Devoir de Philosophie

Définition et usage: ATOUR, substantif masculin.

Publié le 27/10/2015

Extrait du document

Définition et usage: ATOUR, substantif masculin. A.— Au singulier, HISTOIRE. 1. Toilette de femme noble. Dame (ou demoiselle) d'atour. Dame ou demoiselle qui présidait à la toilette de la reine ou des princesses. Femme (ou fille) d'atour. Femme chargée de l'entretien des robes et parures de la reine ou des princesses : Ø 1. Monsieur passait ses soirées chez Mme. de Balbi, dame d'atour de Madame. Mme. de Balbi, vive, spirituelle, amie chaude, ennemie décidée, réunissait chez elle tout ce qu'il y avait de plus distingué; c'était un honneur que d'y être admis; on s'y trouvait au centre du goût et du bon ton. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 941. 2. Coiffure en forme de croissant portée par les femmes nobles des XIVe et XVe. siècles. · Toile d'atour. " Voile léger qui pendait de ces coiffures " (Leloir 1961); par extension tissu utilisé pour ces voiles : Ø 2.... « Ces beaux mignons », dit l'auteur de l'Isle des hermaphrodites, « portoient les cheveux longuets, frisés et refrisés, remontans par-dessus leurs petits bonnets de velours, comme font les femmes, et leurs fraises de chemises de toile d'atour empesées et longues de demi-pied, de façon que voir leurs têtes dessus leurs fraises, il sembloit que ce fust le chef de saint Jean en un plat. » FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 102. B.— (Le plus souvent) au pluriel, et parfois ironique. Tout ce qui entre dans la parure des femmes; en particulier parure riche et/ou surannée. Beaux, grands, riches atours : Ø 3.... il la menait, les jours de fête, au chef-lieu du département, et, affublée de tous ses atours, la petite femme dansait là de tout son coeur avec la garnison, dans les salons de la préfecture. ALFRED DE MUSSET, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, page 245. Ø 4. Ce voile de dentelle appartient-il bien légitimement à cette malheureuse enfant? N'a-t-elle pas honte de ces satins brochés, de ces velours à gros plis, de ces peluches et de ces hermines? Tout cela est d'un goût suranné qui accuse des fantaisies au-dessus de son âge. Ainsi parlaient les mères, en admirant toutefois un choix constant d'atours et d'ornements d'un autre siècle qui leur rappelaient de beaux souvenirs. GÉRARD DE NERVAL, Les Filles du feu, Dédicace à Alexandre Dumas, 1854, page 498. Ø 5. Une nombreuse bourgeoisie émergea à la lumière dans tous ses atours. Les dames avaient de grandes bottines jaunes, des robes de soie claire, des chapeaux à fleurs; les messieurs avaient des bottines jaunes ou des souliers blancs, des chapeaux de paille et des gilets blancs. PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 22. — Au singulier : Ø 6. Plus haut s'ouvraient leurs corolles çà et là avec une grâce insouciante, retenant si négligemment, comme un dernier et vaporeux atour, le bouquet d'étamines, fines comme des fils de la Vierge, qui les embrumait tout entières, qu'en suivant, qu'en essayant de mimer au fond de moi le geste de leur efflorescence, je l'imaginais comme si ç'avait été le mouvement de tête étourdi et rapide, au regard coquet, aux pupilles diminuées, d'une blanche jeune fille, distraite et vive. MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 112. — Par métaphore ou au figuré. [Appliqué à une chose concrète ou abstraite] Parure, ornement : Ø 7. C'est ce qu'exprimait l'un d'eux (Giraudoux, m'assure-t-on) quand il ripostait, non sans humeur, à ce traducteur le priant de lui dire quelle avait été, dans tel passage, sa pensée isolée de ses atours, ceux-ci étant intraduisibles : « Croyez-vous que je le sais? » Ce béotien manifestait en effet une incompréhension totale du genre littéraire dont il se mêlait. JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure. 1945, page 114. Ø 8. Ils volent haut. Tout s'estompait dans le jeu des ombres crépusculaires. Éparses parmi les champs nus, les maisons au loin, déparées des atours de la frondaison, prenaient l'allure d'austères paysannes attardées à l'ouvrage. GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 25. Remarque : Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 précisent que le mot " ne s'emploie plus aujourd'hui qu'au pluriel "; DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) enregistre la vedette au pluriel atours. Les dictionnaires historiques signalent également qu'on emploie le mot surtout au pluriel DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892 note toutefois qu'on l'emploie " quelquefois au singulier " DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) défend l'emploi au singulier : " Aujourd'hui ce mot ne s'emploie guère qu'au pluriel; cependant le singulier reste bon, et les écrivains doivent le défendre. " STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 124.

« dansait l? de tout son coeur avec la garnison, dans les salons de la pr?fecture. ALFRED DE MUSSET, La Confession d'un enfant du si?cle, 1836, page 245.

? 4.

Ce voile de dentelle appartient-il bien l?gitimement ? cette malheureuse enfant? N'a-t-elle pas honte de ces satins broch?s, de ces velours ? gros plis, de ces peluches et de ces hermines? Tout cela est d'un go?t surann? qui accuse des fantaisies au-dessus de son ?ge.

Ainsi parlaient les m?res, en admirant toutefois un choix constant d'atours et d'ornements d'un autre si?cle qui leur rappelaient de beaux souvenirs. G?RARD DE NERVAL, Les Filles du feu, D?dicace ? Alexandre Dumas, 1854, page 498.

? 5.

Une nombreuse bourgeoisie ?mergea ? la lumi?re dans tous ses atours.

Les dames avaient de grandes bottines jaunes, des robes de soie claire, des chapeaux ? fleurs; les messieurs avaient des bottines jaunes ou des souliers blancs, des chapeaux de paille et des gilets blancs. PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, R?veuse bourgeoisie, 1939, page 22.

? Au singulier?: ? 6.

Plus haut s'ouvraient leurs corolles ?? et l? avec une gr?ce insouciante, retenant si n?gligemment, comme un dernier et vaporeux atour, le bouquet d'?tamines, fines comme des fils de la Vierge, qui les embrumait tout enti?res, qu'en suivant, qu'en essayant de mimer au fond de moi le geste de leur efflorescence, je l'imaginais comme si ?'avait ?t? le mouvement de t?te ?tourdi et rapide, au regard coquet, aux pupilles diminu?es, d'une blanche jeune fille, distraite et vive. MARCEL PROUST, Du C?t? de chez Swann, 1913, page 112.

? Par m?taphore ou au figur?.

[Appliqu? ? une chose concr?te ou abstraite] Parure, ornement?: ? 7.

C'est ce qu'exprimait l'un d'eux (Giraudoux, m'assure-t-on) quand il ripostait, non sans humeur, ? ce traducteur le priant de lui dire quelle avait ?t?, dans tel passage, sa pens?e isol?e de ses atours, ceux-ci ?tant intraduisibles?: ? Croyez-vous que je le sais? ? Ce b?otien manifestait en effet une incompr?hension totale du genre litt?raire dont il se m?lait. JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la litt?rature pure.

1945, page 114.

? 8.

Ils volent haut.

Tout s'estompait dans le jeu des ombres cr?pusculaires.

?parses parmi les champs nus, les maisons au loin, d?par?es des atours de la frondaison, prenaient l'allure d'aust?res paysannes attard?es ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles