Définition du terme: CONTENTEMENT, substantif masculin.

Définition du terme: CONTENTEMENT, substantif masculin. A.— Action de contenter un besoin, un désir. Avoir, donner du contentement. Elle n'était pas comme Laurent, affaissée dans le contentement épais de ses désirs (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 45) : Ø 1. On entendait derrière la porte cette impatience piétinante des écoliers qui vont sortir (...) et la vieille savourait ce joli train qui doublait son désir maternel, mais l'empêchait de rien faire pour en hâter le contentement... ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 154. B.— Résultat de cette action : 1. État d'une personne contentée, sentiment intérieur, profond et durable de celui qui a ses désirs comblés. Éprouver un grand, un profond, un entier contentement; un contentement intérieur, du coeur. Synonymes : bonheur, joie, plaisir, satisfaction. En apercevant dans les traits d'Annette ce contentement radieux que produit le bonheur, il tressaillit (HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 3, 1824, page 60) : Ø 2. C'était alors en lui une joie sourde, un contentement qui le pénétrait, cette intime et grande satisfaction que l'homme éprouve après la création, comme après un essai et une oeuvre de sa divinité. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 95. Ø 3. — Approche-toi, fais-toi voir. Elle [Arsule] vient contre lui. Il [Panturle] la saisit par ses hanches courbes. Elle est comme une jarre entre ses mains (...) Il tient dans ses mains toute la rondeur de la jarre de chair. Il interroge comme ça, de bas en haut. Elle a baissé son visage plein d'un contentement large comme le ciel. — Oui, elle dit; maintenant, tu sais. JEAN GIONO, Regain, 1930, page 1237. 2. Sentiment de plaisir, de joie, causé par un événement agréable : Ø 4. Une fois qu'ils furent rendus au coin de l'âtre, ce fut bien un autre contentement, car le petit leur tendoit les bras avec des rires charmants, et les appeloit « maman » et « papa » comme s'il ne s'en étoit jamais connu d'autres. CHARLES NODIER, Trésor des fèves et Fleur des pois, 1833, page 32. — En emploi adjectival. De contentement. Qui marque le contentement. Rire, soupir, sourire de contentement. — Locution. Au grand contentement de. Pour la grande joie de. Il resta une heure au lieu d'une demi-heure, au grand contentement de Fantine (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 264 ). — Proverbe. Contentement passe richesse. Mieux vaut être pauvre et joyeux que riche et malheureux. Confer aussi l'argent ne fait pas le bonheur. — Spécialement. Contentement de soi-même. a) Sentiment de satisfaction intérieure, paix de la conscience de celui qui n'a rien à se reprocher, qui approuve sa conduite : Ø 5.... et quant à toi, ô mon unique amie! bannis ton injurieuse inquiétude, fie-toi à ce coeur qui a besoin, pour respirer à son aise, de n'avoir aucun reproche à se faire, et à qui le contentement de lui-même est aussi nécessaire que ton amitié. SOPHIE COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 130. b) Sentiment de vanité de celui qui a une trop bonne opinion de lui-même. Synonyme : suffisance : Ø 6. Quel frémissement d'orgueil (...) quel contentement de soi, quand il me parlait ensuite de ce qu'il voulait faire [Hubert] ... PAUL LÉAUTAUD, Amours, 1906, page 226. Remarque : Les dictionnaires relèvent un sens ancien dans le domaine de l'habillement Parfait contentement. Sorte de gros noeud de ruban qui complétait la parure des femmes au XVIIIe. siècle, dans l'échancrure d'une robe. La robe en satin à ramages [de Mme. de Pompadour sur le portrait de La Tour] laisse place dans l'échancrure de la poitrine à plusieurs rangs de ces noeuds qu'on appelle, je crois, des parfaits contentements (Charles-Amédée de Sainte-Beuve, Causeries du lundi, tome 2, 1851-62, page 508). Jeanne Benozzi (...) est représentée dans le beau portrait de La Tour, en coiffure basse, au haut de laquelle se recroqueville une petite plume blanche, un noeud de ruban au cou, un parfait contentement au corsage (Edmond de Goncourt, La Maison d'un artiste, 1881, page 177). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 712. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 941, b) 1 262; XXe. siècle : a) 1 116, b) 876.