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Définition du terme: CRIBLE1, substantif masculin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CRIBLE1, substantif masculin. [Par référence à cribler1 *] A.— Instrument constitué essentiellement d'une surface plane percée de nombreux petits trous et servant à séparer des solides de différentes grosseurs. Synonymes : passoire, tamis, tarare. Et le grain pleut sur les cribles, y saute, s'y trie, s'y vanne sous les pelles qui l'éventent (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 60) : Ø 1. C'était une boîte longue de cinq à six pieds, une sorte de bière ouverte et divisée en deux compartiments. Le premier était muni d'un crible grossier, superposé à d'autres cribles à mailles plus serrées; le second était rétréci à sa partie inférieure. On mettait le sable sur le crible à une extrémité, on y versait de l'eau, et de la main on agitait, ou plutôt on berçait l'instrument. Les pierres restaient dans le premier crible, le minerai et le sable fin dans les autres, suivant leur grosseur, et la terre délayée s'en allait avec l'eau par l'extrémité inférieure. Voilà quelle était la machine généralement usitée. JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 155. — Par comparaison. Un coeur d'homme tout seul ne vaut rien pour y puiser la science. Trop de dards bien aiguisés l'ont percé et troué comme un crible. La vérité y passe, elle ne s'y arrête pas (EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, 4e. journée, page 328) : Ø 2. J'ai peu rencontré de méchants sur ma route, j'ai vécu dans une atmosphère de bonté, de génie, de générosité, d'amour et de vertu, je ne me souviens que des bons. J'oublie sans effort les autres. Mon âme est comme ces cribles où les laveurs d'or du Mexique recueillent les paillettes du pur métal dans les torrents des Cordillières. Le sable en retombe, l'or y reste. À quoi bon charger sa mémoire de ce qui ne sert pas à nourrir, à charmer ou à consoler le coeur?... ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 13. — Locution. Passer quelque chose au crible. Trier quelque chose au moyen d'un crible. Creusez la terre. Passez au crible l'humus recueilli entre les radicelles où grouillent les insectes souterrains (ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 195 ). — Au figuré. Soumettre quelque chose à une sélection, une critique impitoyable. C'est surtout Feuquières qui est le grand critique de cette époque, et qui passe au crible les opérations de tous les généraux de son temps, sans faire grâce à aucun (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 13, 1863-69, page 63 ). Les éléments que je pouvais retenir de Mallarmé ont tous été passés au crible racinien (CHARLES DU BOS, Journal, 1923, page 228 ). Je fournissais, dans le train, des sujets de conversation, que ma fille passait au crible, acceptait ou rejetait, à sa manière calme et un peu distante (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Fanal bleu, 1949, page 216 ). B.— [Par analogie de forme] Objet percé de nombreux petits trous. 1. ART MILITAIRE (au MOYEN ÂGE). Partie du casque des chevaliers, mobile et percée de trous qui se rabattait à volonté sur le visage : Ø 3.... elle aperçut deux figures armées de pied en cap, qui se tenaient immobiles (...) les gantelets croisés sur la garde de grandes épées ayant la pointe fichée en terre : les cribles de leurs casques représentaient des faces d'oiseaux hideux, dont les trous simulaient les prunelles, et le nasal le bec... THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 377. 2. BOTANIQUE. Paroi poreuse d'un tissu végétal. Les tubes criblés sont des vaisseaux à membrane cellulosique dont les cellules communiquent entre elles par orifices étroits pratiqués dans les cloisons transversales ou obliques et simulant une sorte de crible (...) En automne et en hiver, pendant la période de vie ralentie, les cribles se ferment par suite d'un gonflement de la membrane qui borde les orifices et forme une sorte de bouchon appelé cal (LOUIS MANGIN, Anatomie et physiologie des végétaux, 1895, Paris, Hachette, page 40 ). Remarque : Attesté aussi dans Larousse du xxe. siècle en six volumes, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. C.— Au figuré. 1. [Avec idée de sélection] Moyen d'épuration, de tri, de sélection. Il [le soldat] est sûr d'échapper au triage terrible Que fait subir aux noms ce redoutable crible Qu'on nomme postérité (AMÉDÉE POMMIER, Océanides et fantaisies, 1839, page 206) : Ø 4. Qui m'empêchera de porter jusqu'au tombeau l'idée consolante que le Seigneur m'a donnée de lui? Hélas! l'âme de l'homme est un crible qui devoit empêcher le mal de passer avec le bien : elle a corrompu ses voies, elle n'a servi que de crible au mal, et elle a empêché le bien de passer. Il faudra de nouveau qu'elle serve de crible au mal, pour que le bien puisse passer pur. LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN, L'Homme de désir, 1790, page 62. — Spécialement. MATHÉMATIQUES. Crible d'Ératosthène. Méthode de sélection des nombres premiers, par exclusion progressive de tous les nombres divisibles par 2, 3, 5, 7, 11, etc. 2. [Avec idée de déperdition, d'appauvrissement] Comment se défendra ce roi qu'un peuple assiège? (...) Sa main tremble, et sa tête est un crible inutile (...) Qui laisse tout passer, hors les mauvais conseils (VICTOR HUGO, Les Chants du crépuscule, 1835, page 94) : Ø 5. La lecture est peu de chose et le travail productif à zéro. Depuis une quinzaine, je n'ai guère étudié que la littérature Louis XIII, et encore j'ai le sentiment de devoir oublier bientôt tout cela. J'émiette et je disperse. Plenus Rimarum, je ne suis qu'un crible tournant qui laisse déperdre tout ce qu'il a reçu. C'est insupportable... HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 494. Remarque : Dans la littérature religieuse, le crible représente soit le symbole de la séparation du bien et du mal, soit celui de l'épreuve, de la persécution, du châtiment (d'après Dictionnaire des symboles (JEAN CHEVALIER, ALAIN GHEERBRANT, MARIAN BERLEWI) 1969). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 104. Forme dérivée du verbe "cribler" cribler CRIBLER1, verbe transitif. A.— Passer quelque chose dans un crible. Voici les gerbes!... Elles nous ont coûté de la peine, c'est vrai mais nous allons les battre, les vanner, les cribler; nous aurons du pain (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 137 ). Pour certains emplois : enduits, rejointements, on est amené à cribler le sable pour ne conserver que les éléments fins inférieurs à 1 millimètre (JEAN CLÉRET DE LANGAVANT, Ciments et bétons, 1953, page 150 ). — Par métaphore. Passer au crible. Elle [la mort] trie, elle crible, c'est-à-dire qu'elle écarte le mal, dégage le bien pour qu'il subsiste (JULES MICHELET, Journal, 1842, page 385 ). Un tel, prêtre simoniaque, Crible vos actions dans son hideux tamis, Se signe, et dit : allez, vos torts vous sont remis (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, 1883, page 113 ). — Spécialement. INFORMATIQUE. " Faire un tri préliminaire de données ou de documents, de façon à réduire le nombre de ces données ou de ces documents utilisés par la suite " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes Supplément). B.— Rendre semblable à un crible. 1. Percer une personne ou une chose en plusieurs endroits. Le canon du gaillard d'avant partit, criblant les flots tranquilles d'une volée de mitraille (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 197 ). Une briqueterie était là, offrant un refuge. De l'autre côté, une pluie de balles en criblait les murs (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 220 ). Les escadrons musulmans tourbillonnaient autour du roi, le criblaient de flèches et de carreaux d'arbalète (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 358 ). · Cribler de coups. Koupriane ne se tenait plus de rage. Il criblait le malheureux de coups (...) et pendant qu'il procédait à cette correction... (GASTON LEROUX, Rouletabille chez le tsar, 1912, page 78 ). — Par métaphore. Cribler quelqu'un (d'épigrammes, de plaisanteries, de brocards, etc.). Accabler quelqu'un de traits piquants. Denise avait un manoeuvre pour amant, et cachait un enfant dans le quartier. On la cribla d'allusions méchantes (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 537 ). Le Français crible d'épigrammes surtout ce qu'il voudrait être : le député, et ce qu'il voudrait avoir : le ruban rouge (JULES RENARD, Journal, 1894, page 227 ). La vie qui lui échut le cribla de désillusions (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 35 ). 2. Tacheter en beaucoup d'endroits. Mais le soleil, criblant de confettis les vieilles dalles, déclinerait, puis s'ouvrirait le règne de la nuit révélatrice (FRANÇOIS MAURIAC, Le Baiser du lépreux, 1922, page 170 ). C'est surtout les femmes qui s'en occupent, ça [les autres animaux] leur crible les cuisses de points rouges parce qu'elles doivent les nourrir vous comprenez (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 69 ). Remarque : 1. L'emploi pronominal est signalé dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)20e, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ ). 2. On rencontre exceptionnellement le participe passé employé comme adjectif verbal. Qui crible quelque chose. Hier allés, par une pluie criblante, aux courses du vélodrome (JULES RENARD, Journal, 1892, page 141). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15

« 1.

ART MILITAIRE (au MOYEN ÂGE).

Partie du casque des chevaliers, mobile et percée de trous qui se rabattait à volonté sur le visage : Ø 3....

elle aperçut deux figures armées de pied en cap, qui se tenaient immobiles (...) les gantelets croisés sur la garde de grandes épées ayant la pointe fichée en terre : les cribles de leurs casques représentaient des faces d'oiseaux hideux, dont les trous simulaient les prunelles, et le nasal le bec... THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 377. 2.

BOTANIQUE.

Paroi poreuse d'un tissu végétal.

Les tubes criblés sont des vaisseaux à membrane cellulosique dont les cellules communiquent entre elles par orifices étroits pratiqués dans les cloisons transversales ou obliques et simulant une sorte de crible (...) En automne et en hiver, pendant la période de vie ralentie, les cribles se ferment par suite d'un gonflement de la membrane qui borde les orifices et forme une sorte de bouchon appelé cal (LOUIS MANGIN, Anatomie et physiologie des végétaux, 1895, Paris, Hachette, page 40 ). Remarque : Attesté aussi dans Larousse du xxe.

siècle en six volumes, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. C.— Au figuré. 1.

[Avec idée de sélection] Moyen d'épuration, de tri, de sélection.

Il [le soldat] est sûr d'échapper au triage terrible Que fait subir aux noms ce redoutable crible Qu'on nomme postérité (AMÉDÉE POMMIER, Océanides et fantaisies, 1839, page 206) : Ø 4.

Qui m'empêchera de porter jusqu'au tombeau l'idée consolante que le Seigneur m'a donnée de lui? Hélas! l'âme de l'homme est un crible qui devoit empêcher le mal de passer avec le bien : elle a corrompu ses voies, elle n'a servi que de crible au mal, et elle a empêché le bien de passer.

Il faudra de nouveau qu'elle serve de crible au mal, pour que le bien puisse passer pur. LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN, L'Homme de désir, 1790, page 62. — Spécialement.

MATHÉMATIQUES.

Crible d'Ératosthène. Méthode de sélection des nombres premiers, par exclusion progressive de tous les nombres divisibles par 2, 3, 5, 7, 11, etc. 2.

[Avec idée de déperdition, d'appauvrissement] Comment se défendra ce roi qu'un peuple assiège? (...) Sa main tremble, et sa tête est un crible inutile (...) Qui laisse tout passer, hors les mauvais conseils (VICTOR HUGO, Les Chants du crépuscule, 1835, page 94) : Ø 5.

La lecture est peu de chose et le travail productif à zéro.

Depuis une quinzaine, je n'ai guère étudié que la littérature Louis XIII, et encore j'ai le sentiment de devoir oublier bientôt tout cela.

J'émiette et je disperse.

Plenus Rimarum, je ne suis qu'un crible tournant qui laisse déperdre tout ce qu'il a reçu.

C'est insupportable... HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 494. Remarque : Dans la littérature religieuse, le crible représente soit le symbole de la séparation du bien et du mal, 2. »

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