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Définition et usage du mot: BÂTÉ, participe passé et adjectif.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BÂTÉ, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de bâter* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une bête de somme] Qui porte un bât. Mulet bâté : Ø 1. Au reste, les animaux règlent tout seuls la marche. Solidement harnachés, bâtés, sûrs que rien ne ballotte autour d'eux, la bouche libre, un licol seulement aux naseaux, quelques pompons, une sonnaille parfois au poitrail, ils choisissent d'instinct le sol le plus sûr,... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 181. B.— Par métaphore ou au figuré. 1. [En parlant d'une personne] a) Qui subit une contrainte morale. b) Qui est muni, pourvu de quelque chose d'aussi encombrant qu'un bât : Ø 2. Et quand même je reviendrais à Paris pour m'y enfariner de grec et de latin autant qu'on l'exige et bâté enfin d'un diplôme de professeur, entrer dans la carrière, quelle beauté, quel charme d'avenir dans une profession presque ridicule qui suffit à peine à la subsistance et mortifie tous mes goûts? MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1837, page 272. 2. Locutions et proverbes. a) Âne bâté. Personne très ignorante, d'un esprit lourd : Ø 3. TRIBOULET. — Au roi. Il n'est pas d'animal, Plus hérissé, plus sale, et plus gonflé de vent, Que cet âne bâté qu'on appelle un savant! VICTOR HUGO, Le Roi s'amuse, 1832, page 370. Ø 4. Cette chaise que j'ai occupée si longtemps à la droite du baron sera la proie du gouverneur. Ô malheureux que je suis! un âne bâté, un ivrogne sans pudeur, me relègue au bas bout de la table! ALFRED DE MUSSET, On ne badine pas avec l'amour, 1834, page 30. Ø 5. À qui la faute, après tout? Au marquis seul qui avait appelé cet âne bâté de Bonnefille sans même prévenir Andermatt... GUY DE MAUPASSANT, Mont-Oriol, 1887, page 114. b) L'âne du commun est toujours le plus mal bâté. " Il n'est rien de moins soigné que ce qui appartient au public " (Larousse du XXe. siècle en six volumes). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 22. Forme dérivée du verbe "bâter" bâter BÂTER, verbe transitif. A.— [En parlant d'une bête de somme] Mettre un bât. Bâter un cheval, un mulet, un âne (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. De quatre heures à six, on trouva le mulet. C'était un petit animal de couleur isabelle, menu, fringant, dont il fallut bander les yeux pour parvenir à le bâter. EUGÈNE FROMENTIN, Un Été dans le Sahara, 1857, page 218. B.— Par métaphore ou au figuré : Ø 2. Elle [ma maîtresse] m'a trop bâté, tant qu'à la fin d'un coup J'ai redressé la tête en cassant mon licou. JEAN RICHEPIN, Les Caresses, 1877, page 229. Ø 3. Qu'il s'en est fallu de peu que cette petite gueuse ne me mît sous le bât mariteux et piteux! Eh! que ne l'a-t-elle fait! Que ne suis-je cocu! Du moins, je l'aurais eue. C'est déjà quelque chose, d'être bâté par ce qu'on aime!... ROMAIN ROLLAND, Colas Breugnon, 1919, page 124. — Absolu. Bien ou mal bâter. " Aller, convenir bien ou mal, comme un bât qui va ou ne va pas à la bête qui le porte " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Affaire qui bâte bien, qui bâte mal (Nouveau Larousse illustré). — Proverbe. Qui bâte la bête la monte. " Celui qui habille une femme, qui pourvoit à sa toilette en obtient aisément les dernières faveurs " (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842).

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