Définition du terme: BÂILLEMENT, substantif masculin.

Définition du terme: BÂILLEMENT, substantif masculin. A.— Action de bâiller; résultat de cette action. Émettre, étouffer, réprimer un bâillement : Ø 1. Alors, Magnard prend son article et rend compte de la soirée, en disant que cette soirée avait été un grand succès de bâillement, que l'ennui en était la note dominante;... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1888, page 884. Ø 2. Nous avons bien plus de puissance sur notre corps que sur nos pensées. Non que nous puissions faire taire le corps quand il souffre; mais nous pouvons presque toujours le disposer comme nous voulons. Il faut donc savoir s'étendre et s'allonger. L'étirement et le bâillement, qui annoncent le sommeil, nous donnent ici une sorte de modèle. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1927, page 748. — Par comparaison : Ø 3. Pour corriger le rétrécissement du larynx qui se produit naturellement en émettant ces deux notes, et en même temps pour égaliser le clavier vocal, il faut, tout en conservant l'abaissement, soulever légèrement le voile du palais, en procédant comme s'il s'agissait d'un léger bâillement. On donnera ainsi de la rondeur au son, sans pour cela le faire tomber dans le domaine de ce que l'on appelle le timbre sombre. LOUIS-ALPHONSE HOLTZEM, Bases de l'art du chant, 1865, page 123. — Spécialement. MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Maladie de certains gallinacés : Ø 4. Nous trouvons dans la trachée des faisandeaux un ver dont le mâle et la femelle sont accouplés en ? permanence donnant au parasite un aspect en, d'où son nom de ver fourchu. Ces vers fourchus se forment en paquet dans la trachée (...). Ils gênent la respiration et fatiguent les jeunes faisans. Les oiseaux bâillent pour tenter de faciliter la respiration d'où le nom de maladie du bâillement ou bâille-bec. Cette affection parasitaire entraîne une forte mortalité avec lésions pulmonaires. ERNEST GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 107. B.— Par analogie. État de ce qui est entrouvert, béant : Ø 5. Sa culotte, à ne rien celer, avait singulièrement pâti dans l'aventure; toute une couture avait cédé, de la ceinture à la basane, vrai entonnoir à courant d'air ouvrant sur la cuisse du soldat le bâillement d'une poche grotesque. GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, 5, page 149. Ø 6. Il pensa à remonter sa montre et la présenta non pas à la veilleuse, mais à un filet de lumière qui venait du couloir et luisait dans le bâillement vertical et doré du store. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 413. — Par métaphore : Ø 7. — Heureusement que moi-même je suis un bon élève de M. Langlois et que je sais traiter un document. L'histoire se fait avec des documents. Car il reste un manque à expliquer. Car il reste une marge, à combler. (Mettons une lacune). Car il reste un angle, un bâillement, un défaut. CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1152. — Spécialement. GRAMMAIRE. vieux, inusité. Effet produit par la rencontre de deux voyelles. Synonyme : hiatus.