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Définition du terme: COUVERT1, substantif masculin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: COUVERT1, substantif masculin. A.— Voûte protectrice constituée par un arceau de feuillage; plafond constitué par les ramures et le feuillage des arbres d'une forêt. Le couvert épais, le couvert végétal. Un couvert de tilleuls (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 80 ). Sortir du couvert des grands arbres (confer Émile Moselly, Terres lorraines, 1907, page 122) : Ø 1. Nous nous acheminons tous trois par des sentiers creux, très profonds, qui fuient devant nous sous le couvert des hêtres et qui sont tout pleins de fougères. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 183. — En particulier. ART MILITAIRE. Terrain feuillu servant à dissimuler des troupes ou des engins : Ø 2. Elle [la guerre] a tout perverti (...) même les paysages innocents. Une plaine c'est la rase campagne; une forêt un couvert... ALEXANDRE ARNOUX, Contacts allemands, 1950, page 72. — Spécialement, familier, argotique. Cabane misérable : Ø 3. L'humble couvert de tôle qu'on a construit près de la rue Grégoire-de-Tours, sur l'emplacement d'une ancienne maison, n'existait pas [en 1911] . FRANCIS CARCO, Nostalgie de Paris, 1941, page 206. B.— [En parlant de pers] Celui, celle qui endosse la responsabilité des actes accomplis par quelqu'un à qui il sert de garant Être le couvert de quelqu'un, servir de couvert à quelqu'un : Ø 4. Usez successivement des trois couverts suivants (...). Monsieur Guasco, avocat à Turin. Monsieur Giovani Plana, astronome à Turin. Monsieur Dominique Vismara, ingénieur à Novare. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 2, 1800-42, page 54. — Par extension. [En parlant d'une chose] Ce qui sert à masquer ou à atténuer un désagrément ou une impression pénible : Ø 5. Le goût sucré [de la mélasse] plaît beaucoup aux animaux et, sous ce couvert, on peut leur faire manger plus de paille et même des aliments quelque peu altérés. ÉMILE SAILLARD, Betterave et sucrerie de betterave, 1923, page 544. C.— Locution adverbiale et préposition. 1. Locution adverbiale. À couvert. Sous la protection matérielle de quelque chose qui couvre. Arriver à couvert, s'exercer à couvert, tirer à couvert. L'orangerie, que l'on trouvait au bout [de la serre] , menait à couvert jusqu'aux communs du château (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 61 ). Mettez-vous vite à couvert, car ce sera bientôt une fusillade (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 91 ). — Au figuré. Sous la garantie, sous la protection de. Agir à couvert, être à couvert, se mettre à couvert, mettre quelque chose à couvert. De cette façon, dit Ninon, nous ne cesserons d'avoir la chère enfant sous les yeux, et nous aurons mis notre responsabilité à couvert (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 58) : Ø 6.... il [Arnauld] se déroba aussi par la retraite, non sans avoir écrit une belle lettre d'excuses à la reine, et il trouva successivement refuge chez plusieurs amis, à couvert, disait-il, sous l'ombre des ailes de Dieu. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 188. 2. Locution prépositive. a) À couvert de. À l'abri de. À couvert de la pluie, du vent, de l'orage. Se mettre à couvert du mauvais temps du dehors (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 191 ). — Au figuré. Sous la garantie de, à l'abri de : Ø 7.... il s'écoulera encore quatre mois avant la fin de votre deuil. Allons l'attendre dans une autre ville. Vous y passerez pour ma femme, et mon nom vous mettra à couvert de toute fâcheuse interprétation. ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 218. b) Sous le couvert de (figuré). — [Le complément de la locution désigne une personne servant de garantie, qui assume officiellement une responsabilité à la place d'une autre] Sous la caution de. Sous le couvert du Directeur, du Ministre, d'un prête-nom. Sous le couvert de Messieurs Bontems et Mallet négociants (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1790, page 391) : Ø 8. Tu sais bien que ce n'est pas volontairement que je me sépare de toi. Écris sous le couvert de ma femme de chambre, que l'adresse soit d'une main étrangère, moi je t'écrirai des volumes. Adieu! Fuis. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 437. — [Le complément de la locution désigne ce qui sert à dissimuler une réalité, l'apparence trompeuse qui la masque] Sous la protection, l'égide de. Sous le couvert de phrases vagues, sous le couvert de propos vides : Ø 9. Les directeurs de la maison pour laquelle je travaille, mes chefs, M. Mayer lui-même, que j'ai toujours jugé si loyal et si fin, poursuivent, sous le couvert du mensonge, un commerce déshonnête. GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin, 1927, page 121. Forme dérivée du verbe "couvrir" couvrir COUVRIR1, verbe transitif. I.— [Avec l'idée dominante de superposition] A.— [Le complément désigne une chose; un complément prépositionnel de, plus rarement avec, indique ce qui sert à couvrir] Mettre quelque chose qui est distinct et séparé, mais plus ou moins ajusté, sur une surface ou sur un volume. 1. [De manière à les soustraire à la vue ou à les protéger] a) [Le sujet désigne une personne] Couvrir un lit, un mur, une paroi. Une caisse de bois fort, qu'on couvrira d'une toile cirée (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 218 ). Elle couvrit elle-même la vieille table d'un napperon (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 58) : Ø 1. Après ce petit concert, on couvrit la table d'un tapis de Bergame : à l'un des bouts, M. Bonnefoi commença une partie de dames avec M. Delbeuf, marchand drapier à la Barbe-bleue, tandis qu'à l'autre la maîtresse du logis faisait un cent de piquet avec le premier chantre de Saint-Eustache... VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 2, 1812, page 205. — Par extension. Couvrir son visage, ses yeux avec ses mains; se couvrir les oreilles. Il couvrait sa figure de ses mains (FRANÇOIS MAURIAC, Génitrix, 1923, page 371) : Ø 2. Elle [Cécile] se couvrit le visage de ses mains, se prit à sangloter, puis s'enfuit dans la chambre de nos parents et nous entendîmes, au bruit des clefs, qu'elle s'y enfermait. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 27. b) [Le sujet est un inanimé] S'étendre, se déployer sur une surface de manière à la recouvrir partiellement. Herbe qui couvre un terrain, mer qui couvre le sable, nappe couvrant la table. Un grand tapis d'Aubusson couvre le parquet (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 201) : Ø 3.... le prince Castel-Forte le prit par la main, et tirant un rideau de crêpe qui couvrait un autre tableau, il lui montra Corinne telle qu'elle avait voulu se faire peindre cette année... GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie, tome 3, 1807, page 393. c) Spécialement. — HORTICULTURE. Couvrir des semis, des plantes. Étendre sur eux une couverture de protection pour les préserver du froid. Dans ce cas [de gelée forte] , on doit se tenir prêt à tout couvrir, et doubler les couvertures des châssis à l'apparition de ces signes (ALFRED GRESSENT, Le Potager moderne, traité complet de la culture des légumes, 1863, page 925 ). — PEINTURE. Couvrir une toile. Disposer sur sa surface le sujet, lignes et couleurs. Couvrir une toile violemment (confer Émile Zola, Œuvre, 1886, page 255) : Ø 4.... j'aime que Picasso se dépeigne lui-même le mètre à la main, mesurant les objets les plus vulgaires (...). Leurs images réelles, superposées aux architectures abstraites dont le peintre couvre la toile, sont les tremplins que l'esprit quête pour rebondir dans l'inconnu. ABBÉ HENRI BREMOND. La Poésie pure, 1926, page 133. — RELIURE. Revêtir d'une reliure, à titre de protection, les plats et le dos de feuilles brochées. Il avait fait couvrir, par un humble relieur de la ville, ses exemplaires avec des feuillets d'antiphonaires (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 182 ). — Vieux. Couvrir le feu. Mettre de la cendre dessus pour le conserver. Après neuf heures, comme Nicole couvrait le feu (...), deux grands coups retentirent aux volets (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 76 ). 2. [De manière à empêcher quelque chose d'être entendu] Couvrir un bruit, un son, le tumulte, la voix. En scène, Rose détaillait si finement une phrase de son duo, que des bravos couvrirent l'orchestre (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1218 ). Paroles [qui] (...) couvraient ses ricanements (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 73) : Ø 5. Quelquefois, je ne sais quelle clarté nous faisait entrevoir le sommet d'une vague et parfois aussi le bruit de nos instruments ne couvrait pas le vacarme de l'océan qui se rapprochait. MAX JACOB, Le Cornet à dés, 1923, page 183. — Spécialement. MUSIQUE (ART DU CHANT). Couvrir une voyelle. Voiler légèrement le timbre de cette voyelle. Dans les ports de voix ascendants, on évitera avec soin d'ouvrir la voyelle; il vaut presque mieux la couvrir légèrement (MANUEL GARCIA, Traité complet de l'art du chant, 1840, page 13 ). 3. En particulier. Placer quelque chose sur un contenant de manière à le soustraire à l'action du froid, des intempéries, etc. a) [Le sujet désigne un animé] Obturer au moyen d'un couvercle l'orifice d'un volume creux; édifier un toit au-dessus d'un bâtiment et en revêtir la charpente. Couvrir une casserole, une marmite, un pot; couvrir les halles, un stade; couvrir une maison en tuiles, en ardoises. Elle retira son tablier, couvrit le panier plein, rabattit ses manches et disposa sur sa tête une mantille de dentelle noire (GEORGES DUHAMEL, Le Notaire du Havre, 1933, page 141) : Ø 6. Il y a du goût à être un homme de la montagne, un de ces hommes qui savent non pas seulement labourer, abattre les arbres, gouverner et panser les bêtes, mais tout : maçonner, boulanger, creuser les sabots, assembler une roue, couvrir un toit en chaume, tout ce qui sert à la vie. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 170. b) [Le sujet désigne un inanimé] Ardoises qui couvrent le toit. Nous n'irons plus à la prière Nous courber sur la simple pierre Qui couvre un rustique tombeau (ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques. 1820, page 219 ). B.— [Le complément d'objet désigne une ou plusieurs personnes, ou leur comportement] 1. Au sens physique. a) [L'objet désigne le corps ou telle partie du corps; le complément de moyen désigne ce dont on vêt ou ce qui habille le corps ou telle de ses parties] Poser ou étendre sur quelqu'un une pièce du vêtement ou de l'habillement. Couvrir son cou d'un foulard; couvrir ses mains de gants de laine; couvrir son ventre d'une flanelle; vieillard couvert de lambeaux. Un moine couvert d'un vêtement de bure (ALPHONSE DE LAMARTINE, Toussaint Louverture, 1850, II, 3, page 1287 ). La vieille bonne (...) lui couvrit [à Jeanne] les épaules d'un gros manteau (GUY DE MAUPASSANT, Une Vie, 1883, page 235) : Ø 7.... et Manitou, pour pouvoir s'entretenir avec le chasseur, tout-à-coup se fit homme. « Que veux-tu faire de cette loutre, lui demanda-t-il? — De sa peau, je couvrirai mes épaules nues, et sa chair ira dans ma chaudière... » MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 8. b) [Le sujet désigne une personne] Voiler la nudité d'un corps. Couvrir un nouveau-né, une statue, ses épaules nues : Ø 8. C'est Hypsuranius qui bâtit ces huttes de roseaux où logea la primitive innocence; Usoüs couvrit sa nudité de peaux de bête, et affronta la mer sur un tronc d'arbre,... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 132. c) En emploi pronominal. — S'habiller chaudement. Se couvrir d'un bon drap, d'un vêtement chaud : Ø 9. — Onze heures moins le quart : le temps de passer à l'hôtel... — Vous n'aurez pas trop chaud pour voyager. — Il faudra même que je me couvre, ce soir, dans l'auto. FRANÇOIS MAURIAC, Thérèse Desqueyroux, 1927, page 282. — Dans la langue de la conversation. Mettre un chapeau sur sa tête; le replacer sur sa tête après l'avoir soulevé en signe de politesse. Couvrez-vous donc, je vous prie (EUGÈNE LABICHE, Le baron de Fourchevif, 1859, 3, page 392 ). Le général gardait à la main son chapeau, sans vouloir se couvrir (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 496 ). d) Spécialement. [En parlant d'un mâle] Couvrir une femelle, une jument. Synonyme : saillir : Ø 10. Je passais tout à l'heure avec ma chienne qui portait d'au moins six semaines, même que j'en étais bien ennuyé, à cause qu'elle s'était fait couvrir par un corniaud. MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 219. 2. Au figuré. a) [Le sujet est un nom de personne] Dérober à la vue, masquer, dissimuler. Couvrir une démarche; couvrir des desseins, des propos. Couvrir une faute (confer André Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 949 ). Azarius resta empêtré de ses mains, une minute. Puis il couvrit son désappointement par une volte-face (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 214) : Ø 11.... le duc se hasarda à saisir la main de la Belcredi (...); mais, les cils entre-clos, superbe, et les yeux demi-tournés vers lui, elle faisait ce sourire de sphinx, doux et glacé en même temps, dont elle couvrait et masquait ses plus terribles résolutions. ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 278. b) [Le sujet est un nom de chose] Servir d'écran pour masquer, dissimuler quelque chose. Mots servant à couvrir des turpitudes. La gaieté des mots couvrait mal sa préoccupation (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 211) : Ø 12. Un soyer au champagne se renversa sur une robe de faille amande, et les fraises, un bout d'orange, glissèrent dans le gravier. La musique redoubla comme pour couvrir cet incident d'un déluge sensuel. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 274. c) Servir de protection à quelqu'un, le garantir contre quelque chose. Couvrir ses amis, le roi, ses subordonnés. Couvrir d'une protection scandaleuse Esterhazy (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 59 ). Nous prenions la responsabilité de ce retard, lui [Samba N'Goto] promettant de la couvrir auprès du terrible Pacha (ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 737) : Ø 13. Poincaré avait su à la fois dégager sa responsabilité, garder l'allure de l'homme qui couvrira son ministre de la guerre, et lui indiquer poliment qu'il n'avait qu'à foutre proprement son camp, une merveille. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936 page 221. d) Technique. [Avec une idée de garantie dans l'exécution et de protection contre un échec éventuel] — ADMINISTRATION. Emploi pronominal réfléchi. Fuir une responsabilité, la rejeter sur autrui : Ø 14. Il existe deux sortes de fonctionnaires : l'actif et le passif, l'aventureux et le circonspect : le premier n'a qu'un but : « courcircuiter » (comme il dit) les bureaux, c'est-à-dire leur chiper les affaires; le dessein du second, c'est de se « couvrir », c'est-à-dire de s'abriter sous le parapluie des devanciers... PAUL MORAND, Chroniques de l'homme maigre, 1941, page 142. — ART MILITAIRE. Assurer la protection d'un territoire, d'une ville, d'une armée. Couvrir une ligne de défense, la nation, la retraite. Les Piémontais avaient intérêt à couvrir Turin, et les Autrichiens à couvrir Milan (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 345 ). Le 9e. corps couvrira l'attaque depuis Moncel jusqu'à la Moselle (MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 1, 1929, page 42 ). — BOXE. Emploi pronominal réfléchi. Se protéger avec ses gants; se mettre en garde : Ø 15. Il [le « novice amateur »] jette un coup d'oeil plein d'angoisse dans la direction du gong libérateur. Et sa garde? Il se couvre! HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 328. — COMMERCE (ventes). Couvrir une enchère. Proposer un prix d'achat supérieur à celui qui vient d'être annoncé par le commissaire-priseur : Ø 16. Cette fois elle [Lise] avait surpris son adversaire [à la vente] . C'était un demi-paysan assis devant Filluzeau. Elle lui asséna un regard hautain, attendit calmement l'extinction du premier feu et couvrit l'enchère... JACQUES DE LACRETELLE, Les Hauts ponts, tome 3, 1935, page 245. — FINANCES. Disposer du total de la somme demandée; contrebalancer les dépenses. Couvrir ses frais, un emprunt, les intérêts. Recettes ne couvrant plus les dépenses (confer Jacques Bainville, Histoire de France, tome 2, 1924, page 36) : Ø 17. Quelquefois ces sacrifices n'étaient même pas suffisants; et Jean-Michel devait, pour couvrir une dette pressante, vendre en secret un meuble, des livres, des souvenirs, auxquels il était attaché. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 122. II.— [Avec une idée complémentaire d'étendue] A.— Parsemer une surface de quelque chose, l'en revêtir avec abondance. 1. [Le sujet est un nom de personne] Couvrir une table de fleurs, couvrir une nappe de taches, couvrir un vêtement de boue. Il couvre les murs de sa maison d'inscriptions magiques (NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 271) : Ø 18. Je songe à Ghirlandajo, accablé d'enfants et de commandes, toujours dépassé par sa production, parlant de couvrir de peintures toutes les murailles de Florence. ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 127. 2. [Le sujet se réfère à ce dont la surface est parsemée] Ampoules qui couvrent les mains, sueur qui couvre le front, végétation qui couvre la terre. La mer couvrait au loin cette immense contrée (JEAN DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788, tome 1, 1796, page 235 ). Et pourtant la forêt grandit et couvre la montagne d'une fourrure noire qui distribue dans l'aube ses oiseaux (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 634 ). 3. Plus spécialement. Revêtir une page de signes graphiques (dessins, lignes d'écriture). Couvrir les marges d'un livre. Couvrir le papier de sa maladroite et grosse écriture (confer Paul Bourget, Le Disciple, 1889, page 122 ). Je traçai sur l'enveloppe le nom de Gilberte Swann dont je couvrais jadis mes cahiers pour me donner l'illusion de correspondre avec elle (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 739 ). — En emploi pronominal. · [Le sujet est un nom de personne] Disposer sur soi en abondance quelque chose ou des choses ayant une valeur ornementale. Se couvrir de bijoux, de bagues, de parfum. Le chef des chefs paroît couvert de pierreries (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 204 ). · [En parlant d'une partie du corps] Être envahi par. Se couvrir de boutons; visage qui se couvre de larmes. La figure de Suzette se couvrit des couleurs les plus vives (JOSEPH FIÉVÉE, La Dot de Suzette, 1798, page 156 ). 4. Usuel. [En parlant du temps, du ciel] (S')assombrir, (se) voiler. Temps qui se couvre; nuages qui couvraient le ciel. Le ciel se couvrait, les brouillards s'élevaient des prairies, la rivière fumait, le soleil s'éteignait au milieu des vapeurs (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 295 ). B.— Au figuré. 1. Fixer les yeux sur quelqu'un ou quelque chose, embrasser l'étendue d'un seul tenant Couvrir quelqu'un d'un rapide regard, couvrir des yeux quelqu'un. Il [M. Douloir] nous couvrait d'un regard affectueux (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 340 ). 2. Donner, dispenser en abondance à quelqu'un des preuves de l'estime, de la tendresse ou du mauvais vouloir qu'on lui porte. a) [Le complément de moyen au pluriel désigne ces preuves elles-mêmes] Couvrir quelqu'un de bienfaits, de bontés, de compliments; couvrir quelqu'un d'éloges, d'injures : Ø 19. Aussitôt, Berthe environnée d'enfants. — Bonjour, André! dit-elle en dégageant sa main que la petite Annie couvrait de baisers. JACQUES CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, page 432. · Expression figurée. Couvrir quelqu'un de fleurs. Lui adresser de nombreux compliments. Il devrait me couvrir de fleurs et il me jette à la porte (GEORGES DUHAMEL, Combat contre les ombres, 1939, page 224 ). b) [Le complément de moyen au singulier désigne le sentiment de bon ou de mauvais vouloir qui se traduit par des marques ou des témoignages] Couvrir quelqu'un de ridicule, d'un mépris narquois. Couvrir quelqu'un d'une accusation enflammée (confer Gabrielle Collette, dite Colette, La Chatte, 1933, page 153) : Ø 20.... il [Olivier] vivait près d'elles, partagé entre les deux, inquiet, troublé, sentant pour la mère ses ardeurs réveillées et couvrant la fille d'une obscure tendresse. GUY DE MAUPASSANT, Fort comme la mort, 1889, page 161. — Emploi pronominal. [Le sujet est un nom de personne (ou le nom d'une chose personnifiée)] Acquérir une réputation (bonne ou mauvaise); en attirer à soi les symboles, les marques. Se couvrir de boue, de crimes, de honte; se couvrir de lauriers, de ridicule. Se couvrir de gloire à Craonne (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 179 ). Remarque : 1. À noter le substantif masculin couvrement. Protection (supra I B 2 c). Et nos yeux chercheront pour l'âme scélérate Une autre couverture, un autre couvrement (CHARLES PÉGUY, Ève, 1913, page 878). 2. La documentation fournit couvrure, substantif féminin, terme de reliure. Opération consistant à recouvrir le dos et les plats du livre avec de la peau ou toute autre matière (confer ALBERT MAIRE, Manuel pratique du bibliothécaire, 1896, page 318).

« La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 58) : Ø 6....

il [Arnauld] se déroba aussi par la retraite, non sans avoir écrit une belle lettre d'excuses à la reine, et il trouva successivement refuge chez plusieurs amis, à couvert, disait-il, sous l'ombre des ailes de Dieu. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 188. 2.

Locution prépositive. a) À couvert de.

À l'abri de.

À couvert de la pluie, du vent, de l'orage.

Se mettre à couvert du mauvais temps du dehors (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 191 ). — Au figuré.

Sous la garantie de, à l'abri de : Ø 7....

il s'écoulera encore quatre mois avant la fin de votre deuil.

Allons l'attendre dans une autre ville.

Vous y passerez pour ma femme, et mon nom vous mettra à couvert de toute fâcheuse interprétation. ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 218. b) Sous le couvert de (figuré). — [Le complément de la locution désigne une personne servant de garantie, qui assume officiellement une responsabilité à la place d'une autre] Sous la caution de.

Sous le couvert du Directeur, du Ministre, d'un prête-nom.

Sous le couvert de Messieurs Bontems et Mallet négociants (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1790, page 391) : Ø 8.

Tu sais bien que ce n'est pas volontairement que je me sépare de toi.

Écris sous le couvert de ma femme de chambre, que l'adresse soit d'une main étrangère, moi je t'écrirai des volumes.

Adieu! Fuis. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 437. — [Le complément de la locution désigne ce qui sert à dissimuler une réalité, l'apparence trompeuse qui la masque] Sous la protection, l'égide de.

Sous le couvert de phrases vagues, sous le couvert de propos vides : Ø 9.

Les directeurs de la maison pour laquelle je travaille, mes chefs, M.

Mayer lui-même, que j'ai toujours jugé si loyal et si fin, poursuivent, sous le couvert du mensonge, un commerce déshonnête. GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin, 1927, page 121. Forme dérivée du verbe "couvrir" couvrir COUVRIR1, verbe transitif. I.— [Avec l'idée dominante de superposition] A.— [Le complément désigne une chose; un complément prépositionnel de, plus rarement avec, indique ce qui sert à couvrir] Mettre quelque chose qui est distinct et séparé, mais plus ou moins ajusté, sur une surface ou sur un volume. 1.

[De manière à les soustraire à la vue ou à les protéger] a) [Le sujet désigne une personne] Couvrir un lit, un mur, une paroi.

Une caisse de bois fort, qu'on couvrira d'une toile cirée (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 218 ).

Elle couvrit elle-même la vieille table d'un napperon (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 58) : 2. »

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