Définition du terme: CONSUL, substantif masculin. A.— HISTOIRE. Chef de gouvernement. 1. HISTOIRE ROMAINE. a) Magistrat élu par le peuple pour un an, qui exerçait, sous la République, le pouvoir suprême avec un collègue, puis perdit peu à peu ses attributions pour ne garder qu'un titre honorifique sous l'Empire. Consul romain. Créer, faire, élire des consuls (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). Il (...) prononce ce discours : « Valérius Dioclétien, (...) Empereur éternel, Auguste, huit fois consul » (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 10 ). À partir de ce moment, la plèbe eut chaque année un consul sur deux (NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 397 ). — Par métaphore : Ø 1. Ils [lesdits journaux] siègent en maître dans le forum, consuls, tribuns, sénateurs à la fois, lus de tous, (...) compris de quelques-uns, mais toujours puissans, et toujours imprimés. ALFRED DE MUSSET, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836, page 597. b) Spécialement. — Consul désigné. Consul qui a été élu mais qui n'est pas encore entré en fonction. Antoine, alors consul désigné (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 282 ). — Consul perpétuel. Titre porté par certains empereurs d'Orient. · Par comparaison : Ø 2.... il [M. de Humboldt] semblait convier Arago à cette renommée scientifique universelle (...) dont ils parurent quelquefois ensemble les deux consuls perpétuels... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 10, 1851-62, page 8. — Consul subrogé. Celui qui est élu pour remplacer un consul défunt ou démissionnaire (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1878). c) [Par analogie de pouvoir, de dignité, de nombre] Villemot, l'un des deux consuls du « Figaro » (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1858, page 498 ). 2. HISTOIRE CONTEMPORAINE. a) Chef de gouvernement de la République française sous le régime de la Constitution de l'An VIII (1799-1804), qui partageait le pouvoir exécutif avec deux autres personnes. Consul à vie (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). La révolution de Brumaire accomplie, il se trouva trois consuls provisoires : « Napoléon, Sieyès et Ducos » (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 868 ). — Par métonymie, rare, au pluriel. Synonyme : consulat. En moins d'un demi-siècle on a vu tomber la monarchie absolue (...), le directoire, les consuls, l'empire (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Articles publiés dans le journal L'Avenir, 1831, page 132 ). b) Spécialement. Premier consul. Napoléon Bonaparte à cette époque. Cours Grandval, (...) la statue en toge du premier consul domine quatre lions de granit (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Heures de Corse, 1905, page 50 ). — Rare. AMEUBLEMENT. [Construction avec valeur d'adjectif] Qui est du style de cette époque. Maxime Halliez, familièrement assis sur un coin du monumental bureau « Premier Consul » (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 43 ). Remarque : On rencontre chez SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834 page 74 le mot composé Consul-Empereur, substantif masculin, pour désigner Napoléon Bonaparte. 3. Par extension. a) Magistrat municipal dans certaines villes du sud de la France, du Moyen Âge à la Révolution. Synonyme : (dans le Nord) échevin (confer apanagiste exemple 1). b) Vieux. Juge choisi parmi les marchands pour régler des différends d'ordre commercial. Par sentence des consuls (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932) : Ø 3. — Quoique vous parliez bien cavalièrement à un homme qui a l'honneur d'être juge au tribunal [de commerce] de la Seine... — Excusez, consul!... interrompit Stidmann... HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 164. — Par métonymie, au pluriel. Juridiction, tribunal de ces juges. Avoir une affaire aux consuls (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). B.— DIPLOMATIE. Agent nommé par un gouvernement dans une ville étrangère pour s'occuper d'affaires commerciales et remplir à l'égard des ressortissants de son pays différentes fonctions (protection, surveillance, état-civil, actes notariés en particulier). Ancien consul; consuls européens; être nommé consul; consul anglais, consul général. Consul de France à Smyrne (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Comprenez mon existence disloquée. Consul, poëte et dévot, c'est trop à la fois (PAUL CLAUDEL, Correspondance [avec André Gide] , 1899-1926, page 99 ). — En apposition. Élève consul. Auxiliaire du consul. Synonyme : consul suppléant. Les élèves consuls sont soumis à l'examen depuis 1833 (AUGUSTE VIVIEN. Études administratives, tome 1, 1859, page 190 ). Remarque : 1. On rencontre chez HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 42 le substantif féminin consule, pour désigner la Vierge. 2. Certains auteurs du XIXe. siècle utilisent le néologisme consulesse, substantif féminin, diplomatie. Femme de consul (GEORGE SAND, Correspondance, tome 2, 1812-76, page 93 et BALZAC, Honorine, 1843, page 313). Attesté dans Nouveau Larousse illustré. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 020. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 725, b) 2 151; XXe. siècle : a) 438, b) 595.
