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Définition du terme: CURÉ, substantif masculin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CURÉ, substantif masculin. A.— Prêtre canoniquement chargé du service spirituel et de l'administration d'une paroisse, sous l'autorité de l'évêque. Le nouveau curé, un curé jovial; le curé de ma paroisse; le sermon du curé; appeler le curé, déjeuner chez le curé. La mère de Pierrette apporta un grand verre d'eau froide à monsieur le curé (ALFRED DE VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, page 94 ). Il dit des choses terribles avec la figure innocente d'un curé de campagne (JULIEN GREEN, Journal, 1934, page 209) : Ø 1. — Tu es un drôle de corps, m'a-t-il dit, enfin. Un plus nigaud, on n'en trouverait pas dans tout le diocèse, sûr! (...) Il faut que Monseigneur ait vraiment grand besoin de curés pour te mettre une paroisse dans les mains! GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1101. Remarque : Dans l'usage, curé et desservant sont souvent considérés comme synonyme (confer desservant). Au sens strict, d'après le droit canon, le terme desservant est réservé au prêtre chargé d'une paroisse à titre transitoire ou intérimaire, le terme curé à celui qui est titulaire de la charge. — [Avec une nuance péjorative] Le prêtre en tant qu'allié ou rival des autorités civiles. Le curé lui racontait ses démêlés avec le maire (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 137 ). S'il faut en croire le commissaire de police, le patron et le curé mettent en péril la tranquillité des états (JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 69 ). — Par analogie. D'ailleurs un médecin, c'est l'instruction, c'est la science..., ce n'est pas un homme. C'est le curé du républicain (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 72 ). — Argot. Curé de campagne. " Femme à tout faire " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). SYNTAXE : Mon, votre curé; l'ancien curé; un jeune, vieux curé; un bon, brave, digne, pauvre, respectable, vénérable curé; un curé bienveillant, libertin, populaire; un curé défroqué; curé-archiprêtre, curé-doyen; votre confrère le curé de... Curé de (s.-ent. la paroisse de) la Madeleine, la basilique; curé de banlieue, de ville, de/du village; les curés du diocèse, du doyenné, du voisinage. Le doyen des curés; l'aumonière, le casuel du curé; l'allocution, le prône, les remontrances, la visite (pastorale) du curé; servante du curé, les paroissiens du curé. Aller chercher, faire venir, mander, recevoir, rencontrer le curé; faire bénir par le curé. · Maison de curé. Synonyme : presbytère. Elle [la maison de Gondran] a l'allure d'une bonne grosse maison de curé, avec ses contreforts trapus, sa porte ronde et basse (JEAN GIONO, Colline, 1929, page 17 ). · Jardin de curé. Modestement elle parla du petit jardin de curé qu'elle avait derrière (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 813 ). L'enclos lui-même a tout juste le charme d'un jardin de curé (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 104) : Ø 2. On nous a permis encore de voir le jardin [de Goethe] , assez grand, mais planté pour l'utilité plus que pour l'agrément — ce qu'on appelle chez nous un jardin de curé. GÉRARD DE NERVAL, Lorely, 1852, page 96. · Fleurs de curé. Nous n'avons dans nos plates-bandes que (...) des lis (...) des pentecôtes (...) des roses trémières (...) des jalousies (...) des oeillets (...) enfin ce qu'on appelle des fleurs de curé (OCTAVE FEUILLET, La Morte, 1886, page 32 ). · Passer devant le maire et le curé. Se marier civilement et religieusement (Confer Louis Aragon, Les Beaux-quartiers, 1936, page 81). — Locution proverbiale figurée. · Mieux vaut mutiler Dieu que fâcher son curé (Victor Hugo, L'Âne, 1880, page 281). · C'est Gros-Jean qui en remontre à son curé (Confer Maurice Barrès, La Colline inspirée, 1913, page 275). [En parlant d'un ignorant voulant instruire quelqu'un qui en sait plus que lui en la matière] . B.— Par extension, avec nuance familière et parfois péjorative. 1. Tout prêtre, qu'il soit ou non curé. Curé en civil, apprenti-curé (séminariste); soutane, souliers, chapeau de curé; boniments de curé. Synonymes populaires et péjoratifs : curaillon, cureton, ratichon. Un militaire c'est le sabre, un curé c'est le goupillon (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 198 ). Mais c'est vrai, vous pouvez pas apprécier, vous êtes pas curé, vous êtes flic (RAYMOND QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, page 103) : Ø 3. Elle était portée sur la dévotion. C'est peut-être pour ça que son fils s'est fait curé. Du reste, il y a toujours eu des curés dans la famille, des curés ou des bonnes soeurs. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 196. — Locution populaire et figurée. · Manger du curé. Manifester son hostilité aux prêtres, à la religion en tant qu'institution, être anticlérical. Variante bouffer du curé (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS)) On lui a fait des obsèques religieuses [à Rémy de Gourmont] , à lui qui mangeait si bien du curé (PAUL LÉAUTAUD, Passe-temps, 1929, page 119 ). Les industriels d'ici, je les ai connus qui mangeaient du curé. Maintenant ils subventionnent nos oeuvres (JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 97 ). · Mangeur de curé. Anticlérical. C'était Voiturier le radical, le mangeur de curés, le contempteur de l'autel (MARCEL AYMÉ, La Vouivre, 1943, page 248 ). 2. Au pluriel. Clergé séculier et/ou régulier, monde ecclésiastique en tant que corps social. L'autorité des curés; au service des curés; être bien avec les curés, ne pas aimer les curés, voter pour les curés; exploité par les curés. Bongard (...) avait mis ses enfants à l'école laïque (...) parce qu'il n'était pas avec les curés (ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 61 ). Julien est dans un collège à curés (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1918, page 469 ). Il était pour les curés avec ça, le parigot (LOUIS ARAGON. Les Beaux quartiers, 1936, page 92 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 515. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 400, b) 7 065; XXe. siècle : a) 8 241, b) 6 704. Forme dérivée du verbe "curer" curer CURER, verbe transitif. A.— Usuel. [Le complément d'objet désigne ce qui est à nettoyer, le plus souvent une cavité] Nettoyer quelque chose en grattant, en raclant et en enlevant les corps étrangers. Curer un égout, une pipe, des sabots. En curant ses chicots avec des bouts d'épingles (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 171 ). Renée entassait sa vaisselle dans un tian [« écuelle dans laquelle on lave la vaisselle »] et versait de l'eau bouillante, lavait, curait, essuyait (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 283) : Ø Borneau s'est fâché avec Mougneau à propos d'un puits commun. Ils s'étaient entendu pour le faire curer : Borneau a fait le travail. Venu le moment de payer, Mougneau dit qu'il n'a rien promis. JULES RENARD, Journal, 1905, page 979. SYNTAXE : Curer un canal, un fossé, une mare, un ruisseau; curer une écurie, une étable; curer une charrue; curer un trou; curer un bois. · Emploi pronominal réfléchi indirect. Se curer les ongles, les dents, la gorge, le nez. Un crayon dont il mâchonne le bout et au moyen duquel, à d'autres instants, il se gratte et se cure l'oreille (GEORGES DUHAMEL, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 172 ). — Par métaphore. Quand une mère Mandru fait une fille on dirait que celle-là en sortant lui a curé le ventre de toute sa provision de beauté (JEAN GIONO, Le Chant du monde, 1934, page 120 ). À mon âge, on devrait pouvoir curer sa mémoire; juste comme tu cures ton puits, tout pareil (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1440 ). B.— Rare. [Le complément d'objet désigne ce qui est à enlever] En curant cette boue comme engrais pour les champs (ANDRÉ MEYNIER, Les Paysages agraires, 1958, page 122 ). · Par métaphore. Ces longs séjours déposent de tels sédiments, que rien ne parvient jamais à les curer (HERVÉ BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, page 396 ). Remarque : La documentation atteste un emploi, vraisemblablement par figure étymologique, de (se) curer, verbe pronominal réfléchi « se soigner, faire une cure ». Et puis quoi? Je ne vous propose pas de vous interner à jamais dans un cloître... (...) Mais bien d'y rester une huitaine, juste le temps nécessaire pour vous y curer (JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 223). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15

« espagnol, 1933, page 104) : Ø 2.

On nous a permis encore de voir le jardin [de Goethe] , assez grand, mais planté pour l'utilité plus que pour l'agrément — ce qu'on appelle chez nous un jardin de curé. GÉRARD DE NERVAL, Lorely, 1852, page 96. · Fleurs de curé.

Nous n'avons dans nos plates-bandes que (...) des lis (...) des pentecôtes (...) des roses trémières (...) des jalousies (...) des oeillets (...) enfin ce qu'on appelle des fleurs de curé (OCTAVE FEUILLET, La Morte, 1886, page 32 ). · Passer devant le maire et le curé.

Se marier civilement et religieusement (Confer Louis Aragon, Les Beaux-quartiers, 1936, page 81). — Locution proverbiale figurée. · Mieux vaut mutiler Dieu que fâcher son curé (Victor Hugo, L'Âne, 1880, page 281). · C'est Gros-Jean qui en remontre à son curé (Confer Maurice Barrès, La Colline inspirée, 1913, page 275).

[En parlant d'un ignorant voulant instruire quelqu'un qui en sait plus que lui en la matière] . B.— Par extension, avec nuance familière et parfois péjorative. 1.

Tout prêtre, qu'il soit ou non curé.

Curé en civil, apprenti-curé (séminariste); soutane, souliers, chapeau de curé; boniments de curé.

Synonymes populaires et péjoratifs : curaillon, cureton, ratichon.

Un militaire c'est le sabre, un curé c'est le goupillon (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 198 ).

Mais c'est vrai, vous pouvez pas apprécier, vous êtes pas curé, vous êtes flic (RAYMOND QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, page 103) : Ø 3.

Elle était portée sur la dévotion.

C'est peut-être pour ça que son fils s'est fait curé.

Du reste, il y a toujours eu des curés dans la famille, des curés ou des bonnes soeurs. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 196. — Locution populaire et figurée. · Manger du curé.

Manifester son hostilité aux prêtres, à la religion en tant qu'institution, être anticlérical. Variante bouffer du curé (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS)) On lui a fait des obsèques religieuses [à Rémy de Gourmont] , à lui qui mangeait si bien du curé (PAUL LÉAUTAUD, Passe-temps, 1929, page 119 ).

Les industriels d'ici, je les ai connus qui mangeaient du curé. Maintenant ils subventionnent nos oeuvres (JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 97 ). · Mangeur de curé.

Anticlérical.

C'était Voiturier le radical, le mangeur de curés, le contempteur de l'autel (MARCEL AYMÉ, La Vouivre, 1943, page 248 ). 2.

Au pluriel.

Clergé séculier et/ou régulier, monde ecclésiastique en tant que corps social.

L'autorité des curés; au service des curés; être bien avec les curés, ne pas aimer les curés, voter pour les curés; exploité par les curés. Bongard (...) avait mis ses enfants à l'école laïque (...) parce qu'il n'était pas avec les curés (ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 61 ).

Julien est dans un collège à curés (PAUL 2. »

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