Devoir de Philosophie

Définition: ESTROPIÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 03/02/2016

Extrait du document

Définition: ESTROPIÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de estropier* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'un animé, d'un inanimé concret] 1. [En parlant d'une personne, d'un animal] Qui a perdu l'usage normal d'un ou plusieurs membres (de nos jours, généralement en parlant des membres inférieurs). Synonymes : impotent, infirme, éclopé. Dans quelque position que l'on soit, estropié, malade, agissant, on peut produire ces signes [les sons] (ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY. Élémens d'idéologie, 1. Idéologie proprement dite. 1801, page 395 ). — Vieux. Estropié de + substantif désignant une partie du corps.. Privé provisoirement ou définitivement de l'usage de. Je vous écris avec peine, estropié de la main depuis huit jours, excusez ma mauvaise écriture (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1834, page 77 ). · Locution figurée, familière. Estropié de la cervelle. Imbécile: Qu'est-ce qui vous prend? Tas d'andouilles! Viande à claques! Estropiés de la cervelle! (MARCEL AYMÉ, Vogue la galère, 1944, page 194 ). 2. [En parlant d'une partie du corps] Mutilé, blessé. Bras, main, jambe, pied estropié(e). — Par extension. Madeleine (...) boitait et traînait son pas estropié (VICTOR HUGO, Les Rayons et les ombres, 1840, page 1033 ). 3. Par analogie, rare. [En parlant d'un élément de mobilier] Dont un des supports a été cassé. (Quasi-)synonyme : boiteux. Des chaises estropiées (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 12 ). B.— Au figuré. [En parlant d'une oeuvre d'art ou de l'esprit; d'un élément linguistique] Altéré, déformé : Ø 1. Ma petite Anglaise Kate parlait une langue invraisemblable. (...) Tous les termes estropiés, bizarres, ridicules, prenaient sur les lèvres un charme délicieux... GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Découverte, 1884, page 959. — Spécialement, vieux. BEAUX-ARTS (DESSIN). Qui ne respecte pas les proportions du modèle. Deux malheureux dessins de demoiselle, bien peignés, bien secs, bien estropiés et bien bêtes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1210 ). III.— Substantif. Personne qui a perdu l'usage normal d'un, de plusieurs de ses membres, généralement des membres inférieurs. Quantité d'estropiés, de manchots, d'aveugles-nés, de bossus, de dartreux, de rachitiques (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 286) : Ø 2. L'estropié allait lentement, déplaçant ses supports l'un après l'autre d'un effort pénible, en se calant sur la jambe tordue qui lui restait, terminée par un pied bot et chaussé d'une loque. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Gueux, 1884, page 959. — Un estropié de + subst désignant une partie du corps. Un malheureux estropié des mains et des pieds (CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 250 ). · Vieux. [Suivi d'un nom désignant un organe] Le rhumatisme (...) crée des estropiés du coeur (AUGUSTE BARBIER. Nouveau traité de médecine, fascicule 2, 1928, page 282 ). · Au figuré. Les estropiés du destin (LÉON DAUDET, Les Morticoles, 1894, page 223 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 Forme dérivée du verbe "estropier" estropier ESTROPIER, verbe transitif. A.— [Le sujet désigne une personne, une chose; le complément désigne une personne ou une partie du corps] 1. Fréquent au passif. Priver (quelqu'un) de l'usage normal d'un, de plusieurs de ses membres en le blessant ou en le mutilant (Quasi-)synonymes : écloper, mutiler; (familier) esquinter. Il a été gravement, cruellement estropié. Un supplice qui, au lieu d'estropier le corps, mutile l'âme et tue la raison (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1149 ). On sait l'histoire de ce chirurgien qui estropiait les passants par le soupirait de sa cave, afin d'avoir des pratiques (OCTAVE FEUILLET, Histoire de Sibylle, 1863, page 5 ). · Par métaphore. Ceux que n'avait pas estropiés le brodequin des règlements [du collège] se mettaient à chercher leur voie (MAURICE BARRÈS, Huit jours chez Monsieur Renan, Toute licence sauf contre l'amour, 1892 page 195 ). L'étroitesse des intérêts dans une petite ville estropie, chère madame, littéralement estropie les âmes (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 52 ). · Se faire estropier. La guerre (...) débarrasse le pays des gens querelleurs, en leur permettant d'aller se faire estropier hors des frontières (ÉMILE ZOLA, Contes à Ninon, 1864, page 229 ). — Emploi pronominal réfléchi. Se blesser de telle manière qu'on est privé de l'usage normal d'un, de plusieurs de ses membres. On peut s'estropier en montant l'escalier. Prends-y garde (VICTOR HUGO, Ruy Blas, 1838, IV, 3, page 424 ). Le chemin est mauvais. Mes chevaux vont s'estropier (PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1890, 1re. partie, page 44 ). 2. Par analogie, rare. [Le complément désigne un inanimé concret] Abîmer, endommager. Sans jamais les estropier Il traversait le rond des pipes (THÉODORE DE BANVILLE, Odes funamb, 1859, page 286 ). B.— Au figuré. [Le complément désigne une oeuvre d'art ou de l'esprit] Altérer le sens, gâter la beauté. (Quasi-)synonymes : massacrer, mutiler. Aurait-il été juste en voyant (...) estropier le rôle d'Oreste, de s'écrier : « Le chef-d'oeuvre de Racine est une pauvreté »! (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Notes d'un dilettante, 1823, page 289 ). La musique est infailliblement estropiée (IGOR STRAVINSKY, Chroniques de ma vie, 1931, page 19 ). — En particulier, familier. [Le complément désigne un élément linguistique, une langue] Déformer (en prononçant ou écrivant). Synonyme : écorcher. Il nous arrive parfois d'estropier les mots dont la forme et le sens nous sont peu familiers (FERDINAND DE SAUSSURE, Cours de linguistique générale, 1916, page 238 ). Estropier l'orthographe des noms (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1927, page 131) : Ø ... j'ai eu de vos nouvelles indirectement, dimanche dernier, par le général anglais (dont je ne sais pas le nom, d'autant plus que ma cuisinière l'a estropié en me l'annonçant : le nom, et pas le général)... GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1878, page 142. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Estropiement, substantif masculin [Correspondant au sens B] Les internes riaient de l'estropiement du nom de l'actrice (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1885, page 519). b) Estropiaison, substantif féminin, hapax régionalisme [Correspondant au sens A] Elles [les eaux lustrales] guérissent (...) les plaies, paralysies et autres estropiaisons (George Sand, Promenades autour d'un village, 1860, page 165). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6

« MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 250 ). · Vieux.

[Suivi d'un nom désignant un organe] Le rhumatisme (...) crée des estropiés du coeur (AUGUSTE BARBIER. Nouveau traité de médecine, fascicule 2, 1928, page 282 ). · Au figuré.

Les estropiés du destin (LÉON DAUDET, Les Morticoles, 1894, page 223 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 Forme dérivée du verbe "estropier" estropier ESTROPIER, verbe transitif. A.— [Le sujet désigne une personne, une chose; le complément désigne une personne ou une partie du corps] 1.

Fréquent au passif.

Priver (quelqu'un) de l'usage normal d'un, de plusieurs de ses membres en le blessant ou en le mutilant (Quasi-)synonymes : écloper, mutiler; (familier) esquinter.

Il a été gravement, cruellement estropié.

Un supplice qui, au lieu d'estropier le corps, mutile l'âme et tue la raison (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1149 ).

On sait l'histoire de ce chirurgien qui estropiait les passants par le soupirait de sa cave, afin d'avoir des pratiques (OCTAVE FEUILLET, Histoire de Sibylle, 1863, page 5 ). · Par métaphore.

Ceux que n'avait pas estropiés le brodequin des règlements [du collège] se mettaient à chercher leur voie (MAURICE BARRÈS, Huit jours chez Monsieur Renan, Toute licence sauf contre l'amour, 1892 page 195 ). L'étroitesse des intérêts dans une petite ville estropie, chère madame, littéralement estropie les âmes (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 52 ). · Se faire estropier.

La guerre (...) débarrasse le pays des gens querelleurs, en leur permettant d'aller se faire estropier hors des frontières (ÉMILE ZOLA, Contes à Ninon, 1864, page 229 ). — Emploi pronominal réfléchi.

Se blesser de telle manière qu'on est privé de l'usage normal d'un, de plusieurs de ses membres.

On peut s'estropier en montant l'escalier.

Prends-y garde (VICTOR HUGO, Ruy Blas, 1838, IV, 3, page 424 ).

Le chemin est mauvais.

Mes chevaux vont s'estropier (PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1890, 1re.

partie, page 44 ). 2.

Par analogie, rare.

[Le complément désigne un inanimé concret] Abîmer, endommager.

Sans jamais les estropier Il traversait le rond des pipes (THÉODORE DE BANVILLE, Odes funamb, 1859, page 286 ). B.— Au figuré.

[Le complément désigne une oeuvre d'art ou de l'esprit] Altérer le sens, gâter la beauté.

(Quasi-) synonymes : massacrer, mutiler.

Aurait-il été juste en voyant (...) estropier le rôle d'Oreste, de s'écrier : « Le chef- d'oeuvre de Racine est une pauvreté »! (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Notes d'un dilettante, 1823, page 289 ).

La musique est infailliblement estropiée (IGOR STRAVINSKY, Chroniques de ma vie, 1931, page 19 ). — En particulier, familier.

[Le complément désigne un élément linguistique, une langue] Déformer (en prononçant ou écrivant).

Synonyme : écorcher.

Il nous arrive parfois d'estropier les mots dont la forme et le sens nous sont peu 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles