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Définition et usage du mot: BAUME1, substantif masculin.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BAUME1, substantif masculin. A.— BOTANIQUE. Plante odoriférante, notamment menthe. Baume des champs, des jardins : Ø 1. Ce fut la moisson des plantes odorantes, les citronnelles, les menthes, les verveines, dont elle emplissait sa jupe. Elle rencontra une bordure de baume et n'en laissa pas une feuille. ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1514. B.— Substance résineuse sécrétée par certaines plantes contenant des acides aromatiques (benzoïque et cinnamique), servant à divers usages : Ø 2. Nous n'avons rien à craindre mais beaucoup à apprendre de la tribu vigoureuse et pacifique des arbres qui produit sans cesse pour nous des essences fortifiantes, des baumes calmants, et dans la gracieuse compagnie desquels nous passons tant d'heures fraîches, silencieuses et closes. MARCEL PROUST, Les Plaisirs et les jours, 1896, page 233. 1. MÉDECINE, PHARMACOLOGIE. Médicament à base de cette substance résineuse naturelle ou, abusivement, préparation à base de teintures alcooliques, huiles, etc., servant comme résolutif, analgésique, etc. Une fiole de baume tranquille, un flacon de baume à la térébenthine : Ø 3.... Saint-Ernest s'était fait empirique et charlatan, marchand de panacées, d'onguent pour la brûlure. Autrefois, les industriels de cette espèce endossaient l'habit rouge à galons d'or, se coiffaient du chapeau à panache, montaient dans une calèche en compagnie d'une grosse caisse et d'une clarinette, et allaient offrir leur baume, leur élixir sur les places publiques. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 87. — Par métaphore. Ce qui adoucit, guérit les maux de l'âme : Ø 4. J'ai trouvé dans les paroles d'un prêtre (encore un ami de Maurice!) un secours inespéré, un apaisement, un calme, un baume religieux qui me fait sentir la foi dans ce qu'elle a de plus doux et de plus fort, la puissance de consolation. De moi-même souvent je ne puis pas y atteindre. Ce sont des efforts qui me fatiguent, me brisent. Nous sommes trop petits pour les choses du ciel. EUGÉNIE DE GUÉRIN, Journal intime, 1839, page 309. Ø 5.... ô ma fille au beau manteau. Toi qui verses le repos et l'oubli. Toi qui verses le baume, et le silence, et l'ombre Ô ma nuit étoilée je t'ai créée la première. ... Toi qui répands de tes mains, toi qui verses sur terre Une première paix Avant-coureur de la paix éternelle. Un premier repos Avant-coureur du repos éternel. Un premier baume, si frais, une première béatitude Avant-coureur de la béatitude éternelle. Toi qui apaises, toi qui embaumes, toi qui consoles. Toi qui bandes les blessures et les membres meurtris. Toi qui endors les coeurs, toi qui endors les corps Les coeurs endoloris, les corps endoloris, Courbaturés, Les membres rompus, les reins brisés De fatigue, de soucis, des inquiétudes Mortelles, Des peines, Toi qui verses le baume aux gorges déchirées d'amertume Si frais ... CHARLES PÉGUY, Le Porche du mystère de la 2e. vertu, 1911, pages 304-305. SYNTAXE : Baume bienfaisant, consolateur, divin, rafraîchissant, restaurateur, salutaire; distiller, jeter, mettre, répandre du baume sur (les plaies, les blessures, etc.). Familièrement. Mettre du baume au/dans le coeur/sang. — PARADIGMES. a) (Quasi-) synonymes : adoucissement, calmant, dictame, douceur, palliatif, réconfort, remède, soulagement. b) (Quasi-) antonymes fiel, poison, venin. 2. RELIGION. Saint baume ou baume. Baume qui entre dans la composition du saint chrême : Ø 6. Je vous conjure par le Dieu de Majesté, par l'huile et le saint-chrème, par le baume et le sel, par tout ce que Dieu a fait et consacré, je vous conjure de me saluer. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1914, page 249. 3. TECHNOLOGIE. Substance résineuse utilisée dans la préparation des vernis, en optique, etc. : Ø 7. Comme ce vernis coûte cher, on y ajoute parfois des résines inférieures, baumes,... CHARLES MOREAU-VAUTHIER, La Peinture, les divers procédés, les maladies des couleurs, les faux tableaux, 1933, page 177. Remarque : Employé aussi pour la préparation des momies : Ø 8.... les Égyptiens employaient des sucs et des résines tirés de la myrrhe, du nard, du cinnamome et du baume même : d'où est venue l'expression d'embaumer. Ils sont parvenus, par ces moyens, à préserver de la corruption les corps de leurs aïeux, et à en faire des momies qui ont la solidité et la dureté des rochers. JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 100. C.— Par métonymie. Parfum extrait du baume. Fleurer (ou flairer) comme baume : Ø 9. Il manipulait tout cet attirail, autrefois acheté sur les instances d'une maîtresse qui se pâmait sous l'influence de certains aromates et de certains baumes, une femme, détraquée et nerveuse, aimant à faire macérer la pointe de ses seins dans les senteurs, mais n'éprouvant, en somme, une délicieuse et accablante extase, que lorsqu'on lui ratissait la tête avec un peigne ou qu'elle pouvait humer, au milieu des caresses, l'odeur de la suie, du plâtre des maisons en construction, par le temps de pluie, ou de la poussière mouchetée par de grosses gouttes d'orage, pendant l'été. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 160. — Par analogie. Parfum émané de toute autre substance : Ø 10. Et je respire sans effroi Un languide et terreux arôme : Odeur du sol, le dernier baume Autour des corps muets et froids! ANNA DE NOAILLES, Les Forces éternelles, 1920, page 284. — Par métaphore : Ø 11. L'enfance, la première jeunesse est l'essence de la vie. Nous délayons ce baume précieux dans le cours des années insipides qui s'écoulent après. Aussi, devons-nous nous estimer heureux quand, au milieu de notre existence le goût de ce parfum n'est pas entièrement évaporé. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 205. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme balsame, substantif masculin (ROBERT, COMTE DE MONTESQUIOU-Fezensac, Les Hortensias bleus, 1896, page 259 : ... de mystiques balsames / À fermer toutes les blessures; emprunt au latin balsamum). Synonyme de baume.

« 312583 saint-chrème, par le baume et le sel, par tout ce que Dieu a fait et consacré,je vous conjure de me saluer. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1914, page 249. 3.

TECHNOLOGIE.

Substance résineuse utilisée dans la préparation des vernis, enoptique, etc. :Ø 7.

Comme ce vernis coûte cher, on y ajoute parfois des résines inférieures, baumes,... CHARLES MOREAU-VAUTHIER, La Peinture, les divers procédés, les maladies des couleurs, les faux tableaux, 1933, page 177.Remarque : Employé aussi pour la préparation des momies :Ø 8....

les Égyptiens employaient des sucs et des résines tirés de la myrrhe, du nard, du cinnamome et du baume même : d'où est venue l'expressiond'embaumer.

Ils sont parvenus, par ces moyens, à préserver de la corruption lescorps de leurs aïeux, et à en faire des momies qui ont la solidité et la duretédes rochers. JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 100.C.— Par métonymie.

Parfum extrait du baume.

Fleurer (ou flairer) comme baume : Ø 9.

Il manipulait tout cet attirail, autrefois acheté sur les instances d'une maîtresse qui se pâmait sous l'influence de certains aromates et decertains baumes, une femme, détraquée et nerveuse, aimant à faire macérer lapointe de ses seins dans les senteurs, mais n'éprouvant, en somme, unedélicieuse et accablante extase, que lorsqu'on lui ratissait la tête avec unpeigne ou qu'elle pouvait humer, au milieu des caresses, l'odeur de la suie, duplâtre des maisons en construction, par le temps de pluie, ou de la poussièremouchetée par de grosses gouttes d'orage, pendant l'été. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 160. — Par analogie.

Parfum émané de toute autre substance :Ø 10.

Et je respire sans effroiUn languide et terreux arôme :Odeur du sol, le dernier baumeAutour des corps muets et froids!ANNA DE NOAILLES, Les Forces éternelles, 1920, page 284. — Par métaphore :Ø 11.

L'enfance, la première jeunesse est l'essence de la vie.

Nous délayons ce baume précieux dans le cours des années insipides qui s'écoulentaprès.

Aussi, devons-nous nous estimer heureux quand, au milieu de notreexistence le goût de ce parfum n'est pas entièrement évaporé. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 205. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme balsame, substantifmasculin (ROBERT, COMTE DE MONTESQUIOU-Fezensac, Les Hortensias bleus, 1896,page 259 : ...

de mystiques balsames / À fermer toutes les blessures; emprunt aulatin balsamum).

Synonyme de baume. Pge p. »

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