Définition et usage: ÂTRE1, substantif masculin.

Définition et usage: ÂTRE1, substantif masculin. A.— Partie de la cheminée où l'on fait le feu. Les carreaux d'un âtre, ôter les cendres de l'âtre (Dictionnaire de l'Académie Française); balai d'âtre (Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965) : Ø 1.... le souper fini, quand chacun s'était retiré (...) l'on débarrassait la grande cheminée. Plus de broches ni de chaudières; un bel âtre rouge, avec de hauts chenets. GÉRARD DE NERVAL, Nouvelles et fantaisies, 1855, page 162. Ø 2. Tout était à reconstituer aussi dans les autres pièces qui ne gardaient plus que leurs murs et de hautes cheminées à hottes, des âtres spacieux, sans landiers, encore calcinés par d'anciens feux;... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 184. Ø 3.... des servantes vont et viennent, le teint rouge et la face allumée autour de l'âtre où tourne une broche gigantesque. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 82. Ø 4. Les pans du large manteau abritent aussi, dans la partie supérieure, les viandes suspendues, qu'on a mises à sécher et à fumer. C'est là, sous ce dais d'une espèce particulière, que le cuisinier ou la cuisinière ont leur siège. C'est là aussi que, de chaque côté du foyer, deux bancs, établis contre les parois latérales qui encadrent l'âtre, accueillent, aux jours froids, après les repas, les convives qui veulent se chauffer et deviser au tiède. EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 157. — Spécialement. 1. L'âtre d'un four (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Dictionnaire de l'Académie Française 1932). Partie plane d'un four au-dessous de la voûte où l'on cuit le pain. 2. Partie du foyer qui jouxte le combustible dans les fours et hauts fourneaux : Ø 5. Le poêle [de construction] est construit sur un âtre creux composé d'une plaque de fonte supportée (...) par des tasseaux en briques, et en communication avec la ventouse assurant l'air extérieur;... E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, tome 2, 1928, page 29. — Par métonymie. La cheminée elle-même. S'asseoir au coin de l'âtre, sous le manteau de l'âtre (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré) : Ø 6.... on se représente les anciennes familles grossières sans doute, mais assises dans une sainte union à l'âtre domestique avec toute la simplicité de l'âge d'or. Rien de plus contraire à la vérité. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Études historiques, 1831, page 418. Ø 7. Elle aurait surpris Gérard, pensif au coin de l'âtre de la cuisine;... ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 167. Ø 8. Là, (...) vivait une bonne aïeule à la voix chevrotante et qui, le long des mornes journées d'hiver, (...) racontait des légendes à deux petits enfants accroupis à ses pieds devant l'âtre... PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 236. B.— Au figuré. L'indispensable, l'essentiel, l'âme d'un foyer : Ø 9. Et toi, Muskanéhong, donne-moi la main! Si jeune! Avoir perdu le père de tes enfants, le gardien de tes nuits, l'âtre de ton feu, l'appui de la wigwham,... MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 1, 1801, page 128. — Expressions proverbiales. Il n'y a rien de si froid, de plus froid que l'âtre (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878); dans cette maison il n'y a rien de plus froid que l'âtre (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845); il n'y a rien de si froid que cet âtre (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Nouveau Larousse illustré). C'est une maison où l'on fait très maigre chère (confer Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 453. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 323, b) 968; XXe. siècle : a) 890, b) 595.