Définition et usage du mot: BLASPHÈME, substantif masculin.
Publié le 04/11/2015
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Définition et usage du mot: BLASPHÈME, substantif masculin. Parole, discours outrageant à l'égard de la divinité, de la religion, de tout ce qui est considéré comme sacré. Il n'y est question de Dieu dans les anecdotes de Chamfort que dans de froids blasphèmes (JULIEN GREEN, Journal, 1943, page 76) : Ø 1. Oh! La révolte qui s'épuise d'elle-même en injures, en blasphèmes, cela n'est rien, peut-être?... La haine de Dieu me fait toujours penser à la possession. GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1105. — Par extension. Parole, propos, acte injuste, injurieux, indécent contre une personne ou une chose considérée comme respectable : Ø 2. Je vais proférer un blasphème. J'aime sans doute, dans les frises du Parthénon, la naïveté du dessin, la sérénité de l'ensemble et une certaine science du groupement; mais j'ai beau faire, je vois que tout est simplifié à l'excès,... JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 143. Ø 3. — Fais c'que j'te dis... Je ne suis pas assez sérieux pour qu'on m'appelle mon oncle... Ça me fait l'effet d'un blasphème... Tout le monde m'appelle Édouard... SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 259. Remarque : Autrefois blasphème s'employait pour « blasphémateur » (confer Nouveau Larousse illustré) et pour « blasphématoire » (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)).G). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 588. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 847, b) 738; XXe. siècle : a) 1 130, b) 701. Forme dérivée du verbe "blasphémer" blasphémer BLASPHÉMER, verbe. I.— Emploi intransitif. Proférer des blasphèmes contre ce qui est sacré; par extension proférer des propos injurieux contre ce qui est respectable : Ø 1. Comment pourrois-je blasphémer contre la source exclusive et génératrice de la vie? Pour nier cet être, ne me faudroit-il pas employer l'organe de la voix et de la parole qu'il m'a donnée lui-même? LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN, L'Homme de désir, 1790, page 60. II.— Emploi transitif. Outrager par des blasphèmes ou des propos injurieux ce qui est sacré ou respectable. J'ai nié Dieu, je l'ai blasphémé, j'avais entièrement perdu la foi (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 90 ) : Ø 2. Femmes, vous blasphémez l'amour, quand d'aventure Un seul rebelle insulte à votre royauté. Ah! C'est un pire affront qu'en silence elle endure, La jeune fille à qui la marâtre nature A dénié sa gloire et son droit : la beauté! ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Solitudes, La Laide, 1869, page 40. Ø 3. Elle n'avait qu'une tactique, c'était d'empêcher les hommes de blasphémer le Seigneur et de mener avec eux des ribaudes... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, page XLVI. — Absolument : Ø 4. — Ne blasphémez pas, jeune homme, dit le prêtre avec un sérieux effrayant Dieu vous frapperait de sa malédiction, il vous rendrait fou; je crains que vous ne le soyez déjà, car vous parlez comme un être privé de raison. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 80. Ø 5. Il y eut autour de l'incrédule une sorte de mouvement de pitié, comme s'il avait blasphémé dans une assemblée de moines. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Magnétisme, 1882, page 777. Remarque : On rencontre dans la documentation le participe adjectivé présent blasphémant, ante. Qui blasphème. La joie discordante et blasphémante des foules demandant le sang d'un juste (Edmond et JULES DE GONCOURT, Mme. Gervaisais, 1869, page 84).
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