Définition du terme: CRIARD, -ARDE, adjectif et substantif.

Définition du terme: CRIARD, -ARDE, adjectif et substantif. A.— [En parlant d'un animé] 1. (Personne) qui crie souvent, de façon désagréable et importune. L'homme est maussade, la femme plaintive, les enfants criards (EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 181 ). Des peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles (ARTHUR RIMBAUD, Poésies, 1871, page 128) : Ø 1. Autant les premiers bataillons de fédérés, les volontaires, (...) les travailleurs étaient solides au feu, calmes et décidés; autant cette abominable race de criards, de braillards et de fainéants tremblait pour sa peau. ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 166. 2. [En parlant d'animaux] Les geais criards se disputent la ramée et l'ombre (LOUIS BERTRAND, DIT ALOYSIUS BERTRAND, Gaspard de la nuit, 1841, page 170 ). PARADIGMES. (Quasi-)synonymes : acariâtre, aigre, braillard, grondeur, hurleur, tapageur. 3. Par métonymie. a) [En parlant d'un lieu] Quitter la solitude pour la foule, les chemins verts et déserts pour les rues encombrées et criardes (MAURICE DE GUÉRIN, Journal, 1834, page 214 ). b) [En parlant d'une chose] Dettes criardes. Petites dettes réclamées par les fournisseurs avec insistance et importunité. Afin de solder ses infimes dettes criardes près des fournisseurs de son quartier (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 200 ). B.— Par analogie. [En parlant d'une chose] Qui émet des sons aigus, désagréables, choquant l'ouïe. 1. [En parlant d'une voix, d'un instrument de musique] Les voix s'entre-croisaient, l'une criarde, l'autre sourde, une voix de femme et une voix d'homme (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, page 63 ). L'aigreur obsédante des hautbois criards (ANDRÉ SCHAEFFNER, Les Origines des instruments de musique. 1936, page 133 ). 2. [En parlant d'un objet qu'on frotte contre un autre objet] Le bruit de la porte avec sa serrure criarde et ses verrous grinçants (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 1, 1846, page 245 ). — Spécialement. [En parlant d'une étoffe] La soie criarde des rideaux (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 162 ). · Toile criarde ou criarde, substantif féminin Toile fortement gommée qui crisse quand on la touche; par métonymie jupon confectionné autrefois avec cette toile : Ø 2. Le goût du XVIIe. pour les dessous se manifeste par la recherche grivoise des surnoms qui leur sont attribués, tels que « le mousquetaire », « l'innocente », « la culbute » (...) « la criarde ». Ce dernier terme s'appliquait à une étoffe craquante qui fut beaucoup employée pour la confection des « tournures », petits poufs qui évasaient la robe en souvenir peut-être du vertugadin. JACQUES LAURENT, DIT CÉCIL SAINT-LAURENT, L'Histoire imprévue des dessous féminins, Paris, Solar, 1966, pages 96-98. C.— Par métaphore. Qui blesse la vue par un éclat trop vif, des couleurs discordantes. La maison (...) décorée avec un mauvais goût criard (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 148) : Ø 3. Ce sont des verts crus, des bleus criards, des rouges, des terres cuites vernissées d'un goût atroce et séduisant.. ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1914, page 370. Remarque : On rencontre dans la documentation criardement, adverbe. D'une manière criarde. Un empiècement de la même étoffe, mais criardement neuve (MAETERLINCK, Bulles bleues, 1948, page 103). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 288. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 249, b) 635; XXe. siècle : a) 508, b) 365.