Définition du terme: CONTE, substantif masculin.

Définition du terme: CONTE, substantif masculin. A.— Vieilli. Action de rapporter à quelqu'un un fait réel. Faire le conte de; faire le conte d'une aventure : Ø 1.... la prêcheuse impitoyable lui refaisait tout le conte de leurs amours et de leur égarement, celui aussi de son propre retour à la vertu. JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, Roman et vérité, 1950, page 173. B.— Récit d'aventures imaginaires destiné à distraire, à instruire en amusant Conte de fées : Ø 2. Il savait aussi toutes sortes de contes, des contes venus des temps anciens, d'une saveur agreste et sauvage, où l'esprit de la race avait accumulé des trésors d'observation, où revivait un peu le terroir lorrain,... ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 141. C.— Par extension. Récit, propos invraisemblables auxquels il n'est pas raisonnable de croire. Conte bleu, conte à dormir debout. Ah! Il peut, en pleines assises, répéter ce conte, il n'arrivera pas à soulever le scandale cherché!... (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 272) : Ø 3. Pourquoi? Je suppose que vous n'aurez pas l'idée de me faire des contes. Vous devez bien supposer que je ne puis rien donner à ceux qui viennent ici chercher des plaisanteries. ALBERT CAMUS, Le Malentendu, 1944, I, 5, page 35. — Projet utopique, réalisation extravagante. Le barrage de Génissiat, un conte bleu, une calembredaine d'utopiste (ALEXANDRE ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, page 83 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 018. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 855, b) 3 365; XXe. siècle : a) 3 251, b) 2 390. Forme dérivée du verbe "conter" conter CONTER, verbe transitif. A.— Littéraire. Faire le récit détaillé d'un fait. Synonyme : du plus usuel raconter. En chemin, il lui avait conté son aventure (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 288) : Ø 1. Ma chère soeur, tu comprends bien que je ne t'ai rien pu dire devant Eugénie mais j'avais tout mon voyage à te conter. HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1833, page 389. — En emploi absolu. Il est difficile de bien conter. En avoir long à conter. Avoir beaucoup de choses à dire. André. (...) Depuis bientôt trois ans qu'il est parti d'ici, il doit avoir du neuf à conter (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Charles VII chez ses grands vassaux, 1831, I, 1, page 235 ). — [Avec un objet interne, désignant en particulier un récit ancien et/ou légendaire] Conter des histoires à la veillée : Ø 2.... ce petit homme noir qui d'abord l'a fait rire, étonne, puis captive en lui contant des fables merveilleuses à peu près semblables à celles que ses bergers rapportent des montagnes et qu'illustrent des images peintes taillées dans du bois d'olivier,... ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 248. B.— Par extension. Dire des choses fausses ou de pure invention pour abuser autrui. En conter de belles, de bien bonnes; que me contez-vous là? — Expressions. · En conter à quelqu'un. Tenter de l'abuser : Ø 3. [Étienne à Brulette :] — Tu sais que je ne t'en conte plus; ainsi tu peux me croire quand je te dis que tu n'as jamais été si jolie... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 250. · S'en laisser conter, s'en faire conter. Se laisser tromper ou séduire. · En conter à une femme. La courtiser : Ø 4. Le jargon de Voiture est encore de saison avec elle [madame de Sablé] jusqu'au dernier jour; elle a besoin, à plus de soixante-dix-sept ans, qu'on lui en conte. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 472. · Conter fleurette à une femme. Lui faire la cour, lui tenir des propos galants. Monsieur de la Roche-Hugon (...) s'amuse à conter fleurette à des douairières (HONORÉ DE BALZAC, La Paix du ménage, 1830, page 330 ). Tiens, tiens, M. de Ravenel qui conte fleurette à ma cliente (GUY DE MAUPASSANT, Mont-Oriol, 1887, page 179 ). Fréquence absolue littéraire Conter : 2 348. Contant : 101. Conté : 490. Fréquence relative littéraire : Conter : XIXe. siècle : a) 3 079, b) 4 842; XXe. siècle : a) 5 018, b) 1 735. Conté : XIXe. siècle : a) 568, b) 1 103; XXe. siècle : a) 954, b) 433.