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Définition et usage du mot: BAZAR, substantif masculin.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BAZAR, substantif masculin. I.— Lieu où l'on vend toutes sortes de marchandises généralement à bon marché. A.— [En Orient et en Afrique du Nord] Marché public où l'on vend ou échange à bas prix, en plein air ou sous de vastes galeries couvertes, des articles et denrées de toutes provenances. Par extension, chacune des boutiques qui le composent : Ø 1. Parcouru les bazars de Damas. Le grand bazar a environ une demi-lieue de long. Les bazars sont de longues rues, couvertes par des charpentes très-élevées, et bordées de boutiques, d'échoppes, de magasins, de cafés; ces boutiques sont étroites et peu profondes; le négociant est assis sur ses talons devant sa boutique, la pipe à la bouche, ou le narguilé à côté de lui. Les magasins sont remplis de marchandises de toutes sortes, et surtout d'étoffes des Indes, qui affluent à Damas par les caravanes de Bagdhad. ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 223. Remarque : On emploie plus volontiers le terme de bazar pour désigner les marchés orientaux, celui de souk étant réservé au marché arabe. — Autrefois, marché aux esclaves : Ø 2. Esclave! C'était cela la tare dans ce passé de femme d'Orient, jadis achetée au bazar d'Andrinople pour le compte de l'empereur du Maroc, puis, à la mort de l'empereur et à la dispersion de son harem, vendue au jeune bey Ahmed. ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 125. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798. · Caïque-bazar [À Istamboul] Sorte de bateau omnibus assurant le transport des voyageurs les jours de marché. Les grands caïques-bazars (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 112 ). Remarque : Attesté dans GLOSSAIRE NAUTIQUE (AUGUSTIN JAL) 1848 sous la forme bazar-qaïgby. B.— Par analogie. [En Europe] 1. Vieilli. a) Marché de plein air : Ø 3. Aux deux bords, les cabarets crevaient de monde, rallongeaient leurs tables jusqu'au pavé, où stationnait un double rang de camelots, des bazars en plein vent, des fichus et des miroirs pour les filles, des couteaux et des casquettes pour les garçons; sans compter les douceurs, des dragées et des biscuits. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1265. b) Galerie marchande rassemblant de nombreux vendeurs d'articles divers offerts généralement à bon marché; par extension magasin de grande surface. Le Bazar de l'Hôtel de Ville (à Paris) : Ø 4. Lorsque je suis venu à Paris, dit M. Berthier... il y avait plus de boutiques que de magasins, et aujourd'hui les magasins sont dépassés par de beaux établissements, qui pourraient porter le nom de cités ou de bazars. PAUL AVENEL, Les Calicots, 1866, page 25. — Par métaphore et généralement péjoratif. Grand rassemblement plus ou moins hétéroclite d'idées, de sentiments : Ø 5.... alors je te le dis : tu repartiras au petit jour vers tes sables et vers tes ronces, non plus le même, mais cantique d'action de grâces. Car ne pèse point l'individu avec sa pauvre écorce et son bazar d'idées, mais avant tout compte l'âme plus ou moins vaste avec ses climats, ses montagnes, ses déserts de silence, ses fontes des neiges, ses versants de fleurs, ses eaux dormantes, toute une caution invisible et monumentale. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 720. 2. Moderne. Magasin de surface moyenne, à clientèle populaire, réunissant toutes sortes d'objets à des prix modiques : Ø 6. Sur la place les colporteurs et les bazars ont monté des baraques de toile entre les tilleuls. Et c'est répandu à seaux sous les tentes : des chapeaux, des pantoufles, des souliers, des vestes, des gros pantalons de velours, des poupées pour les enfants, des colliers de corail pour les filles, des casseroles et des « faitouts » pour les ménagères et des jouets et des pompons pour les tout-petits, et des sucettes pour les goulus du têté dont la maman ne peut pas se débarrasser. JEAN GIONO, Regain, 1930, page 186. — Par extension, rare. Petit pavillon d'habitation : Ø 7. TOURTEROT. — (propriétaire) à son domestique, lui montrant un écriteau : Qu'est-ce que tu dis de ça, toi : À brocanter, joli petit bazar entre cour et jardin... ah!... Il ne comprend pas!... Quel serin que ce médard!... toi, tu mettrais tout bêtement : À vendre, jolie petite maison... EUGÈNE LABICHE, Deux papas très bien, 1845, I, 1, page 380. C.— Péjoratif. 1. Magasin où l'on vend des objets de peu de valeur. · Article de bazar. Objet de peu de valeur : Camelote de bazar (PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, 4, 1922-24, page 58 ). — Par extension et au figuré. [En parlant d'une personne, de son comportement] Galanterie de bazar (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Femme de Paul, 1881, page 1218 ); vamp de bazar (MAURICE GENEVOIX, Match à Vancouver, Laframboise et Bellehumeur, 1942, page 226 ). 2. Par métonymie (ou par ellipse du précédent), familier. a) Ensemble d'objets de peu de valeur ou mal définis : Ø 8. Derrière les vitres sales, sur une dizaine de rayons, on peut voir, poussiéreux, décoloré, tout un bazar pour enfants : poupées, polichinelles, soldats de plomb dans leur boîte, petits ménages de porcelaine, sifflets, trompettes de fer-blanc, moules à pâtés, outils de jardinage sur une plaque de carton, etc., etc.... ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 44. — Par extension, très familier. [S'appliquant à des choses concrètes ou abstraites] Tout le bazar : Ø 9. J'aurais vendu maison, champs, tout le bazar, pour les acquérir. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 99. Ø 10. Suivez-moi bien, tous autant que vous êtes. Je dis que vous pouvez changer le monde, le régime, les lois, tout le bazar, il y aura toujours quelqu'un pour boire le Romanée-Conti, toujours quelqu'un pour manger la langouste, toujours quelqu'un pour s'envoyer de belles tartines de caviar. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 130. b) Maison, pièce, effets en désordre. Quel bazar : Ø 11. La première fois que j'ai dîné chez eux, il y a deux ans! j'ai goûté, dans le bazar fantastique qui leur servait alors de home, un joli bourgogne, ma foi. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine en ménage, 1902, page 113. II.— Argot. A.— Argot des écoles et des bureaux. Lycée, lieu de travail : Remarque : Attesté dans les principaux dictionnaires généraux du XXe. siècle. · Sécher le bazar. " Ne pas se rendre à son travail " (Charles-Louis Carabelli [Langage familier] ) :) : Ø 12. Chavarax pouffa de rire. — Est-ce que vous êtes fou? Depuis quand donc s'il vous plaît, révoque-t-on des fonctionnaires de l'État parce qu'ils ont séché le bazar? GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 2e. tableau, 2, page 73. B.— Maison de prostitution. Maîtresse de bazar (AIMÉE LUCAS. Des dangers de la prostitution, considérés sous le rapport de l'ordre public, de la morale et de l'administration, 1841); bazar de putains (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1868, page 149) : Ø 13. Histoires de bordels également. Par exemple, Tessandier, tirée par lui [Coppée] d'un « bazar », selon le terme dont se sert Mme. Lallemand, et lancée par lui au théâtre. PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, 2, 1907-09, page 211.

« 312639 Qu'est-ce que tu dis de ça, toi : À brocanter, joli petit bazar entre cour et jardin...

ah!...

Il ne comprend pas!...

Quel serin que ce médard!...toi, tu mettrais tout bêtement : À vendre, jolie petite maison... EUGÈNE LABICHE, Deux papas très bien, 1845, I, 1, page 380. C.— Péjoratif.1.

Magasin où l'on vend des objets de peu de valeur.· Article de bazar.

Objet de peu de valeur : Camelote de bazar (PAULLÉAUTAUD, Journal littéraire, 4, 1922-24, page 58 ).— Par extension et au figuré.

[En parlant d'une personne, de son comportement]Galanterie de bazar (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Femmede Paul, 1881, page 1218 ); vamp de bazar (MAURICE GENEVOIX, Match à Vancouver,Laframboise et Bellehumeur, 1942, page 226 ).2.

Par métonymie (ou par ellipse du précédent), familier.a) Ensemble d'objets de peu de valeur ou mal définis :Ø 8.

Derrière les vitres sales, sur une dizaine de rayons, on peut voir, poussiéreux, décoloré, tout un bazar pour enfants : poupées, polichinelles,soldats de plomb dans leur boîte, petits ménages de porcelaine, sifflets,trompettes de fer-blanc, moules à pâtés, outils de jardinage sur une plaque decarton, etc., etc.... ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 44. — Par extension, très familier.

[S'appliquant à des choses concrètes ouabstraites] Tout le bazar :Ø 9.

J'aurais vendu maison, champs, tout le bazar, pour les acquérir.GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 99.Ø 10.

Suivez-moi bien, tous autant que vous êtes.

Je dis que vous pouvez changer le monde, le régime, les lois, tout le bazar, il y aura toujoursquelqu'un pour boire le Romanée-Conti, toujours quelqu'un pour manger lalangouste, toujours quelqu'un pour s'envoyer de belles tartines de caviar. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 130.b) Maison, pièce, effets en désordre.

Quel bazar :Ø 11.

La première fois que j'ai dîné chez eux, il y a deux ans! j'ai goûté, dans le bazar fantastique qui leur servait alors de home, un jolibourgogne, ma foi. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine en ménage, 1902, page 113. II.— Argot.A.— Argot des écoles et des bureaux.

Lycée, lieu de travail :Remarque : Attesté dans les principaux dictionnaires généraux du XXe.

siècle.· Sécher le bazar.

" Ne pas se rendre à son travail " (Charles-LouisCarabelli [Langage familier] ) :) :Ø 12.

Chavarax pouffa de rire.— Est-ce que vous êtes fou? Depuis quand donc s'il vous plaît, révoque-t-on des fonctionnaires de l'État parce qu'ils ont séché le bazar? GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 2e.

tableau, 2, page 73.B.— Maison de prostitution.

Maîtresse de bazar (AIMÉE LUCAS.

Des dangers de laprostitution, considérés sous le rapport de l'ordre public, de la morale et del'administration, 1841); bazar de putains (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,1868, page 149) :Ø 13.

Histoires de bordels également.

Par exemple, Tessandier, tirée par lui [Coppée] d'un « bazar », selon le terme dont se sert Mme.

Lallemand, etlancée par lui au théâtre. PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, 2, 1907-09, page 211. Pge p. »

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