Définition et usage du mot: BARIL, substantif masculin. I.— Petit tonneau de contenance variable selon sa destination, utilisé pour le transport et la conservation de liquides, d'aliments ou de matières sèches : Ø 1. Cadine adorait les salaisons, elle restait en admiration devant les paquets de harengs saurs, les barils d'anchois et de câpres, les tonneaux de cornichons et d'olives, où des cuillers de bois trempaient... ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 778. Ø 2.... c'est un bon et rude ouvrier spécialisé dans la fabrication des cercles pour vaisselle vinaire. Il fend, il « ripe », il « trempe » tous les cercles qui corsettent les fûts, bandes de bois brunes aux ligatures d'osier d'or. Et ceux de la cuve, du tonneau où le vin est foulé, logé, où il fermente et s'éclaircit; et ceux de la barrique où on le soutire pour l'affiner; et ceux de la « pièce » ou du baril où il est précieusement bondé, converti en armagnac, flot de feu parfumé et sucré. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 145. Ø 3. Les encres broyées sont mises en réserve dans des barils de 12,5, 25, 50 ou 100 kg ou dans des réservoirs d'une contenance de plusieurs milliers de kg. Leur mise en fûts, en barils, en boîtes, pour l'expédition est une opération trop connue pour qu'on y insiste. La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, pages 610-611. Ø 4. La tonnellerie, menacée par la construction des bateaux et des camions-citernes, n'allait pas fort. On faisait de moins en moins de barils et de bordelaises; on réparait surtout les grands foudres qui existaient déjà. ALBERT CAMUS, L'Exil et le royaume, 1957, page 1596. SYNTAXE : Baril plein, vide (Dictionnaire de l'Académie Française 1798); rouler et défoncer un baril; baril d'huile, de moutarde, d'olives (Dictionnaire de l'Académie Française 1798); baril de riz, de sucre (Dictionnaire de l'Académie Française 1835); baril de harengs, d'huîtres, de sel; baril d'eau douce (ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 22); baril d'eau-de-vie (VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 42); baril de vin (R. BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, page 70). — Par analogie de forme. [En parlant d'un athlète] Le torse en baril (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 223 ). — Argot et langage familier. a) [En parlant d'une personne obèse] Baril de graisse (AUGUSTE LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, page 157 ). b) Baril de moutarde. " Culotte ou derrière, c'est-à-dire la partie de notre corps qui change de nom à la suite des reins " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). — Au figuré. [En parlant du baril de poudre] Faire sauter un baril, approcher la mèche du baril : Ø 5.... certes l'occasion met le feu aux poudres parce qu'il y a une volonté de guerre qui se cherche des prétextes et guette le moment favorable pour approcher la mèche du baril... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 122. II.— Emplois techniques. — ANATOMIE. Baril laryngé. " Saillie semi-cylindroïde de la face postérieure du larynx, au-dessous de l'orifice pharyngien du larynx, et qui constitue la paroi antérieure de l'hypopharynx. Elle est encadrée latéralement par les gouttières pharyngo-laryngées ou sinus piriforme " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970). — CHIMIE. " Tonneau de bois ou de métal pour opérations chimiques " (Dictionnaire de la chimie et de ses applications (CLÉMENT DUVAL, RAYMONDE DUVAL, ROGER DOLIQUE), 1959). Baril de cyanuration, de chloruration (Dictionnaire de la chimie et de ses applications (CLÉMENT DUVAL, RAYMONDE DUVAL, ROGER DOLIQUE), 1959). — COMMERCE. "... réunion de 450 feuilles de fer-blanc " (Dictionnaire de technologie (DE CHESNEL) 1857); même sens dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Larousse du XXe. siècle en six volumes. — MARINE. Baril de galère. Baril renfermant la provision d'eau douce. « Les barils de galère contiennent de 25 à 30 litres; ils ont une forme longue et étroite, sont percées [sic] , et ont un bondereau à un des fonds : on s'en sert à plusieurs usages, principalement à tirer l'eau de la cale pour la consommation journalière » (Dictionnaire de marine (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ) 1831). SYNTAXE : Baril de farine. « Quart de farine » (Nouveau Larousse illustré). Baril à bourse. « Ancienne poire à poudre du canonnier » (Nouveau Larousse illustré). Baril de la mèche. « Petit baril en cuivre dans lequel on met la mèche à canon » (Nouveau Larousse illustré). — MÉTROLOGIE. a) " Unité de volume utilisée pour le pétrole. Contenance : 42 gallons américains, soit 159 litres " (Dictionnaire de l'économie contemporaine (FERNAND BAUDHUIN) 1968) : Ø 6. Mésopotamie. — Le long du Tigre, dans le Lauristan, entre Mossoul et Bagdad, se rencontrent des gisements d'huile qui entrent actuellement en exploitation. Cette région semble très riche. Les quelques puits en exploitation ont donné, en 1929, 798 000 barils. JEAN-JACQUES CHARTROU, Pétroles naturel et artificiels, 1931, page 166. b) Vieilli "... mesure de capacité, mais qui est différente dans chaque espèce de commerce " (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842). — MILITAIRE (TECHNIQUE). Baril foudroyant " Baril plein d'artifices qu'on fait rouler sur les assiégeants " (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842). Baril à poudre, à feu. " Genre de projectile plein d'artifices " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Baril de trompes. " Rond de bois sur lequel sont disposées et fixées plusieurs pompes qu'on remplit d'artifice, comme grenouillères, plongeons, fusées, étoiles, serpenteaux, etc. " (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). Baril à éclairer. " Baril rempli de copeaux de bois bien secs enduits de poix-résine et lardés de lances à feu [servant à des assiégés] " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Baril ardent. " [Baril] dont on se servait anciennement pour armer les brûlots " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). — SERRURERIE. " Tambour, appareil adapté à une porte pour la faire fermer " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse);; sens attesté dans tous les Larousse et dans Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). — TECHNOLOGIE. · " Chevalet sur lequel les tonneliers travaillent les barriques " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). · Baril à ébarber. " Petit tonneau mobile sur son axe dans lequel on fait tourner les balles de plomb au sortir du moule, afin que le frottement en fasse disparaître les bavures qui restent après que le jet a été coupé " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). c) " Partie creuse de l'arbre d'un vilebrequin, ayant généralement la forme d'un trou pyramidal quadrangulaire tronqué et dans lequel s'insère la soie des mèches " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). d) Rare. Pièce d'un instrument de musique (Confer Catalogue de la Maison Couesnon, 1936, page 58). Remarque : Sens absent des dictionnaires.
