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Définition du terme: CRÂNE1, substantif masculin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CRÂNE1, substantif masculin. A.— ANATOMIE. courant. [Chez l'homme et les vertébrés] 1. Cavité osseuse de la tête renfermant l'encéphale et les principaux organes des sens. Les os du crâne; se fendre le crâne; fracture du crâne. Synonyme : boîte crânienne. Son père, tombant à la renverse, était allé se briser le crâne sur l'angle de la première marche (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 325 ). — Voilà! dit Poil de Carotte, en jetant les perdrix mortes sur la table. (...) Des petits crânes brisés du sang coule, un peu de cervelle (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 8) : Ø 1. Comme celui du pithécanthrope, le crâne du sinanthrope est, par son architecture comme par ses dimensions, intermédiaire entre celui du singe et celui de l'homme. Aplati, renflé à l'occiput, il présente sa plus grande largeur près de la base, dans les régions temporales et non dans les régions pariétales. JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, page 186. SYNTAXE : Cavité, base, voûte, peau, bosses du crâne; sutures du crâne; capacité, forme, développement du crâne; blessure, lésion, chirurgie, trépanation du crâne; un blessé du crâne; crâne allongé, aplati, bombé, bossué, épais, pointu; se briser le crâne. — En particulier. Ossature de la tête d'un mort (os du crâne et de la face). Des crânes et des squelettes; déterrer un crâne. Synonyme : tête de mort. Cloué des quatre membres (...) Au lieu appelé Golgotha. C'est-à-dire la place du crâne (CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne-d'Arc, 1910, page 90 ). Le crâne de Spy ou la calotte de Néanderthal (PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène humain, 1955, page 219) : Ø 2. Le Muséum était tendu comme un catafalque. Trois flambeaux brûlaient au bord de la table poussée contre le mur, sous le portrait du père Bouvard que dominait la tête de mort. Ils avaient même fourré une chandelle dans l'intérieur du crâne, et des rayons se projetaient par les deux orbites. GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 83. 2. Par extension, familier. Tête. Recevoir quelque chose, un coup sur le crâne. Des lapins qu'on assomme d'un coup de poing sur le crâne (HENRI DE MONTHERLANT, La Petite Infante de Castille, 1929, page 591 ). Mais M. Tortose, prévenu, alerte la police, et bientôt les bâtons blancs résonnent sur les crânes forcenés (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 18) : Ø 3. Un coup de vent (...) s'engouffra dans le parapluie qui, cessant d'abriter son maître, lui fit recevoir sur le crâne toute la douche des gouttières comblées. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 40. — Par métonymie. a) Sommet de la tête; partie supérieure normalement couverte de cheveux. Crâne chauve, nu, lisse, dégarni, pelé, rasé, luisant; se passer la main sur le crâne. La casquette du garde-chiourme passe le long de ces murs où l'on voyait rêver jadis le crâne tonsuré des vieux bénédictins travailleurs (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 393 ). Ferdinand était un garçon taciturne et patient, au visage long et osseux, avec un crâne en pain de sucre (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 15) : Ø 4.... son chapeau enlevé, il ne restait qu'un énorme crâne chauve, avec deux rares mèches de cheveux blancs du côté des oreilles. JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 60. · Front. Avoir le crâne haut, puissant. b) Cerveau, siège des sensations, des impressions localisées à la tête ou au cerveau (douleurs, éblouissements, étourdissements, etc.). Le gosier brûlant et des battements d'artères à lui rompre le crâne (EUGÈNE SUE, Atar Gull, 1831, page 11 ). Il se plaignait d'étourdissements qui l'empêcheraient de calculer, il avait le crâne serré comme dans un étau (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 78 ). · Locution. Avoir mal au crâne; un mal de crâne : Ø 5. Il passa la main sur son front d'un air harassé : « Quel mal de crâne! — Veux-tu un cachet d'Ortédrine?... » SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 388. B.— Au figuré, familier. Tête, cerveau, considéré en tant que siège des facultés intellectuelles, mentales. Synonymes : cervelle, intelligence, esprit. — Locution familière. 1. [Siège des facultés mentales] Synonymes : raison, bon sens. Avoir le crâne fêlé. Avoir le cerveau dérangé, être un peu fou. Il est fou, des plus fous! Au crâne il a sa fêlure! (GUILLAUME APOLLINAIRE, Casanova, 1918, I, 12, page 985 ). Être tombé sur le crâne. Émettre une idée folle; déraisonner. Le soleil lui a tapé sur le crâne. Il perd un peu la raison. Le soleil de ce pays a dû lui taper sur le crâne. J'ai d'abord pris pour du délire ce qui est bel et bien de la folie (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1233 ). · [Par allusion à l'intitulé d'un chapitre des Misérables de Victor Hugo] Tempête sous un crâne. Conflit intérieur où la conscience se débat, en proie à des pensées ou à des désirs contradictoires : Ø 6. La célèbre Tempête sous un crâne nous montre Jean Valjean délibérant et plus d'une fois, toujours dans sa conscience et, par une invention dramatique admirable, condamné à être méprisé justement quand il mériterait l'admiration. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1932, page 1097. · Spécialement. [Siège de la pensée, de la mémoire, du jugement] Je m'imaginais qu'elle lisait clairement dans nos crânes, qu'elle savait très bien ce que nous voulions faire (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 172 ). Avoir le crâne vide. Se sentir momentanément incapable de réfléchir, de se souvenir : Ø 7. Il me semble par moments que je deviens idiot, que je n'ai plus une idée et que mon crâne est vide, comme un cruchon sans bière. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1874, page 179. Avoir le crâne dur, étroit. Avoir l'intelligence peu accueillante aux idées qu'on lui présente. Séverin était un grand jeune homme de vingt-cinq ans, le crâne mal fait, la cervelle obtuse (ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 1032 ). Avoir un large crâne. Être doué d'une grande intelligence : Ø 8. Le banneret à qui suffisait jadis de porter la cotte de maille, le haubert, de bien manier la lance et de montrer son pennon, doit aujourd'hui faire preuve d'intelligence; et là où il n'était besoin que d'un grand coeur, il faut, de nos jours, un large crâne. HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 220. Une idée lui traverse le crâne. Une idée germe dans son esprit. Fourrer, mettre, faire entrer quelque chose dans le crâne. Apprendre, inculquer quelque chose : Ø 9.... nous les poussons [les boeufs] à grands cris du bouvier, à grand aboi du chien, espérant faire entrer par là dans le crâne massif des animaux la défense de vagabonder. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 1. Se mettre dans le crâne de..., que... Décider, s'imaginer de..., que... Bourrer le crâne à quelqu'un (Confer bourrer I A 2 c); bourrage de crâne (Confer bourrage B 2, exemple 1 et 2); bourreur de crâne (Confer bourreur B 1). 2. [Siège de divers états psychologiques, du sentiment ou du caractère] Avoir le crâne dur. Être entêté. Que n'avait-il affaire à l'opposition têtue d'une de ces races au crâne étroit et dur, qui se refusent à comprendre toute pensée nouvelle! (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, page 595 ). Avoir quelque chose dans le crâne. Avoir une idée bien arrêtée, ne pas en démordre, s'entêter. Casser le crâne à quelqu'un. Fatiguer, énerver quelqu'un par des paroles étourdissantes. Se casser le crâne. Se faire du souci, se tracasser : Ø 10.... mais toute sa logique fuyait, à quoi bon se casser le crâne inutilement? Qu'elle eût dit la vérité ou qu'elle eût menti, pour ce qu'il voulait faire d'elle, il s'en moquait! ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 14. DÉRIVÉS : Crânien, -ienne, adjectif, ANATOMIE. Du crâne, qui appartient ou se rapporte au crâne. Boîte crânienne, synonyme de crâne (confer boîte I B2 a). Os, nerfs, traumatisme crânien (s); voûte, vertèbres crânienne(s). On sait que l'état des sutures crâniennes se modifie avec l'âge, les pièces osseuses étant d'autant plus soudées que l'individu est plus vieux (JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, page 130 ). Le pithécanthrope de Java, longtemps représenté par une simple calotte crânienne (PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène humain, 1955, page 213 ). Forme dérivée du verbe "crâner" crâner CRÂNER, verbe intransitif. Familier. A.— Faire le brave, prendre des airs de bravoure en cachant ou en dominant sa peur. Synonyme : fanfaronner : Ø 1. Au début, il crânait [un témoin dans un procès] , parlait d'une voix de tête qui voulait imiter le ton arrogant des jeunes bourgeois, des fils de famille. VALÉRY LARBAUD, Jaune, bleu, blanc, 1927, page 267. B.— Par extension, péjoratif. Faire le prétentieux, prendre des airs hautains ou arrogants. Synonyme : poser : Ø 2. L'auto démarra. — « Pourquoi crânes-tu avec moi? » demanda-t-elle aussitôt, d'une voix chaude qui la complétait bien. Puis, sur un ton câlin, elle ajouta en se penchant : « Si tu crois que ça ne se voit pas que t'es tout chaviré! » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1373. — En particulier. Prendre une attitude vaniteuse à la suite d'un succès, d'une réussite; faire le crâneur : Ø 3.... Marc (...) rêvait de faire de lui [Jules] un instituteur... — Dis donc, gamin, cria Auguste, tu vas être alors le grand homme de la famille? Faut pas tant crâner, nous l'avons eu aussi, nous autres, ton certificat d'études. ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 50. Remarque : On rencontre les dérivés familiers rares a) Crânoter, verbe intransitif Je comprends pas qu'à force de se monter la tête, un homme en arrive à crânoter dans des moments pareils (Marcel Aymé, Maison basse, 1934, page 184 dans le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) Supplément 1970). b) Crânouiller, verbe intransitif Crâner un peu, faire son petit crâneur. Il crânouillait plus beaucoup (...). Il prenait peur des phénomènes, des enragés du concours (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, 1936, page 510). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5

« garde-chiourme passe le long de ces murs où l'on voyait rêver jadis le crâne tonsuré des vieux bénédictins travailleurs (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 393 ).

Ferdinand était un garçon taciturne et patient, au visage long et osseux, avec un crâne en pain de sucre (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 15) : Ø 4....

son chapeau enlevé, il ne restait qu'un énorme crâne chauve, avec deux rares mèches de cheveux blancs du côté des oreilles. JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 60. · Front.

Avoir le crâne haut, puissant. b) Cerveau, siège des sensations, des impressions localisées à la tête ou au cerveau (douleurs, éblouissements, étourdissements, etc.).

Le gosier brûlant et des battements d'artères à lui rompre le crâne (EUGÈNE SUE, Atar Gull, 1831, page 11 ).

Il se plaignait d'étourdissements qui l'empêcheraient de calculer, il avait le crâne serré comme dans un étau (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 78 ). · Locution.

Avoir mal au crâne; un mal de crâne : Ø 5.

Il passa la main sur son front d'un air harassé : « Quel mal de crâne! — Veux-tu un cachet d'Ortédrine?...

» SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 388. B.— Au figuré, familier.

Tête, cerveau, considéré en tant que siège des facultés intellectuelles, mentales.

Synonymes : cervelle, intelligence, esprit. — Locution familière. 1.

[Siège des facultés mentales] Synonymes : raison, bon sens. Avoir le crâne fêlé.

Avoir le cerveau dérangé, être un peu fou.

Il est fou, des plus fous! Au crâne il a sa fêlure! (GUILLAUME APOLLINAIRE, Casanova, 1918, I, 12, page 985 ). Être tombé sur le crâne.

Émettre une idée folle; déraisonner. Le soleil lui a tapé sur le crâne.

Il perd un peu la raison. Le soleil de ce pays a dû lui taper sur le crâne.

J'ai d'abord pris pour du délire ce qui est bel et bien de la folie (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1233 ). · [Par allusion à l'intitulé d'un chapitre des Misérables de Victor Hugo] Tempête sous un crâne.

Conflit intérieur où la conscience se débat, en proie à des pensées ou à des désirs contradictoires : Ø 6.

La célèbre Tempête sous un crâne nous montre Jean Valjean délibérant et plus d'une fois, toujours dans sa conscience et, par une invention dramatique admirable, condamné à être méprisé justement quand il mériterait l'admiration. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1932, page 1097. · Spécialement.

[Siège de la pensée, de la mémoire, du jugement] Je m'imaginais qu'elle lisait clairement dans nos crânes, qu'elle savait très bien ce que nous voulions faire (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 172 ). Avoir le crâne vide.

Se sentir momentanément incapable de réfléchir, de se souvenir : Ø 7.

Il me semble par moments que je deviens idiot, que je 2. »

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