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Définition et usage du mot: BANDIT, substantif masculin.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BANDIT, substantif masculin. A.— 1. Vieux ou par figure étymologique. Homme banni, hors la loi et vivant d'expédients : Ø 1. Le héros romain, le fondateur de la cité, doit être d'abord un homme sans patrie et sans loi, un outlaw, un banni, un bandit, mots synonymes chez les peuples barbares. Tels sont les Hercule et les Thésée de la Grèce. Encore aujourd'hui, les banditi sont la partie héroïque du peuple romain. JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 1, 1831, page 57. Ø 2. Vous savez mieux que personne, n'est-ce pas, que les bandits corses ne sont point des voleurs, mais purement et simplement des fugitifs que quelque vendetta a exilés de leur ville ou de leur village;... ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 559. · Bandit d'honneur. Individu qui, pour des raisons d'honneur, est mis en marge de la société et des lois. 2. Usuel. Malfaiteur qui vit en marge de la société et des lois, et se livrant, seul ou en bande, à des actes criminels (vol, attaque à main armée, assassinat, etc.). Bandit de grand(s) chemin(s), de droit commun : Ø 3. Il fallut bien s'apercevoir qu'il ne marchait pas dans le Styx, mais dans la boue, qu'il n'était pas coudoyé par des démons, mais par des voleurs; qu'il n'y allait pas de son âme, mais tout bonnement de sa vie (puisqu'il lui manquait ce précieux conciliateur qui se place si efficacement entre le bandit et l'honnête homme : la bourse). VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 99. Ø 4.... soudain leurs sociétés secrètes, sortes de mutualités, les tongs, se dressèrent les unes contre les autres, en d'interminables vendettas. On enrôla les bandits mexicains ou italiens du voisinage, ceux qu'on nomme thugs ou desperadoes. Aujourd'hui on les désigne d'un vieux mot élisabéthain récemment exhumé, racketeers. PAUL MORAND, New-York, 1930, page 80. Ø 5. L'accroché de droite se sent empli de cette promesse prodigieuse : Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. Aujourd'hui! D'un seul coup, non seulement il est absous, mais il est sanctifié! (...) L'assassin, l'impudique et le voleur, le forçat, le bandit professionnel, est devenu un saint. PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, page 119. Remarque : Le mot, dans ce sens, semble plus usité au XIXe. siècle qu'au XXe. siècle où il se trouve en concurrence avec malfaiteur et, plus récemment, gangster. — Rare, littéraire. [En parlant d'animaux] : Ø 6. L'épervier gris, le singe obscène, le chacal, ... De tous les points de l'ombre arrivent à la fois. ... Bandits de la nature, ils sont tous là qui rôdent. VICTOR HUGO, Les Châtiments, 1853, page 393. — Par métaphore ou au figuré : Ø 7.... nos neveux Pourraient bien ne garder de vous qu'un nom fâcheux, Celui d'un... ARÉTIN. — Achevez, dites le mot, compère? Celui d'un impudent, d'un bandit littéraire Vous détroussant le monde une plume à la main Comme un reître embusqué sur le bord du chemin! AUGUSTE BARBIER, Satires, Le Secret de bien des gens, 1865, page 53. Ø 8. L'empereur, ce brigand, le hasard, ce bandit, Éveillent ma colère... VICTOR HUGO, L'Art d'être grand-père, 1877, page 271. 3. Plus rarement. Vagabond qui se livre au maraudage : Ø 9. Mes camarades étaient de ces bandits, de ces forbans qui, après avoir maraudé et vagabondé dans tous les pays possibles, finissent par prendre du service dans une région étrangère quelconque. Notre armée d'Afrique était alors pleine de ces crapules, excellents soldats, mais peu scrupuleux. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Mohammed-Fripouille, 1884, page 270. B.— Par extension. Personne que l'on juge dépourvue de sens moral, parce qu'elle abuse autrui, viole l'éthique sociale, agit avec malhonnêteté, cruauté : Ø 10. Elle ignorait les singulières histoires qui couraient sur le prince, les origines de sa royale fortune évaluée à trois cents millions, toute une vie de vols effroyables, non plus au coin des bois, à main armée, comme les nobles aventuriers de jadis, mais en correct bandit moderne, au clair soleil de la bourse, dans la poche du pauvre monde crédule, parmi les effondrements et la mort. ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 51. Ø 11.... les circonstances aidant, je compte bien pouvoir envoyer, un jour, au bagne et à la guillotine ou au poteau, une douzaine de ces bandits de presse et de police, mes « chers confrères ». LÉON DAUDET, Le Bréviaire du journalisme, 1936, page 164. Ø 12. Il y avait un tiers de siècle que Lulu espérait, guettait ce moment-là, un tiers de siècle qu'il répétait que « ces bandits de Schoudler, ces salauds de Schoudler » marchaient trop fort, qu'ils se lançaient toujours dans des opérations hasardeuses... MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 51. C.— Emplois familiers et expressions, généralement par plaisanterie ou par exagération. 1. Péjoratif. a) [En parlant de l'aspect physique d'une personne] Avoir une figure, une mine de bandit; avoir l'air, l'allure d'un bandit; être fait comme un bandit. b) [En parlant d'une personne au comportement peu délicat] : Ø 13. — Le bandit! Tous les mêmes! Avoir un ange à ses pieds, et aller courir après une sorcière, une cosaque! EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 402. · Locution. C'est un vrai bandit : Ø 14. « C'est un vrai bandit, il vous a dit cela pour vous tromper, vous êtes trop naïf », ajouta Jupien pour se disculper,... MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 828. — [En parlant d'enfants] : Ø 15. La vérité était qu'il recevait autant de coups que de caresses. Le collège de Plassans, un repaire de petits bandits comme la plupart des collèges de province, fut ainsi un milieu de souillure, dans lequel se développa singulièrement ce tempérament neutre,... ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 408. 2. Non péjoratif. a) [Avec une nuance d'admiration, par exemple en parlant d'un adversaire] : Ø 16.... il ose prétendre (...) que le plus grand service à rendre au socialisme, c'est de faire en son nom une guerre à mort aux communistes. Oh! Il est aussi intelligent qu'éloquent, le bandit! Il distingue très bien notre doctrine, constructive et fortement pensée, des divagations primaires de l'anarchie. PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 94. b) [Avec une nuance de tendresse indulgente, notamment en parlant d'enfants turbulents et/ou malicieux] : Ø 17. Enfants! oh! revenez! Tout à l'heure, imprudent, Je vous ai de ma chambre exilés en grondant, ... Et qu'aviez-vous donc fait, bandits aux lèvres roses? VICTOR HUGO, Les Voix intérieures, 1837, page 315.

« racketeers.

PAUL MORAND, New-York, 1930, page 80.

? 5.

L'accroch? de droite se sent empli de cette promesse prodigieuse?: Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis.

Aujourd'hui! D'un seul coup, non seulement il est absous, mais il est sanctifi?! (...) L'assassin, l'impudique et le voleur, le for?at, le bandit professionnel, est devenu un saint. PAUL CLAUDEL, Un Po?te regarde la Croix, 1938, page 119.

Remarque?: Le mot, dans ce sens, semble plus usit? au XIXe.

si?cle qu'au XXe.

si?cle o? il se trouve en concurrence avec malfaiteur et, plus r?cemment, gangster.

? Rare, litt?raire.

[En parlant d'animaux] : ? 6.

L'?pervier gris, le singe obsc?ne, le chacal, ... De tous les points de l'ombre arrivent ? la fois. ... Bandits de la nature, ils sont tous l? qui r?dent.

VICTOR HUGO, Les Ch?timents, 1853, page 393.

? Par m?taphore ou au figur?: ? 7....

nos neveux Pourraient bien ne garder de vous qu'un nom f?cheux, Celui d'un... AR?TIN.

? Achevez, dites le mot, comp?re? Celui d'un impudent, d'un bandit litt?raire Vous d?troussant le monde une plume ? la main Comme un re?tre embusqu? sur le bord du chemin! AUGUSTE BARBIER, Satires, Le Secret de bien des gens, 1865, page 53.

? 8.

L'empereur, ce brigand, le hasard, ce bandit, ?veillent ma col?re.... »

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