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Définition du terme: CORNICHON, substantif masculin.

Publié le 19/11/2015

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Définition du terme: CORNICHON, substantif masculin. A.— Rare, vieux. Petite corne. Les cornichons d'un chevreau; cette vache n'a encore que des cornichons (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE. 1845). Et ce sont des cornes que je vois sous tes cheveux? (...) — À peine. De tout petits cornichons d'écaille blonde (PAUL CLAUDEL, Protée, 1914, I, 3, page 311 ). — Spécialement. VÉNERIE. Ramification des bois des cervidés (permettant de déterminer l'âge de l'animal). Synonymes : andouiller (Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire de la langue française (Émile Littré) Nouveau Larousse illustré; confer aussi Dorvault, L'Officine, 1844, page 211). B.— BOTANIQUE. Fruit d'une variété de concombre, de forme oblongue, terminé par deux pointes semblables à de petites cornes et qui se cueille avant maturité; par extension, cette plante : Ø 1.... elle lut : sauge — rue — abrotone — cornichon — melon (...) ce jardin sera terriblement laid. (...) Vos herbes (...) seront étranglées (...) par le melon et surtout par le cornichon qui les enlacera et les étouffera avec ses tiges qui rampent et ses vrilles. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, pages 104-105. — En particulier. Le fruit ou la plante dans ses divers usages. · GASTRONOMIE. Légume qui, confit dans du vinaigre ou du sel, sert de condiment pour les viandes froides, la charcuterie, et entre dans la préparation de certaines sauces. Un pot de cornichons. L'entrecôte aux cornichons (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 2, 1812, page 65 ). Une recette pour faire mariner des cornichons (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 33 ). · PHARMACOLOGIE. Plante aux propriétés apaisantes. Le melon, les cornichons, les concombres, toute la famille des Cucurbitacées possédaient, selon eux [les apothicaires] , des propriétés (...). (...) le jeune cornichon était apte à apaiser les vomissements (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 107 ). — Par comparaison. 1. [A propos d'une chose concrète, par référence à la forme des cornichons] Des couronnes vertes oblongues comme des cornichons (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 225 ). Ce crâne cylindrique, pareil à un énorme cornichon décoloré (PAUL CLAUDEL, Protée, 1914, II, 1, page 331 ). · [ou par référence à leur mode de conservation en bocal] L'amour est aux hommes ce que le vinaigre est aux cornichons, il les confit (EUGÈNE LABICHE, La Perle de la Canebière, 1855, 3, page 183 ). 2. [À propos d'une personne ou d'un groupe de personnes, par référence à la façon dont on cultive les cornichons] Dieu me garde de les comparer [les Chrétiens] à ces cornichons sans sève que les curés font pousser dans des petits pots, à l'abri des courants d'air (GEORGES BERNANOS, Les Grands cimetières sous la lune, 1938, page 15 ). C.— Par analogie. 1. [Par analogie de forme] Chose qui rappelle le cornichon (confer cornichon A, B) par sa forme oblongue. a) Cornet porte-voix des forains. (Attesté dans le Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT) 1966 et L'argot d'hier et d'aujourd'hui (Jean Riverain, François Caradec) 1969). — Par extension. Téléphone. Le cornichon posé à côté de la caisse (...) sonna. Le Nantais décrocha : Allô? (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Razzia sur la Chnouf, 1954, page 22; confer aussi DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES ARGOTS FRANÇAIS (GASTON ESNAULT) 1966 ). b) Spécialement. — CONFISERIE. Sucrerie en forme de cornichon. Carpes énormes et dorées, gros cornichons sucrés (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 87 ). — VITICULTURE. " Nom vulgaire d'un cépage dont le raisin a un grain d'une forme allongée et légèrement courbe " (Nouveau Larousse illustré). (Attesté aussi dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter)). — ZOOLOGIE. Cornichon de mer. Nom vulgaire des holothuries, animaux marins à la forme cylindrique et vermiforme, appelés également concombres de mer*. (Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Nouveau Larousse illustré). 2. [Par analogie de forme et de matière (confer cornichon A)] JEUX (de dés). " Cornet à dés (joueurs de passe anglaise; 1928) " (Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT)). " Zanzibar contenant les dés pour jouer à la passe anglaise (...) les " zanzibars " sont fabriqués avec de la corne " (Émile Chautard, La Vie étrange de l'argot, 1931, page 636). D.— Au figuré, et par plaisanterie familier. [À propos d'une personne] 1. [Par référence aux cornes qui symbolisent la trahison amoureuse] Vieux. Mari trompé, cornard, cocu, etc. (Attesté dans Michel 1856, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse du XXe. siècle en six volumes). — Par extension. a) " Nigaud, homme simple, qui respecte les femmes " (Delvau, Dictionnaire lang verte, 1866, page 91). [L'entremetteuse :] Vous êtes un cornichon (...) je croyais, moi, que vous alliez lui servir de femme de chambre [= la dévêtir] (FRANÇOIS VIDOCQ, Les Voleurs, physiologie de leurs moeurs et de leur langage, , tome 4, 1844, page 162 ). Quand on aime véritablement une femme, on ne s'amuse pas à écosser des marguerites (...) on n'est pas cornichon comme ça (EUGÈNE LABICHE, Deux merles blancs, 1858, III, 13, page 277 ). b) Sot, niais, nigaud, que l'on dupe facilement. Malvina était là (...) me traitant de cornichon et de serin (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 21 ). Emploi adjectival. En disant, d'un petit jeune homme ridicule qui paie à dîner à une cocotte : « A-t-il l'air cornichon, ce petit bonhomme! » (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1883, page 246 ). — En exclamation. Terme d'injure : Ø 2. — Gros cornichon! s'écria-t-elle en poussant un infernal éclat de rire, voilà la manière dont les femmes pieuses s'y prennent pour vous tirer une carotte de deux cent mille francs! Et toi qui parles du maréchal de Richelieu, cet original de Lovelace, tu te laisses prendre à ce poncif-là! comme dit Steinbock. Je t'en arracherais, des deux cent mille francs, moi, si je voulais, gros imbécile!... HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1847, page 296. Remarque : 1. Le féminin cornichonne s'emploie quelquefois : Et cette foutue cornichonne me demande quelle affaire m'occupe (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 12). 2. Cet emploi métaphorique fait sans doute référence aussi au légume — les noms de légumes servant souvent de terme d'injure (confer concombre, courge, etc.). 2. Spécialement, argot (de l'École militaire de Saint-Cyr) [Peut-être par référence à la manière de conserver les cornichons (confer supra B); bocal étant le terme qualifiant l'École de St-Cyr (même argot)] Candidat à St-Cyr. Quel est le département qui ne fournit son contingent d'aspirants à l'École spéciale militaire (?) (...) à Paris, c'est le cornichon extrait des bocaux de Barbet, Loriol, et autres (...) (LOUBET DANS LES EXCENTRICITÉS DU LANGAGE FRANÇAIS (LORÉDAN LARCHEY) 1872, page 235 ). Les [candidats] saint-cyriens portent le nom peu aimable de cornichons (ALBERT LÉVY, GASTON PINET. 1894, page 289 ). Remarque : Attesté aussi dans Nouveau Larousse illustré-Grand Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 85.

« ).

? PHARMACOLOGIE.

Plante aux propri?t?s apaisantes.

Le melon, les cornichons, les concombres, toute la famille des Cucurbitac?es poss?daient, selon eux [les apothicaires] , des propri?t?s (...).

(...) le jeune cornichon ?tait apte ? apaiser les vomissements (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 107 ).

? Par comparaison.

1.

[A propos d'une chose concr?te, par r?f?rence ? la forme des cornichons] Des couronnes vertes oblongues comme des cornichons (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les gr?ves, 1848, page 225 ).

Ce cr?ne cylindrique, pareil ? un ?norme cornichon d?color? (PAUL CLAUDEL, Prot?e, 1914, II, 1, page 331 ).

? [ou par r?f?rence ? leur mode de conservation en bocal] L'amour est aux hommes ce que le vinaigre est aux cornichons, il les confit (EUG?NE LABICHE, La Perle de la Canebi?re, 1855, 3, page 183 ).

2.

[? propos d'une personne ou d'un groupe de personnes, par r?f?rence ? la fa?on dont on cultive les cornichons] Dieu me garde de les comparer [les Chr?tiens] ? ces cornichons sans s?ve que les cur?s font pousser dans des petits pots, ? l'abri des courants d'air (GEORGES BERNANOS, Les Grands cimeti?res sous la lune, 1938, page 15 ).

C.? Par analogie.

1.

[Par analogie de forme] Chose qui rappelle le cornichon (confer cornichon A, B) par sa forme oblongue.

a) Cornet porte-voix des forains.

(Attest? dans le Dictionnaire historique des argots fran?ais (GASTON ESNAULT) 1966 et L'argot d'hier et d'aujourd'hui (Jean Riverain, Fran?ois Caradec) 1969).

? Par extension.

T?l?phone.

Le cornichon pos? ? c?t? de la caisse (...) sonna.

Le Nantais d?crocha?: All?? (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Razzia sur la Chnouf, 1954, page 22; confer aussi DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES ARGOTS FRAN?AIS (GASTON ESNAULT) 1966 ).

b) Sp?cialement.

? CONFISERIE.

Sucrerie en forme de cornichon.

Carpes ?normes et dor?es, gros cornichons sucr?s (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 87 ).. »

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