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Définition et usage du mot: BLÉ, substantif masculin.

Publié le 04/11/2015

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Définition et usage du mot: BLÉ, substantif masculin. A.— AGRICULTURE, BOTANIQUE. 1. Céréale annuelle, de la famille des graminées, à épi composé, contenant les grains, qui, broyés, donnent la farine utilisée pour faire le pain. Blés mûrs; grain de blé; battre le blé. Synonyme : froment; antonyme : ivraie : Ø 1. On donne trois façons à la terre pour les Bleds de mars ou Varte? à la fin de janvier, on herse en février, puis on laboure une seconde fois du 10 au 25 mars, et on sème. Les bleds de mars sont les bleds trémois, l'orge et l'avoine. CHARLES-JULIEN LIOULT DE CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1823, page 122. Ø 2. En compagnie des Alibert, au milieu des blés, le front bas j'ahanais avec persévérance et à pleins poumons j'aspirais dans les colonnes de chaleur montante le souffle de la glèbe saine et la force du sol. Le blé était beau, odorant de phosphore et il crépitait. Les pointes piquaient ma poitrine nue, et quand la lame de la faux tranchait la paille, quelquefois un paquet de grains trop mûrs tombait de l'épi. HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 141. Remarque : 1. Attesté dans les dictionnaires généraux à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. 2. Noter graphie bled exemple 1. SYNTAXE : a) Blé d'automne, d'hiver, de printemps, de mars, de Pologne; blé avrillet (DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, page 206); blé barbu (attesté dans le Dictionnaire universel de la langue fran.aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et GUÉRIN 1892); blé tendre, dur, amidonnier, épeautre. b) Brouissure, brûlure, nielle, rouille du blé (Histoire générale des sciences, tome 3, volume 1, 1961, page 540); balle de blé; terre à blé. c) Semer, faucher, moissonner, vanner le blé; le blé lève, mûrit. — Locutions proverbiales. a) Manger son blé en herbe. Dépenser par avance un revenu attendu; par extension, jouir par anticipation d'un plaisir attendu : Ø 3. Que l'objet convoité soit en effet une femme ou un homme, même à supposer que l'abord soit simple, et inutiles les marivaudages qui s'éterniseraient dans un salon (du moins en plein jour), le soir (même dans une rue si faiblement éclairée qu'elle soit), il y a du moins un préambule où les yeux seuls mangent le blé en herbe, où la crainte des passants, de l'être recherché lui-même, empêchent de faire plus que de regarder, de parler. Dans l'obscurité, tout ce vieux jeu se trouve aboli, les mains, les lèvres, les corps peuvent entrer en jeu les premiers. MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 834. b) Bon champ semé, bon blé rapporte. Sa bonne éducation est profitable (attesté dans Nouveau Larousse illustré, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) — Par analogie. a) [Avec la couleur des blés mûrs] Blond, doré comme les blés : Ø 4. Quand je te regarde et quand je me vois, je ne sais plus pourquoi tu m'aimes en retour. Tes cheveux sont blonds comme des épis de blé; les miens sont noirs comme des poils de bouc. Ta peau est blanche comme le fromage des bergers, la mienne est hâlée comme le sable sur les plages. PIERRE LOUÿS, Aphrodite, 1896, page 60. b) [Avec la dimension du grain de blé] Gros comme un grain de blé : Ø 5. Nous distribuons — sur les genoux, dans le creux du tablier, — des tuyaux de paille coupés menu, de la dimension d'un grain de blé, et des bouts de fil; nous montrons à faire des bagues, des chaînes de montre, des bracelets. La coquetterie séduit même les mioches de deux ans; tous s'appliquent, — à langue tirée. LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 178. 2. Par métonymie. a) [Le plus souvent au pluriel] Champ de blé. Se cacher, se coucher dans les blés : Ø 6. Non, madame. Je crois inutile de vous apprendre le moyen que j'ai choisi pour attraper le maraudeur... Qu'il vous suffise de savoir ceci : je ne lui conseille pas de folâtrer dans les blés que voilà, comme il le fait depuis qu'il est venu, je ne sais d'où, s'établir dans mon voisinage. HECTOR CRÉMIEUX, Orphée aux enfers, 1858, I, 2, page 12. — Par métaphore (par comparaison avec la mer, l'eau) Flots des blés, mer de blé; blés tempétueux, tumultueux : Ø 7. Étoile de la mer voici la lourde nappe Et la profonde houle et l'océan des blés Et la mouvante écume et nos greniers comblés, Voici votre regard sur cette immense chape Et voici votre voix sur cette lourde plaine Et nos amis absents et nos coeurs dépeuplés, Voici le long de nous nos poings désassemblés Et notre lassitude et notre force pleine. CHARLES PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, page 676. — Locutions proverbiales. Être pris comme dans un blé. Être pris sans pouvoir s'échapper (attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Larousse de la Langue française en six volumes, ce dernier mentionnant " vieux "). b) Le grain de la céréale séparé de l'épi. Cours du blé; prix du blé; halle au blé; sac, tas de blé; picorer, vendre le blé : Ø 8. Heures tristes où il semble qu'on travaille dans un tunnel glacé. Il ne reste que du blé pur dans le van, comme la perle dans la coquille. JULES RENARD, Journal, 1896, page 348. Ø 9. Pour l'intérieur, les deux présidents se sont engagés à déployer l'effort maximum pour obtenir de l'office du blé le fonctionnement du ravitaillement et l'équilibre de son budget. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 364. SYNTAXE : a) Grenier à blé; boisseau, hectolitre de blé; pain de blé; engranger le blé. b) Maladies et parasites du grain : calandre, charançon du blé, moucheture du blé : Ø 10. On croyait deviner qu'il avait dû vivre jadis de la vie des champs, car il avait toutes sortes de secrets utiles qu'il enseignait aux paysans. Il leur apprenait à détruire la teigne des blés en aspergeant le grenier et en inondant les fentes du plancher d'une dissolution de sel commun, et à chasser les charançons en suspendant partout, aux murs et aux toits, dans les héberges et dans les maisons, de l'orviot en fleur. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 205. — Locutions proverbiales. Crier famine sur un tas de blé. Proclamer sa pauvreté alors que l'on se trouve dans la richesse (attesté dans tous les dictionnaires généraux à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798). C'est du blé en grenier. C'est une chose dont la possession est profitable (attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Dictionnaire de l'Académie Française 1932). Remarque : Le blé est très utilisé dans le domaine de la gastronomie pour ses propriétés nutritives; il est consommé en potages, bouillies (confer Dictionnaire de l'Académie de Gastronomie 1962, NOUVEAU LAROUSSE GASTRONOMIQUE (PROSPER MONTAGNÉ) 1967). Potage de blé vert (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1882, page 157). 3. Par extension. Graminée ou plante autre que le blé proprement dit. Grands blés. Seigle, froment; petits blés. Orge et avoine; blé noir, ou blé sarrasin. Sarrasin. Galette, pain de blé, crêpes de blé noir cuites sur un feu d'ajoncs. (MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 36 ). Blé de Turquie, d'Inde ou d'Espagne, blé indien. Maïs Le blé indien, qui a plus que la taille d' un homme emplumé, présentant l' épi énorme et aigu. (PAUL CLAUDEL, L'Échange, 1re. version, 1894, page 681 ). Blé-méteil. Mélange de froment et de seigle. Quant au méteil, il n'y faut pas penser (MAXIME DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853); (attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). Blé de la Saint Jean (vieilli). Seigle semé en juin (attesté de Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), à Larousse du XXe. siècle en six volumes). Blé de Guinée. Sorgho (attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT)). Blé de vache. Mélampyre ou saponaire rouge (attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Larousse du XXe. siècle en six volumes). Blé des Canaries. Alpiste (attesté de Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) à DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). Remarque : On appelle généralement blé ergoté le seigle ou le blé qui possède des épis contenant des grains noirs en forme d'ergot; c'est une maladie cryptogamique (confer JEAN ROSTAND, La Genèse de la vie, 1943, page 39). B.— Au figuré. 1. Argot. Synonyme : argent. Avoir du blé en poche : Ø 11. [Sylvestre à Clara] — J'aide mon père... Le chiffon... la ferraille... et puis la fauche... — Il est cultivateur?... Il fauche quoi? (...) — Où que t'as été élevée? Le blé, le trèfle, l'oseille ça veut dire le fric... l'argent. PAUL VIALAR, Clara et les méchants. Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 et dans dictionnaires techniques ALFRED DELVAU, Dictionnaire de la langue verte, 1866. 2. Littéraire et poétique. — [Par référence à l'idée de nourriture, de fécondité évoquée par le blé] Jeter le blé de quelque chose : Ø 12. — Oh! voyez donc Paris dans cette pluie de soleil!... — ... Le soleil ensemence Paris. Tenez! regardez de quel geste souverain il jette le blé de santé et de lumière, là-bas, jusqu'aux lointains faubourgs. Et même, c'est singulier, les quartiers riches, à l'ouest, sont comme noyés d'une brume roussâtre, tandis que le bon grain s'en va tomber, en poussière blonde, sur la rive gauche... ÉMILE ZOLA, Paris, tome 2, 1898, page 69. — [Par référence au pain] Symbole eucharistique du corps du Christ : Ø 13. C'est la fête du blé, c'est la fête du pain (...) Car sur la fleur des pains et sur la fleur des vins, Fruit de la force humaine en tous lieux répartie, Dieu moissonne, et vendange, et dispose à ses fins La chair et le sang pour le calice et l'hostie! PAUL VERLAINE, Sagesse, 1881, page XXI. — [Par référence au blé battu, écrasé après la moisson] : Ø 14. Les justes ne peuvent craindre cela, mais les méchants ont raison de trembler. Dans l'immense grange de l'univers, le fléau implacable battra le blé humain jusqu'à ce que la paille soit séparée du grain. Il y aura plus de paille que de grain, plus d'appelés que d'élus, et ce malheur n'a pas été voulu par Dieu. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1295. — Rare. [Par référence à une certaine qualité de blé] : Ø 15. « Tout cela, chevalier, tout cela je l'ai connu, je l'ai vu, je l'ai touché. Eh oui, mon amour était terrestre, impur; blé sauvage et lépreux et amer, ravagé par la nielle du dégoût et de la sénilité... Qu'importe! Le ver s'attaque aux plus pures choses. Quand l'adoration est là, brûlante et profonde, n'est-ce point peccadille que la pire aberration?... » OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 147. Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin blèrie. Halle, marché aux grains (confer MARAT, Les Pamphlets, Nouvelle dénonciation contre Necker, 1792, page 171). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 606. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 204, b) 3 310; XXe. siècle : a) 4 657, b) 3 773. DÉRIVÉS : Bléer, verbe transitif. Ensemencer en blé. Synonyme plus usité : emblaver. Attesté de Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842 à Larousse du xxe. siècle en six volumes, dans les dictionnaires généraux et dans VOCABULAIRE DE GÉOGRAPHIE AGRAIRE (PAUL FÉNELON) 1970.

« 314109 Et la mouvante écume et nos greniers comblés,Voici votre regard sur cette immense chapeEt voici votre voix sur cette lourde plaineEt nos amis absents et nos coeurs dépeuplés,Voici le long de nous nos poings désassemblésEt notre lassitude et notre force pleine.CHARLES PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, page 676. — Locutions proverbiales.

Être pris comme dans un blé.

Être pris sans pouvoirs'échapper (attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Larousse dela Langue française en six volumes, ce dernier mentionnant " vieux ").b) Le grain de la céréale séparé de l'épi.

Cours du blé; prix du blé; halle aublé; sac, tas de blé; picorer, vendre le blé :Ø 8.

Heures tristes où il semble qu'on travaille dans un tunnel glacé.Il ne reste que du blé pur dans le van, comme la perle dans la coquille.JULES RENARD, Journal, 1896, page 348. Ø 9.

Pour l'intérieur, les deux présidents se sont engagés à déployer l'effort maximum pour obtenir de l'office du blé le fonctionnement duravitaillement et l'équilibre de son budget. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 364. SYNTAXE : a) Grenier à blé; boisseau, hectolitre de blé; pain de blé; engrangerle blé.

b) Maladies et parasites du grain : calandre, charançon du blé,moucheture du blé :Ø 10.

On croyait deviner qu'il avait dû vivre jadis de la vie des champs, car il avait toutes sortes de secrets utiles qu'il enseignait aux paysans.

Illeur apprenait à détruire la teigne des blés en aspergeant le grenier et eninondant les fentes du plancher d'une dissolution de sel commun, et à chasserles charançons en suspendant partout, aux murs et aux toits, dans les hébergeset dans les maisons, de l'orviot en fleur. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 205. — Locutions proverbiales.

Crier famine sur un tas de blé.

Proclamer sa pauvretéalors que l'on se trouve dans la richesse (attesté dans tous les dictionnairesgénéraux à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798).

C'est du bléen grenier.

C'est une chose dont la possession est profitable (attesté deDictionnaire de l'Académie Française 1798 à Dictionnaire de l'Académie Française1932).Remarque : Le blé est très utilisé dans le domaine de la gastronomie pour sespropriétés nutritives; il est consommé en potages, bouillies (conferDictionnaire de l'Académie de Gastronomie 1962, NOUVEAU LAROUSSE GASTRONOMIQUE(PROSPER MONTAGNÉ) 1967).

Potage de blé vert (Edmond et JULES DE GONCOURT,Journal, 1882, page 157).3.

Par extension.

Graminée ou plante autre que le blé proprement dit.

Grandsblés.

Seigle, froment; petits blés.

Orge et avoine; blé noir, ou blé sarrasin.Sarrasin.

Galette, pain de blé, crêpes de blé noir cuites sur un feu d'ajoncs.(MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 36 ).

Blé de Turquie, d'Inde oud'Espagne, blé indien.

Maïs Le blé indien, qui a plus que la taille d' un hommeemplumé, présentant l' épi énorme et aigu.

(PAUL CLAUDEL, L'Échange, 1re.version, 1894, page 681 ).

Blé-méteil.

Mélange de froment et de seigle.

Quantau méteil, il n'y faut pas penser (MAXIME DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853);(attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à DICTIONNAIREENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965).

Blé de la Saint Jean (vieilli).

Seigle semé enjuin (attesté de Grand dictionnaire universel du XIXe.

siècle (Pierre Larousse),à Larousse du XXe.

siècle en six volumes).

Blé de Guinée.

Sorgho (attesté dansGrand dictionnaire universel du XIXe.

siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DESDICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général dela langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIREALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT)).

Blé devache.

Mélampyre ou saponaire rouge (attesté de Dictionnaire de l'AcadémieFrançaise 1798 à Larousse du XXe.

siècle en six volumes).

Blé des Canaries.Alpiste (attesté de Grand dictionnaire universel du XIXe.

siècle (PierreLarousse) à DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965).Remarque : On appelle généralement blé ergoté le seigle ou le blé qui possèdedes épis contenant des grains noirs en forme d'ergot; c'est une maladiecryptogamique (confer JEAN ROSTAND, La Genèse de la vie, 1943, page 39).B.— Au figuré.1.

Argot.

Synonyme : argent.

Avoir du blé en poche :Ø 11.

[Sylvestre à Clara]— J'aide mon père...

Le chiffon...

la ferraille...

et puis la fauche...— Il est cultivateur?...

Il fauche quoi? (...) Pge p. »

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