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Définition du terme: COURAGE, substantif masculin.

Publié le 27/11/2015

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Définition du terme: COURAGE, substantif masculin. I.— Courage dans un syntagme nominal ou verbal. A.— Classique, vieilli. Disposition du coeur (en tant qu'organe noble, foyer de la vie intérieure profonde, de la personnalité morale, etc.). Le courage, c'est la grande épreuve du coeur. (...) il est permis d'ignorer la mort; on peut endormir la souffrance physique. Si le coeur aussi est endormi, qu'est-ce que la vie? (JACQUES CHARDONNE, Attachements, 1943, page 125 ). Par métonymie. Le coeur même ou la personne même, considérée sous le rapport de son caractère, de ses passions. L'outrage que tu lui as fait hier, a porté le dernier coup à ce courage fatigué; (...) Il y a douze heures que tu l'as tuée (FRÉDÉRIC SOULIÉ. Les Mémoires du diable, tome 2, 1837, page 359 ). Pour orienter les esprits et les courages vers la continuation de la guerre dans l'empire (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 45 ). · Homme de courage. Homme honnête, fidèle à son coeur, à sa morale dans ses actes. (Quasi-)synonyme : homme de coeur : Ø 1. Je vous supplie, (...) de ne plus saper des remparts aux trois quarts démolis, et qu'en vérité un homme de courage devrait rougir d'attaquer. Faisons un marché : ne vous en prenez plus à quelques vieillards faibles (...); je vous livre en échange ma personne. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 592. — En particulier. Énergie et force de volonté manifestée devant un travail plus ou moins pénible. Synonymes : ardeur, zèle : Ø 2. Elle a du courage, une aiguille, Elle travaille, et peut gagner dans son réduit, En travaillant le jour, en travaillant la nuit, Un peu de pain, un gîte, une jupe de toile. VICTOR HUGO, Les Contemplations, Melancholia, tome 2, 1856, page 119. · Expression (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle). Il n'y a plus que courage. Le travail approche de sa fin. B.— Fermeté de coeur, force d'âme qui se manifestent dans des situations difficiles obligeant à une décision, un choix, ou devant le danger, la souffrance. Les ambitieux, grands et petits. Ce qu'ils honorent, eux, ce n'est point le courage, c'est le pouvoir (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1929, page 847 ). 1. [Le courage dans des situations matérielles] a) Qualité physique qui se manifeste instinctivement chez certains individus devant un danger matériel et qui leur permet de lutter contre. Courage héroïque, militaire, physique : Ø 3. Le courage de l'Italien est un accès de colère, le courage de l'Allemand un moment d'ivresse, le courage de l'Espagnol un trait d'orgueil. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'Amour, 1822, page 121. — Par analogie. [À propos d'animaux hardis] Il avait le courage aveugle du taureau qui fonce (JULIEN GREEN, Journal, 1950, page 347 ). PARADIGMES. a) Synonymes : bravoure, cran, intrépidité, témérité, vaillance; b) antonymes couardise, faiblesse, lâcheté, poltronnerie. b) Endurance née de l'habitude des situations difficiles, de l'apprentissage du danger. Synonymes : sang-froid, valeur : Ø 4. Henri V. Grand roi, vaillant guerrier, d'un père usurpateur Dès son adolescence illustre imitateur, N'étant que prince encor, aux périls, au carnage De nocturnes bandits formèrent son courage. ANDRÉ CHÉNIER, L'Amérique, 1794, page 94. c) Par métonymie. Personne brave, ardente à défendre une cause, un idéal politique, etc. Le communisme (...) un « idéal » supérieur à celui de la patrie, enrôlant les courages et les dévouements des divers pays pour une cause commune (ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1152 ). 2. [Le courage dans des situations morales] a) Qualité de caractère d'un individu, qui le rend prêt à réagir positivement devant une situation morale difficile. Synonymes : constance, persévérance; antonyme : hésitation. Son caractère avait une sorte de raideur et d'impatience qui tenait à la force de ses sentiments (...). Âme élevée, courage grand (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 27) : Ø 5.... il faut trouver tous les matins en soi la même dose du courage le plus rare et en apparence le plus aisé, le courage du professeur répétant sans cesse les mêmes choses, courage peu récompensé. Si nous saluons avec respect l'homme qui, comme vous, a versé son sang sur un champ de bataille, nous nous moquons de celui qui use lentement le feu de sa vie à dire les mêmes paroles à des enfants du même âge. Le bien obscurément fait ne tente personne. HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 55. · Courage personnel; courage d'esprit. Maîtrise de soi qui permet une attitude calme, réfléchie : Ø 6. Ce fut une honte pendant un certain temps de rester là où étaient le roi et la France. Il fallait un grand courage d'esprit et une grande fermeté de caractère pour résister à cette folie épidémique qui prenait le nom de l'honneur. Mon père eut ce courage, il se refusa à émigrer. ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 33. b) Fermeté de l'esprit qui permet de saisir et soutenir des idées hardies, audacieuses. Le succès de Talma commença par de la hardiesse; il eut le courage d'innover, le seul des courages qui soit étonnant en France (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Souvenirs d'égotisme, 1832, page 97 ). SYNTAXE :, EXPR., Courage d'opinion. Aptitude à affirmer ouvertement ses opinions et à les maintenir malgré l'hostilité générale. Je suis brave, j'aime assez voir les choses en face. J'ai le courage de mes opinions, moi! (GONCOURT, Journal, 1859, page 673). c) Effort fait sur soi-même pour résister à une épreuve, combattre une répugnance ou reconnaître une vérité désagréable. Cette demoiselle a le courage de son infamie, tandis que, moi, je suis une hypocrite qui devrait être fouettée en place publique (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1847, page 180) : Ø 7. Quant au courage moral, si supérieur à l'autre, la fermeté d'une femme qui résiste à son amour est seulement la chose la plus admirable qui puisse exister sur la terre. Toutes les autres marques possibles de courage sont des bagatelles auprès d'une chose si fort contre nature et si pénible. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'Amour, 1822, page 83. SYNTAXE : a) Courage + adjectif courage civil, extraordinaire. Adjectif + courage : admirable, beau, bon, vrai courage. b) Courage + et + substantif : courage et confiance, esprit, force, patience, persévérance, résignation, vertu, volonté. Substantif + au courage : appel au courage. Substantif + de/du + courage : acte, preuve, sens, trait de/du courage. c) Courage de + verbe : courage d'abandonner, affronter, aller, avouer, continuer, défendre, dire, écrire, parler, regarder, résister, supporter, tuer, vivre. Verbe + courage : perdre, rendre, reprendre courage. Verbe + le/son + courage : rassembler son, relever le, rendre le, retrouver son, se sentir le, soutenir le, trouver le courage. Verbe + de/du + courage : donner du, falloir du, manquer de, montrer du, puiser du courage. — Expressions et locutions. À bout de courage. Je m'arrêtai, à bout de courage. Jamais je n'aurais la force (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 177 ). Honneur au courage malheureux. Le libraire Dauriat publie une seconde édition du livre de Monsieur Nathan? Il ne connaît donc pas le proverbe du palais : Non bis in idem. Honneur au courage malheureux! (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 407 ). Prendre son courage à deux mains, prendre son grand courage. Prenez votre courage à deux mains, et allez voir Hugelmann de ma part (VICTOR HUGO, Correspondance, 1859, page 317 ). Jacques prit son grand courage, jugeant que le moment de parler était venu (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 394 ). — Péjoratif. Manifestation d'une fermeté excessive, d'une force cruelle, capable de blesser. Avoir le (triste) courage de (avoir le coeur de). Synonymes : cynisme, insensibilité. Quoi qu'il arrive, il faut que vous ayez, mon Révérend Père, un singulier courage, pour venir attrister par vos paroles lugubres et vos conjectures désolantes ces infortunés catholiques (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Articles publiés dans le journal L'Avenir, 1831, page 260 ). II.— Courage en emploi absolu, en interjection (invariable) A.— [En manière d'exhortation] . « Courage!... Courage! » se répète-t-il. Cette exhortation du conseiller bat dans toutes ses artères le rappel de ses forces : « courage! » (ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 114 ). B.— [Pour formuler un souhait] . Adieu, bon courage, je t'embrasse le plus étroitement possible (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1849, page 98 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8 219. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 14 830, b) 11 947; XXe. siècle : a) 10 057, b) 9 848.

« 1950, page 347 ). PARADIGMES.

a) Synonymes : bravoure, cran, intrépidité, témérité, vaillance; b) antonymes couardise, faiblesse, lâcheté, poltronnerie. b) Endurance née de l'habitude des situations difficiles, de l'apprentissage du danger.

Synonymes : sang-froid, valeur : Ø 4.

Henri V.

Grand roi, vaillant guerrier, d'un père usurpateur Dès son adolescence illustre imitateur, N'étant que prince encor, aux périls, au carnage De nocturnes bandits formèrent son courage. ANDRÉ CHÉNIER, L'Amérique, 1794, page 94. c) Par métonymie.

Personne brave, ardente à défendre une cause, un idéal politique, etc.

Le communisme (...) un « idéal » supérieur à celui de la patrie, enrôlant les courages et les dévouements des divers pays pour une cause commune (ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1152 ). 2.

[Le courage dans des situations morales] a) Qualité de caractère d'un individu, qui le rend prêt à réagir positivement devant une situation morale difficile. Synonymes : constance, persévérance; antonyme : hésitation. Son caractère avait une sorte de raideur et d'impatience qui tenait à la force de ses sentiments (...).

Âme élevée, courage grand (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 27) : Ø 5....

il faut trouver tous les matins en soi la même dose du courage le plus rare et en apparence le plus aisé, le courage du professeur répétant sans cesse les mêmes choses, courage peu récompensé.

Si nous saluons avec respect l'homme qui, comme vous, a versé son sang sur un champ de bataille, nous nous moquons de celui qui use lentement le feu de sa vie à dire les mêmes paroles à des enfants du même âge.

Le bien obscurément fait ne tente personne. HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 55. · Courage personnel; courage d'esprit.

Maîtrise de soi qui permet une attitude calme, réfléchie : Ø 6.

Ce fut une honte pendant un certain temps de rester là où étaient le roi et la France.

Il fallait un grand courage d'esprit et une grande fermeté de caractère pour résister à cette folie épidémique qui prenait le nom de l'honneur.

Mon père eut ce courage, il se refusa à émigrer. ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 33. b) Fermeté de l'esprit qui permet de saisir et soutenir des idées hardies, audacieuses.

Le succès de Talma commença par de la hardiesse; il eut le courage d'innover, le seul des courages qui soit étonnant en France (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Souvenirs d'égotisme, 1832, page 97 ). SYNTAXE :, EXPR., Courage d'opinion.

Aptitude à affirmer ouvertement ses opinions et à les maintenir malgré l'hostilité générale.

Je suis brave, j'aime assez voir les choses en face. J'ai le courage de mes opinions, moi! (GONCOURT, Journal, 1859, page 673). c) Effort fait sur soi-même pour résister à une épreuve, combattre une répugnance ou reconnaître une vérité désagréable.

Cette demoiselle a le courage de son infamie, tandis que, moi, je suis une hypocrite qui devrait être fouettée en place publique (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine 2. »

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