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Définition et usage du mot: BARDE1, substantif masculin.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BARDE1, substantif masculin. [Chez les Celtes] Poète-chanteur qui célébrait les exploits des héros en s'accompagnant de la cruth (sorte de lyre) : Ø 1. L'aède est bien déjà un littérateur. Pour la même raison, et plus encore, le récitant des chansons de geste et, quoi qu'on en ait dit, le barde breton, le scalde scandinave. JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure. 1945, page 152. — Par extension. Poète d'inspiration héroïque ou lyrique : Ø 2. Qui m'aurait dit alors que, quinze ans plus tard, (...) l'âme lyrique et religieuse d'une génération de bardes chrétiens inventerait une nouvelle langue pour révéler des enthousiasmes inconnus... ALPHONSE DE LAMARTINE, Des Destinées de la poésie, 1834, page 386. Ø 3.... Canalis crayonné dans une pose assez byronienne, offrait à l'admiration publique ses cheveux en coup de vent, son cou nu, le front démesuré que tout barde doit avoir. HONORÉ DE BALZAC, Modeste Mignon, 1844, page 53. DÉRIVÉS : Bardisme, substantif masculin. Mythes et traditions des bardes; caractère de leur poésie et de leur musique. « Elle unit dans sa vie toutes les grandes pensées. Ce recul de la fierté héroïque devant l'humilité chrétienne, ce bardisme qui peu à peu ne se connaît plus et puis cette fusion, dans Jeanne, de l'héroïsme et de l'humilité » (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, 1907-08, page 254 ). Forme dérivée du verbe "barder" barder BARDER1, verbe transitif. I.— Emploi transitifVieux. Barder un cheval, un combattant Couvrir un cheval de bardes, un combattant d'une armure. 1. Par analogie " Enfermer, serrer comme dans une armure " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)) : Ø 1.... — à quoi, Mon Dieu, passer le temps l'hiver, à la campagne? — Il faut se tenir coi, Écouter un dandy, Brummel de la province, Beau papillon manqué qui, pour être plus mince, Barde ses flancs épais d'un corset et d'un busc ... THÉOPHILE GAUTIER, Premières poésies, 1830-45, page 148. — Spécialement. ART CULINAIRE. Garnir une viande, une volaille, un gibier de bandes de lard : Ø 2. Tel bâtit des palais qui couche sur la dure, tel barde des faisans qui n'a pas déjeuné!... LOUIS BOUILHET, Melaenis, 1857, page 182. · Par métaphore : Ø 3. Il existe donc un perpétuel combat entre le public retardataire qui se refuse à payer les contributions parisiennes, et les percepteurs qui, vivant de leurs recettes, lardent le public d'idées nouvelles, le bardent d'entreprises, le rôtissent de prospectus, l'embrochent de flatteries, et finissent par le manger à quelque nouvelle sauce dans laquelle il s'empêtre, et dont il se grise, comme une mouche de sa plombagine. HONORÉ DE BALZAC, Gaudissart II, 1844, page 10. 2. Par métaphore ou au figuré : Ø 4. La cuirasse toute chargée d'histoire et d'allégories, qui bardent l'empereur de bas-reliefs, dont la saillie d'art rappelle le casque du centurion de Pompéi, et dont les couleurs effacées, délavées, font songer au rose pâle des vieux ivoires. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1867, page 336. Ø 5. Nouvel ami, il entendait me gaver de gâteaux, me barder de cigares. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 271. Remarque : En ce sens, barder s'emploie fréquemment à la forme passive; barder finit par ne plus signifier qu'« avoir en abondance » : Ø 6. Un curieux défilé, que celui de tous les gens, hommes et femmes, revenant du pont de Neuilly. Tout le monde est bardé de sacs, de nécessaires, de poches, qu'on voit gonflées de quelque chose qui se mange. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 736. Ø 7. C'est facile de demander et de redemander des histoires de guerre. Ces compagnons-là en étaient bardés. Je pouvais me croire revenu aux plus beaux jours de l'hôpital. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 153. II.— Emploi pronominal. Se couvrir d'une cuirasse; se protéger : Ø 8. Il [Angelo] dédaigna le plastron et garda le masque relevé dans ses cheveux... « Ça coupe, dit le sergent qui, lui s'était bardé. Vous m'embarrassez beaucoup. Je n'oserai pas tailler. » JEAN GIONO, Angelo, 1958, page 223. · Par métaphore : Ø 9. En proie à des remords rendus cuisants par sa religiosité qui lui conservait la notion du péché, il priait, pleurait, se bardait de résolution et une nuque ou un bout de jupe relevée le rendait au rut. JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 294. Ø 10. Volontiers familier, Vime savait à l'occasion se barder de gravité... — Mes félicitations, monsieur, dit-il, en décapuchonnant son stylo. HERVÉ BAZIN, La Barbe, 1957, page 31. · Au figuré : Ø 11.... On fut cruel pour toi? Sois indulgent et juste; Rends le bien pour le mal, c'est le vrai talion. Mais, t'étant bien bardé le coeur d'orgueil robuste, Va! calme comme un sage et seul comme un lion. FRANÇOIS COPPÉE, Poésies complètes, 1865-1908, page 115. Ø 12. Et par exemple, il en est de ce « moralisme » chez Beethoven, comme chez Tolstoï. Tolstoï s'en bardait et s'en sanglait, pour combattre contre sa nature. Beethoven s'y raidissait, pour ne pas succomber dans le combat contre le sort. Dans les deux cas, c'est une armure, qui déforme les membres, mais qui aide à vivre. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1928, page 56. — Par extension. Se couvrir, se vêtir : Ø 13. En s'introduisant dans cette défroque, le baron se disait qu'il eût été sans doute plus glorieux de se barder de buffle et de fer comme ses ancêtres que de se travestir à l'histrionne pour représenter un faux brave, lui qui était un véritable vaillant capable de prouesses et de coups de main héroïques;... THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 178.

« I.? Emploi transitifVieux.

Barder un cheval, un combattant Couvrir un cheval de bardes, un combattant d'une armure.

1.

Par analogie " Enfermer, serrer comme dans une armure " (Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse))?: ? 1....

? ? quoi, Mon Dieu, passer le temps l'hiver, ? la campagne? ? Il faut se tenir coi, ?couter un dandy, Brummel de la province, Beau papillon manqu? qui, pour ?tre plus mince, Barde ses flancs ?pais d'un corset et d'un busc ... TH?OPHILE GAUTIER, Premi?res po?sies, 1830-45, page 148.

? Sp?cialement.

ART CULINAIRE.

Garnir une viande, une volaille, un gibier de bandes de lard?: ? 2.

Tel b?tit des palais qui couche sur la dure, tel barde des faisans qui n'a pas d?jeun?!... LOUIS BOUILHET, Melaenis, 1857, page 182.

? Par m?taphore?: ? 3.

Il existe donc un perp?tuel combat entre le public retardataire qui se refuse ? payer les contributions parisiennes, et les percepteurs qui, vivant de leurs recettes, lardent le public d'id?es nouvelles, le bardent d'entreprises, le r?tissent de prospectus, l'embrochent de flatteries, et finissent par le manger ? quelque nouvelle sauce dans laquelle il s'emp?tre, et dont il se grise, comme une mouche de sa plombagine. HONOR? DE BALZAC, Gaudissart II, 1844, page 10.

2.

Par m?taphore ou au figur?: ? 4.

La cuirasse toute charg?e d'histoire et d'all?gories, qui bardent l'empereur de bas-reliefs, dont la saillie d'art rappelle le casque du centurion de Pomp?i, et dont les couleurs effac?es, d?lav?es, font songer au rose p?le des vieux ivoires. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1867, page 336.

? 5.

Nouvel ami, il entendait me gaver de g?teaux, me barder de cigares. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT C?LINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 271.. »

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