Devoir de Philosophie

Définition du terme: CROQUANT2, substantif masculin.

Publié le 05/12/2015

Extrait du document

Définition du terme: CROQUANT2, substantif masculin. A.— HISTOIRE. Paysan révolté en Limousin, en Périgord et en Quercy, à la fin du xvie. et au commencement du xviie. siècle. Les croquants, malheureux paysans français à qui les soldats du roi Henri faisaient la guerre pour n'avoir pu payer la taille (GÉRARD DE NERVAL, Nouvelles et fantaisies, 1855, page 206 ). B.— Par extension, avec connotation méprisante. 1. Un croquant, un cul terreux (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 23) : Ø [Le marquis à Mouchette] — Procédons par ordre : que me reproches-tu? T'ai-je jamais caché que, dans ma vieille bicoque à poivrières, je n'étais pas moins gueux qu'un croquant? GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, Prologue, 1926, page 82. 2. Homme grossier, pauvre, méprisable. Synonymes : rustre, (familier) péquenot. Son monstre de mari, espèce de croquant (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1838, page 255 ). Y a des croquants qui n'aiment pas squi est raffiné (RAYMOND QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, page 94 ). — Terme d'injure. Bande, tas de croquants! Croquant! Assassin! (MARCEL AYMÉ, La Vouivre, 1943, page 35 ). Remarque : DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) et Grand Larousse de la Langue française en six volumes mentionnent la forme croquante, substantif féminin. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 Forme dérivée du verbe "croquer" croquer CROQUER1, verbe. I.— Emploi intransitif. [En parlant de quelque chose que l'on broie avec les dents] Faire un bruit sec et cassant Fruit vert, bonbon qui croque sous la dent; salade qui croque (parce qu'elle est mal lavée, ou naturellement dure). Synonyme : craquer : Ø 1. Au Luxembourg, j'ai voulu manger des pousses d'arbre, comme à Montigny, mais ici elles croquent sous la dent, poudrées de charbon. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à Paris, 1901, page 105. II.— Emploi transitif. A.— [En parlant d'aliments] 1. Broyer sous la dent avec un bruit sec et cassant Croquer des amandes, des gâteaux secs; noisettes qui se croquent facilement. Le chat a sauté vers un taon. Il tient la bête entre ses griffes. Il tend ses crocs. Il croque le corselet de dur charbon (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 226 ). Il alla s'asseoir sur le rebord de la fenêtre et commença de croquer un oignon (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 43) : Ø 2. Déjà quand j'étais garçon de café (...) j'épatais les clients (...) en croquant des pattes de homard... RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, pages 200-201. SYNTAXE : Croquer des biscottes, des biscuits, des bonbons, un croûton, des dragées, des gaufrettes, un morceau de sucre, une poire verte, une pomme, des radis. 2. Par extension, familier. Croquer (à belles dents). Manger et en particulier manger avec appétit, dévorer. Un fermier [accuse] le renard de lui avoir croqué une oie (JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 20 ). Chérie, tu devrais profiter du répit pour croquer deux ou trois babioles; sinon tu vas mourir de aim (MICHEL BUTOR, Passage de Milan, 1954, page 62) : Ø 3. Il [Gros-Louis] marchait, pas un sou, rien à croquer et la tête qui bat comme un coeur, il marchait et ses semelles tapaient dans sa tête... JEAN-PAUL SARTRE, Le Sursis, 1945, page 156. — Locution. Que le crique (la crique) me croque. Formule familière d'imprécation. Synonyme : que le diable m'emporte. Confer crique2. Locution figurée. N'en croquer que d'une dent. Ne pas avoir ce qu'on désire (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878). Remarque : 1. La documentation atteste croqueter, verbe transitif. Croquer ou manger avec délicatesse. Il ne dîne qu'à huit heures. Autour de lui, son fils et ses deux filles, les bras un peu nus, croquetant avec de jolis gestes, les écrevisses d'un grand plat (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1863, page 1300). 2. On rencontre dans la documentation (Sophie Rostopchine, comtesse Eugène de Ségur, L'Auberge de l'ange gardien, 1863, page 350) le composé croquembouche, substantif masculin " Sorte de pièce montée, faite d'articles sucrés, au choix du pâtissier : quartiers d'orange, profiterolles, marrons, etc., mais toujours glacés de sucre cuit au dernier degré (grand cassé), ce qui les rend effectivement croquants en bouche " (Nouveau Larousse gastronomique (PROSPER MONTAGNÉ) 1967). B.— Au figuré. 1. Usuel. a) [En parlant d'argent, de biens matériels] Dépenser, dilapider, gaspiller. Croquer la dot, ses économies, un héritage, son patrimoine. Synonyme : manger. Quatre millions qu'elle a mangés de son air calme, tranquillement, qu'elle a croqués avec un sourire doux (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Épingle, 1885, page 1026 ). Elle a dû te croquer déjà pas mal de sous. — J'ai l'habitude de payer pour les femmes avec qui je sors (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 128) : Ø 4.... on jouait sur les quartiers à bâtir comme on joue sur un titre de rente. Certaines dames, de jolies filles (...) étaient de la partie; une d'elles, dont les dents blanches sont célèbres, a croqué, à plusieurs reprises, des rues entières. ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 416. — Par extension. [Sujet non animé] J'ai mis un peu de fric à gauche, mais pas assez pour vivre de mes rentes. D'ailleurs tous les six mois une dévaluation m'en croque la moitié (HERVÉ BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, page 103 ). b) Croquer une note. L'escamoter, la sauter, ne pas la jouer. Elle leur prescrit de (...) bien « prononcer tous les mots et syllabes », sans croquer ou sans traîner démesurément quelque note (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 51 ). Confer croque-note. 2. Argot. a) [Le complément désigne un être humain] — Prendre le dessus sur (quelqu'un); battre (quelqu'un). Le Limard fut un peu plus difficile à croquer mais au septième round Jacques lui estomaqua le plexus solaire d'une gauche infaillible (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 62 ). — Croquer une femme, une fille. Avoir des relations intimes avec elle. Synonymes : s'envoyer, se taper. Ô ma petite Elsa, (...) bébé succulent, nubile à croquer (JULES LAFORGUE, Moralités légendaires, 1887, page 135 ). Remarque : On rencontre dans la documentation croquer utilisé dans ce sens avec un sujet féminin et un complément d'objet masculin Monte-Carlo, paradis de vieilles dames, peuplé de monstres qui ne peuvent s'assouvir qu'à table : jeux et petits gâteaux. De temps en temps elles croquent le lift ou le garçon d'étage (FRANÇOIS MAURIAC, Du côté Proust, 1947, page 185). b) En croquer. — Profiter de quelque chose, parfois dans des circonstances inavouables. [N. et Q.] montent une flanche du tonnerre : c'est si gros qu'ils veulent en faire croquer à personne (JULES SIMON, Petit Simonin illustré par l'exemple, 1957, page 136 ). — " Être indicateur de police " (Albert Simonin, Le Petit Simonin illustré, 1957, page 77 : Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT) 1966). [Ce vieux chauffeur profitait] de l'esprit de jalousie et de délation qui régnait en compagnie : « il en croquait de toutes les façons » (ALBERT SIMONIN, JEAN BAZIN, Voilà taxi! 1935, page 34 ). — Femme qui en croque. " Prostituée " (Lacassagne, Devaux, L'Argot du "milieu ", 1948).

« croûton, des dragées, des gaufrettes, un morceau de sucre, une poire verte, une pomme, des radis. 2.

Par extension, familier.

Croquer (à belles dents).

Manger et en particulier manger avec appétit, dévorer.

Un fermier [accuse] le renard de lui avoir croqué une oie (JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 20 ).

Chérie, tu devrais profiter du répit pour croquer deux ou trois babioles; sinon tu vas mourir de aim (MICHEL BUTOR, Passage de Milan, 1954, page 62) : Ø 3.

Il [Gros-Louis] marchait, pas un sou, rien à croquer et la tête qui bat comme un coeur, il marchait et ses semelles tapaient dans sa tête... JEAN-PAUL SARTRE, Le Sursis, 1945, page 156. — Locution.

Que le crique (la crique) me croque.

Formule familière d'imprécation.

Synonyme : que le diable m'emporte. Confer crique2.

Locution figurée.

N'en croquer que d'une dent. Ne pas avoir ce qu'on désire (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878). Remarque : 1.

La documentation atteste croqueter, verbe transitif.

Croquer ou manger avec délicatesse.

Il ne dîne qu'à huit heures.

Autour de lui, son fils et ses deux filles, les bras un peu nus, croquetant avec de jolis gestes, les écrevisses d'un grand plat (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1863, page 1300).

2.

On rencontre dans la documentation (Sophie Rostopchine, comtesse Eugène de Ségur, L'Auberge de l'ange gardien, 1863, page 350) le composé croquembouche, substantif masculin " Sorte de pièce montée, faite d'articles sucrés, au choix du pâtissier : quartiers d'orange, profiterolles, marrons, etc., mais toujours glacés de sucre cuit au dernier degré (grand cassé), ce qui les rend effectivement croquants en bouche " (Nouveau Larousse gastronomique (PROSPER MONTAGNÉ) 1967). B.— Au figuré. 1.

Usuel. a) [En parlant d'argent, de biens matériels] Dépenser, dilapider, gaspiller.

Croquer la dot, ses économies, un héritage, son patrimoine.

Synonyme : manger.

Quatre millions qu'elle a mangés de son air calme, tranquillement, qu'elle a croqués avec un sourire doux (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Épingle, 1885, page 1026 ).

Elle a dû te croquer déjà pas mal de sous.

— J'ai l'habitude de payer pour les femmes avec qui je sors (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 128) : Ø 4....

on jouait sur les quartiers à bâtir comme on joue sur un titre de rente.

Certaines dames, de jolies filles (...) étaient de la partie; une d'elles, dont les dents blanches sont célèbres, a croqué, à plusieurs reprises, des rues entières. ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 416. — Par extension.

[Sujet non animé] J'ai mis un peu de fric à gauche, mais pas assez pour vivre de mes rentes.

D'ailleurs tous les six mois une dévaluation m'en croque la moitié (HERVÉ BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, page 103 ). b) Croquer une note.

L'escamoter, la sauter, ne pas la jouer. Elle leur prescrit de (...) bien « prononcer tous les mots et syllabes », sans croquer ou sans traîner démesurément quelque note (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles