Définition et usage du mot: BARBIER, substantif masculin.

Définition et usage du mot: BARBIER, substantif masculin. A.— Celui dont le métier est de faire la barbe : Ø 1. Ceux qui étaient nés dans les villes se rappelaient des rues toutes retentissantes, des tavernes, des théâtres, des bains, et les boutiques des barbiers où l'on écoute des histoires. GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 2, 1863, page 127. Ø 2. Amédée ne songeait plus qu'on l'attendait; (...) C'est alors qu'un Sicilien à voix forte entra dans la boutique, crevant cette tranquillité; que le barbier, tout causant aussitôt, ne rasa plus que d'une main distraite et, d'un franc coup de lame, vlan! écornifla le bouton. ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 798. Ø 3. Il [Lormont] était du reste très soigné de sa personne; le matin, après la visite du barbier, il se passait la main sur les joues afin de vérifier si elles étaient bien rasées... JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Quelques aspects du vertige mondial, 1917, page 40. — Par extension, vieux ou régionalisme. Coiffeur : Ø 4. Les magasins sont remplis de marchandises de toutes sortes, et surtout d'étoffes des Indes, qui affluent à Damas par les caravanes de Bagdhad. Des barbiers invitent les passants à se faire couper les cheveux. ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 223. Ø 5. Le barbier livournais se mit à la besogne sans observation. Lorsque l'opération fut terminée, lorsque Edmond sentit son menton entièrement rasé, lorsque ses cheveux furent réduits à la longueur ordinaire, il demanda un miroir et se regarda. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 269. — Populaire, vieux. 1. Importun : Ø 6. Quel barbier! Il m'a tenu la jambe un quart d'heure sous la pluie. ARISTIDE BRUANT, L'Argot au XXe. siècle, Dictionnaire français-argot, 1905, page 260. 2. Proverbe : Ø 7. On dit en provençal et au figuré qu'un barbier rase l'autre, pour dire que les gens d'un même ordre, d'une même compagnie ou d'une même profession, se servent et se favorisent mutuellement. JEAN-FRANÇOIS ROLLAND, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 18. Remarque : On rencontre dans la documentation le féminin barbière " femme du barbier " (1292, H. Géraud, Paris sous Philippe-le-Bel, 1837). "... il se faisait raser tous les jours par un barbier qui avait été fou, et qui le détestait, étant jaloux de M. Gillenormand à cause de sa femme, jolie barbière coquette " (Victor Hugo, Les Misérables, tome 1, 1862, page 713). B.— Vieux. 1. Celui qui autrefois exerçait simultanément la profession de chirurgien et celle de barbier : Ø 8. Il [Marcasse] prit sur lui d'envoyer chercher au village le plus voisin un barbier qui me saigna dès le matin, et quelques instants après je repris ma raison. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Mauprat, 1837, page 302. Remarque : On disait alors souvent chirurgien-barbier. 2. Barbier du roi. " Officier chargé de soigner la barbe du roi et ayant bouche à la cour " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). C.— ICHTYOLOGIE. Poisson dont la nageoire est en forme d'épine tranchante. Synonyme : porte-écuelle. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 231. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 333, b) 460; XXe. siècle : a) 523, b) 136.