi-)synonymes : accident, arête, bosse, crête, défaut, dénivellation, dent, différence, disparate, dureté, écart, heurt, inégalité, pic, protubérance, relief, rudesse, saillant, saillie, sécheresse. b) Antonymes amabilité, courtoisie, délicatesse, douceur, égalité, facilité, indulgence, lisse, monotonie, onction, perfection, platitude, poli, régularité, souplesse, uni, uniformité.

« ?toient couch?es et tra?nantes, y voient redresser leur tige; d'autres y perdent leurs ?pines ou leurs asp?rit?s; d'autres encore, de l'?tat ligneux et vivace que leur tige poss?doit dans les climats chauds qu'elles habitoient, passent, dans nos climats, ? l'?tat herbac?,... JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 2, 1809, page 226.

2.

Domaine de l'ou?e?: ? 5.

On n'avait qu'? lui jouer des r?veries placides, ou de ces pages bavardes, qui parlent pour ne rien dire; il n'en manque pas en musique?: ce morceau de Goldmark, par exemple, dont le vieil horloger disait tout ? l'heure, avec un sourire ravi?: ? C'est joli.

Il n'y a pas d'asp?rit?s.

Tous les angles sont arrondis...

? ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 62.

B.? Au figur?.

1.

[En parlant d'une personne, de son caract?re] : ? 6.

La politesse est une sorte d'?moussoir qui enveloppe les asp?rit?s de notre caract?re, et emp?che que les autres n'en soient bless?s.

Il n'est jamais permis de s'en d?pouiller, m?me pour lutter contre les gens grossiers.

Il y a de la bonne gr?ce et une sorte d'urbanit? ? commencer avec les hommes par l'estime et la confiance. JOSEPH JOUBERT, Pens?es, tome 1, 1824, page 254.

2.

[En parlant d'une chose abstraite] Asp?rit? du style?: ? 7.

De cette observation attentive du langage campagnard et paysanesque, combin?e avec beaucoup de lecture (...) est r?sult? chez Topffer ce style composite et individuel que nous go?tons sans nous en dissimuler les imperfections et les asp?rit?s, mais qui pla?t par cela m?me qu'il est naturel en lui et plein de saveur. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 8, 1851-62, page 426.

Remarque : DICTIONNAIRE DE M?DECINE ET DES SCIENCES ASSOCI?ES ? LA M?DECINE (PIERRE-HUBERT NYSTEN) 1814 distingue ?pret? de asp?rit?: " Il diff?re de asp?rit? qui s'entend seulement de ce qui est rude au toucher, au lieu qu'on dit l'?pret? d'un fruit en parlant de son go?t ?pre, l'?pret? du froid, etc.

" Il semble que cette distinction ne soit (plus) gu?re valable.

Les attestations montrent que ?pret? et asp?rit? ont ? peu pr?s les m?mes possibilit?s d'emploi (avec une fr?quence moindre pour ce dernier).

Il faut noter toutefois que. »

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