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Définition et usage du mot: BOIS, substantif masculin.

Publié le 04/11/2015

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Définition et usage du mot: BOIS, substantif masculin. I.— [Le bois en tant qu'ensemble de végétaux croissant dans un lieu] A.— Ensemble d'arbres croissant sur un terrain d'étendue moyenne; ce terrain même : Ø 1. Le charme, le délice de ce pays fait de collines et de vallées si étroites que quelques-unes sont des ravins, c'est les bois, les bois profonds et envahisseurs, qui moutonnent et ondulent jusque là-bas, aussi loin qu'on peut voir... Des prés verts les trouent par places, de petites cultures aussi, pas grand'chose, les bois superbes dévorant tout. (...). Chers bois! Je les connais tous; je les ai battus si souvent. Il y a les bois-taillis, des arbustes qui vous agrippent méchamment la figure au passage, ceux-là sont pleins de soleil, de fraises, de muguet, et aussi de serpents. (...). Et puis il y a mes préférés, les grands bois qui ont seize et vingt ans, ça me saigne le coeur d'en voir couper un; pas broussailleux, ceux-là, des arbres comme des colonnes, des sentiers étroits où il fait presque nuit à midi, où la voix et les pas sonnent d'une façon inquiétante. Dieu, que je les aime! Je m'y sens tellement seule, les yeux perdus loin entre les arbres, dans le jour vert et mystérieux, à la fois délicieusement tranquille et un peu anxieuse, à cause de la solitude et de l'obscurité vague... Pas de petites bêtes, dans ces grands bois, ni de hautes herbes, un sol battu, tour à tour sec, sonore, ou mou à cause des sources; des lapins à derrière blanc les traversent; des chevreuils peureux... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 8, 10. Ø 2. Ils étaient en pleine forêt, dans les allées, par les brousses. Ils marchaient, marchaient, traversaient des troupeaux de vieux chênes, des bois de bouleaux argentés, des sapinières où, dans une nuit de murmures, dormaient des tas de bois écorcés sur des sols de copeaux roussis par les pluies. Ils gravissaient des pentes minées de terriers de renards, dévalaient au bruit, lointain sur les cailloux, d'un cours d'eau gonflé par les averses. Parfois, la forêt s'éclaircissait, semblait déclarer sa limite, mais c'était pour se reformer, pour les ressaisir encore;... ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 203. Remarque : Le bois est d'étendue plus restreinte que la forêt, mais ils sont souvent confondus dans l'usage : " On entend par le mot forêt une étendue considérable de bois " (J. BAUDRILLART, Nouveau manuel forestier, traduit de Burgsdorf, 1808, page XXIX); " Bois se prend aussi dans le sens de forêt. Ces bois ont une très grande étendue " (ÉLIE-ABEL CARRIÈRE, Encyclopédie horticole, 1862, page 59). · Sous-bois. Partie sous-jacente du bois, végétation qui y pousse : Ø 3. Les arbres étaient vieux et grands et d'en haut descendait une très douce lumière qui faisait fermenter le sol. Il sentait la résine et le champignon. Un sentier s'enfonçait dans le sous-bois où l'épaisseur de la végétation créait des profondeurs plus sombres, des retraites à peu près inaccessibles. Le silence, tombé si brusquement des branches, à travers l'immense ramage des oiseaux, me paraissait étrange. Parfois un pépiement vite étouffé, un frémissement d'ailes, en décelaient la vraie nature et la fragilité. J'avançais, ravi, dans le bois. HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 247. SYNTAXE : a) Bois désert, épais, frais, humide, petit, sauvage, touffu, vieux; bois sacré (= bois dédié à certaines divinités dans l'Antiquité; confer BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1914, page 255, 268). b) Bois taillis (= bois dont les arbres sont taillés à une certaine hauteur; confer FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 215 et exemple 1); bois de châtaigniers, de chênes, de citronniers, de cyprès, de hêtres, d'oliviers, d'orangers, de pins, de sapins; promenade au bois; bouquet de bois (= fraction de bois, groupe d'arbres à l'écart; confer POURRAT, La Tour du Levant, 1931, page 296); bêtes, écho, fraises, oiseaux des bois; allées, arbres, avenue, cime, corne, entrée, épaisseur, feuilles, odeur, ombre, profondeur du bois. c) À la lisière/à l'orée du bois, à travers bois; au bord/au coeur/au dessus/au fond/au milieu/au sein du/des bois; sous le couvert du bois. d) gagner, traverser le bois; courir les bois; se promener au bois; s'enfoncer, entrer, fuir dans le bois; sortir du bois; voler, être volé comme dans un bois (confer E. et JULES DE GONCOURT, Journal, 1886, page 625). — Par métaphore. Les grands bois sombres, de l'âge et du travail (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1922-23, page 166) : Ø 4. Nous n'avions que toi sur la terre Ne nous laisse pas devenir froids Beaucoup plus loin toujours Et n'importe où Donne-nous signe de vie Beaucoup plus tard au coin d'un bois Dans la forêt de la mémoire Surgis soudain Tends-nous la main Et sauve-nous. JACQUES PRÉVERT, Paroles, Cet amour, 1946, page 169. — Spécialement. VÉNERIE. Faire le bois. Rechercher le grand gibier avec un limier. Des valets de limiers habiles à « faire le bois » (PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Le Rendez-vous, 1952, page 245 ). · Par évocation historique ou légendaire. Homme des bois. Personne dont l'aspect négligé, les manières rudes font penser aux conditions de l'habitat primitif sous bois. Poil d'homme des bois (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1057 ). (La belle-au-)bois-dormant (par allusion au conte de Charles Perrault) : Ø 5. Le château de l'âme. — Et en lui-même bientôt M. Godeau découvrit une allée de très vieux arbres au delà d'un bois dormant Cette allée remplie d'ombre conduisait à la porte ensoleillée d'un manoir plus grand que sept villes. (...). Parfois dans son sommeil, quand il n'était plus de lui-même qu'une représentation subtile, M. Godeau s'approchait plus près de son âme dans le bois dormant Il suivait l'allée mystérieuse des vieux arbres; il apercevait la porte ensoleillée; il entrait; il errait. (...). Il n'osait pas encore entrer dans la crypte mystérieuse et oblique où Dieu peut-être l'attirait. La Belle-au-bois-dormant — Nombreux sont ceux qui meurent, — la multitude, — sans avoir jamais eu le sentiment de leur existence. Quelques-uns s'éveillent après vingt ans et des milliers de siècles de sommeil, parmi leur éternité, comme au fond de son palais magique, la Belle-au-bois-dormant On n'a pas le sentiment de son existence personnelle, quand on le veut, quand on songe à l'avoir, quand on croit l'avoir. C'est un coup de foudre qui vous frappe au détour d'un chemin ou au fond de l'alcôve brutalement, violemment, — une grâce, — une révélation. — « J'existe. Je suis. » MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 157. B.— [Par analogie (de forme)] 1. Ensemble de plantes quelconques croissant sur une certaine étendue : Ø 6.... lentement, ils s'en allèrent dans le bois de roses. C'était un bois avec des futaies de hauts rosiers à tige, qui élargissaient des bouquets de feuillage grands comme des arbres, avec des rosiers en buissons énormes, pareils à des taillis impénétrables de jeunes chênes. Jadis, il y avait eu là la plus admirable collection de plants qu'on pût voir. ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1337. 2. Ensemble d'objets rappelant la disposition des arbres dans un bois. Bois de colonnes (Confer Théophile Gautier, Le Roman de la momie, 1858, page 280). — Spécialement, généralement au pluriel. Excroissances osseuses qui se forment en ramure sur la tête des cervidés. Bois de cerf : Ø 7. Parmi les phénomènes les plus singuliers de l'ostéogénie, ou du développement de la substance osseuse, l'anatomie comparée nous présente sur-tout la formation du bois du cerf. Ce bois, dans son état parfait, est un véritable os, (...). On sait assez quelles sont ses formes extérieures, soit dans les différentes espèces, telles que l'élan, le renne, le daim, le cerf, le chevreuil, etc., (...). Ce bois, ainsi dur et nu, ne demeure jamais qu'une année sur la tête du cerf : l'époque de sa chûte varie selon les espèces; mais lorsqu'elle est prochaine, on voit, en le sciant longitudinalement, une marque de séparation rougeâtre entre lui et la proéminence de l'os frontal qui le porte. Cette marque devient de plus en plus forte; et les particules-osseuses qui se trouvent en cet endroit finissent par perdre leur adhérence. À cette époque, un choc, souvent léger, fait tomber l'un et l'autre de ces bois, à deux ou trois jours de distance au plus. (...) et lorsque le bois doit repousser, on voit s'élever un tubercule, qui est et qui demeure couvert par une production de cette peau, jusqu'à ce qu'il ait acquis son parfait accroissement. Pendant tout ce temps, ce tubercule est mou et cartilagineux :... GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 1, 1805, pages 113-114. · Par plaisanterie. Faire porter du bois à son mari, planter des bois sur la tête de son mari, etc. Le tromper Le bois d'un cocu (Confer Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1861, page 983). C.— Locutions proverbiales. Aller au bois sans cognée. Se lancer dans une entreprise sans en avoir les moyens. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). La faim fait sortir le loup du bois (Confer Henri-Frédéric Amiel, Journal intime, 1866, page 93). Qui a peur des feuilles n'aille au bois. Qui craint le danger ne doit pas s'y exposer. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). II.— [Le bois en tant que matière] A.— [En tant que matière végétale] 1. Matière (racines, tronc, branches) qui constitue l'arbre (à l'exception du feuillage) : Ø 8. Mais quand mauvaise est la saison, L'arbre perd fleurs et frondaison. Son bois seul reste, noir et grêle. Et sur cet arbre dépouillé, L'oiseau, grelottant et mouillé, Reste muet, tête sous l'aile. CHARLES CROS, Le Coffret de santal, Excuse, 1873, page 58. SYNTAXE : Bois mort, vert, vif; coupe, éclat, noeud, sciure de bois. — Par métaphore. Ce qui évoque l'arbre ou quelque partie d'arbre par son caractère touffu, volumineux, inerte, etc. : Ø 9. Il ne faudrait même pas me trop pousser, encore aujourd'hui, pour me faire dire qu'il y a dans son oeuvre [de Béranger] , beaucoup de bois mort, que sa forme est souvent plate et que son lyrisme manque de souffle. FRANÇOIS COPPÉE, Mon franc-parler II, tome 7, 1896, page 14. — Spécialement. BOTANIQUE. · [Dans un sens strict] Bois parfait ou bois. Substance compacte, dure, comprise entre l'aubier et la moelle. Bois de printemps, bois d'automne (Confer Lucien Plantefol, Cours de botanique et de biologie végétales, tome 2, 1931, page 237) : Ø 10. Dans les végétaux dicotylédonés le bois présente quatre parties principales (...) la première (...) porte le nom d'écorce, la deuxième qui vient immédiatement après, est l'aubier que quelquefois on nomme bois imparfait; la troisième que parfois on nomme bois parfait est le coeur auquel certains auteurs ont aussi donné le nom de duramen (...). Enfin, la quatrième tout à fait centrale, formée d'un tissu d'une matière spongieuse est la moëlle... ÉLIE-ABEL CARRIÈRE, Encyclopédie horticole. 1862, page 58. · Par extension. [Sert à désigner certaines plantes ligneuses] Bois de Sainte-Lucie ou prunus mahaleb. Prunier à bois odorant Une ravissante petite boîte oblongue en bois de Sainte-Lucie, divinement sculptée (HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 30 ). Bois gentil, bois joli, joli bois ou daphné mesereum. Arbuste à fleurs rose mauve très odorantes : Ø 11. Déjà dans les taillis, alors que les arbres ruisselants étaient vêtus de mousses humides et que les branches se teintaient à leurs extrémités de nuances violacées, le joli bois devait montrer sa quenouille de fleurettes roses. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 76. 2. Locutions proverbiales. Charger (quelqu'un) de bois. Battre, maltraiter (quelqu'un). (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). Donner (à quelqu'un) une volée de bois vert. Battre, maltraiter (quelqu'un). (Confer Louis Halévy, Carnets, tome 2, 1908, page 39). Il ne faut pas mettre le doigt entre le bois et l'écorce. Il ne faut pas s'interposer entre des personnes étroitement liées. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). B.— [Le bois en tant que produit combustible] 1. Partie d'arbre utilisée comme moyen de chauffage. Bois de chauffage, feu de bois : Ø 12.... la qualité du feu tient à celle du bois. Car on ne « brûle » jamais du vin qu'au bois. Un « brûleur » de profession n'acceptera pas de distiller avec des bûches quelconques. Il faut un bois très sec, non résineux, sans fumée, à fibres tendres et lâches, que la flamme dévore tout entier de ses langues légères et brillantes, ne laissant de lui que le moins de cendres qu'une matière puisse abandonner. Et je me plais à voir cette essence produite par cette ardeur. Le bois le meilleur est l'aulne. Poussé dans des terrains humides, à densité faible, il est presque sans coeur, et a l'air aussi de se volatiliser. C'est plaisir de le voir s'embraser. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 53. SYNTAXE : a) Bois brûlé, flotté, mouillé, pourri; menu, petit bois. b) Coffre à bois; bout, charbon, marchand, morceau, pile, provision, tas, train de bois. c) Manquer de bois; brûler, casser, chercher, couper, fendre, scier du bois. — Par métaphore. Personne qui s'enflamme plus ou moins rapidement, qui cède plus ou moins facilement aux attaques, etc. : Ø 13. À propos de ces filles de M. d'Andilly qui avaient signé (car il y en eut une autre encore qui céda), on se disait avec effroi au-dedans de Port-Royal : « Si ces choses arrivent au bois vert, que sera-t-il fait au bois sec? » On allait jusqu'à trembler pour la mère Agnès, qu'on disait affaiblie elle-même et chancelante;... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 174. 2. Locutions proverbiales. Il n'est bois si vert qui ne s'allume. La patience a des limites chez quiconque. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). Il n'est feu que de bois vert. L'ardeur de la jeunesse est parfois indispensable. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle). Le bois tortu fait le feu droit. Les moyens détournés permettent d'arriver à un but honorable. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). On va voir de quel bois je me chauffe, je vais t'apprendre de quel bois je me chauffe (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, page 83 ). Remettre du bois. " Pousser à l'enthousiasme (...) " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) Supplément 1880, page 17)  »« Il y en a aussi un qui fait les couloirs pendant les entr'actes, (...) qui chauffe, qui remet du bois, en style de coulisses » (Dumas fils) » (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) Supplément. 1880, page 17 ) C.— [Le bois en tant que matériau de construction, de fabrication, d'art, etc.] 1. Substance compacte de l'arbre utilisée dans la fabrication de nombreux objets : Ø 14.... une autre case, case d'apparat, construite avec tout le luxe indigène, révèle encore l'élégance de cette architecture primitive. Sur une estrade de larges galets noirs, de lourdes pièces de magnifique bois des îles soutiennent la charpente. La voûte et les murailles de l'édifice sont formées de branches de citronniers choisies entre mille, droites et polies comme des joncs; tous ces bois sont liés entre eux par des amarrages de cordes de diverses couleurs, disposés de manière à former des dessins réguliers et compliqués. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, page 103. Ø 15. Dans d'autres cas, à côté de la souplesse de la fibre, c'est une certaine dureté que l'on exige des bois, ainsi qu'une forte résistance à la compression transversale. Les bois durs et lourds de nos colonies, les « bois de fer », le gaïac, sont les bois types de cette catégorie. À leur défaut, on peut utiliser les bois homogènes de nos régions, très fermes et à forte densité, tels que le buis, le houx, les fruitiers, le charme, parfois l'orme ou le robinier. Mais leur résistance transversale est souvent insuffisante; on a alors recours aux bois densifiés. Le hêtre, si commun dans notre pays, convenablement traité, permet ainsi d'éviter de coûteuses importations. Billes et rouleaux de roulement, cames, coins, cales, galets de friction ou de roulement, plateaux d'entraînement, engrenages, coussinets, telles sont quelques-unes des principales utilisations des bois durs ou densifiés dans le domaine de la mécanique. JEAN CAMPREDON, Le Bois, 1948, page 129. SYNTAXE : 1. Relatifs à l'origine et aux qualités physiques du bois. a) Bois brun, doré, jaune, noir, odorant, poli, précieux, vermoulu, verni; bois blanc (= bois clair, tendre, fourni par certains arbres (BOULEAU, PEUPLIER, ETC.)); b) Bois de cèdre, de chêne, de citronnier, d'ébène, de noyer; bois de rose ou bois de Rhodes (= bois odorant, jaune ou rose violet, utilisé en parfumerie, marqueterie : le bois de rose (...) jaune pâle, veiné de rouge dans J. VIAUX, Le Meuble en France, 1962, page 3) — par métonymie. Couleur rose violet : le satin bois de rose du fourreau (JOUHANDEAU, M. Godeau intime, 1926, page 199), lainage couleur bois de rose (MORAND, Londres, 1933, page 180). 2. Relatifs à l'utilisation du bois. a) Bois peint, sculpté; b) Bois de charpente, de construction; bois d'oeuvre; armoire, banc, baraque, barre, boîte, cadre, cage, caisse, chaise, chevaux, cloison, croix, cuiller, escalier, galerie, grille, maison, manche, marches, meubles, pavés, pelle, pont, statue, table, volets de bois; gravure, sculpture sur bois; c) Toucher du bois [par superstition] (confer G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 32). 2. Par métonymie. Objet en bois. a) Avec complément. Bois de justice. Guillotine (Confer Alphonse Daudet, Port-Tarascon, 1890, page 90; Alexandre Arnoux, Suite variée, 1925, page 196). Bois de lit. Ensemble des pièces constituant la menuiserie d'un lit (Confer Alphonse Karr, Sous les tilleuls, 1832, page 73); " terme normalement employé par les matelots — et par les élèves de l'École Navale — pour désigner le hamac, par ironie sans doute, ce lit [n'étant pas de bois] " (Roger Coindreau, L'École Navale et ses traditions, L'Argot Baille, 1957, page 75) b) emploi absolu. — Argot, au pluriel. Ameublement (confer Aristide Bruant, Dictionnaire français-argot, 1905, page 20; etc.). Être dans ses bois. Être dans ses meubles (confer O. Méténier, La Lutte pour l'amour, 1891, page 167; etc.). — ARTS PLASTIQUES. au singulier et au pluriel. Gravure sur bois. Faire des bois ( EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1869, page 484 ); la litho et le bois (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, pages 13-14 ). — MARINE. au singulier, vieux. Coque de navire (confer Dumont d'Urville, Voyage au Pôle Sud, tome 3, 1842, page 117). — MUSIQUE. au pluriel. Ensemble d'instruments à vent généralement en bois : Ø 16. Et dans l'orchestre, on n'entend point les flûtes, les hautbois et les violons. Seules, les cordes graves et les registres graves des bois et des vents, où parle une lente et profonde méditation. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1928, page 384. — SPORTS (FOOTBALL). au pluriel. Poteaux de but. Sortir de ses bois (Match. 25 décembre 1934, page 14 dans A.-O. GRUBB, French sports neologisms, 1937, page 20 ). — TYPOGRAPHIE. au pluriel " On comprend sous cette dénomination générale toutes les parties en bois qui servent à garnir une forme (les biseaux, réglettes, feuillets, coins; etc.); mais rigoureusement on n'appelle ainsi que les caractères d'une certaine épaisseur, comme le 36, le 40, le 48, le 72, le 96 points " (Albert Maire, Manuel pratique du bibliothécaire, 1896, page 294; etc.). 3. Par analogie. a) [À propos d'une chose concrète] Locution. Casser du bois. Endommager un avion à l'atterrissage. Les pilotes cassant du bois (LANGLOIS, BINET DANS FERNAND WIDAL, GEORGES-HENRI ROGER, PIERRE-JEAN TEISSIER, Nouveau traité de médecine, fascicule 7, 1920-24, page 166 ); s'emploie aussi dans l'argot des chauffeurs de taxi (confer ALBERT SIMONIN, JEAN BAZIN, Voilà taxi! 1935, page 16). Trouver visage de bois. Trouver porte close (Confer Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1842-43, page 194; Émile Augier, Lions et renards, 1870, VI, page 240). b) [À propos d'une personne, d'une partie d'une personne] — [Par analogie de forme, de consistance] Personne, partie d'une personne dont l'aspect rigide rappelle la dureté du bois. Une chair de bois : Ø 17. Lorsqu'Anne-Marie l'entretint de Valentin et de Pauline, Gaspard prit ce qu'elle appelait sa face de bois, une figure dure, colorée, lointaine. HENRI POURRAT, Le Pavillon des amourettes, 1930, page 187. · Familier. (Avoir la) gueule de bois. Avoir la bouche rêche et empâtée, après un excès de boisson. Un demi-verre d'huile pure (...) remède (...) souverain (...) contre la gueule de bois (FRANÇOIS MAURIAC, Préséances, 1921, page 209 ). — [Par analogie de couleur] Bois d'ébène. Esclave noir : Ø 18.... les Blancs (...) se sont rués à la possession du monde, à partir du XVIe. siècle, et ont réussi à se partager le Nouveau Monde, occupant tout le continent, y faisant souche après avoir massacré les races Peaux-Rouges, fait table rase des civilisations indiennes, bouleversé l'économie séculaire du pays en y introduisant les Noirs comme bêtes de somme, trafic des bois d'ébène qui plus que le trésor des Incas et le produit des mines d'or et de diamants est à l'origine des immenses sommes d'argent, finances publiques et fortunes particulières que les nations européennes ont investies, dès le début du XIXe. siècle, dans le machinisme... BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 184. 4. Locutions proverbiales. a) [À propos d'une chose concrète ou abstraite] Abattre bien du bois. Abattre beaucoup d'ouvrage. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). Faire flèche de tout bois. Utiliser tous les moyens possibles (Confer Honoré de Balzac, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 363; Blaise Cendrars, L'Or, 1925, page 204). Ne savoir plus de quel bois faire flèche, tout bois n'est pas bon à faire flèche. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). b) [À propos d'une personne] Homme, femme de/en bois. Personne de nature fruste, de caractère rude, dépourvue de sensibilité : Ø 19. Il m'apparaît sous un jour plus sympathique que jamais, ainsi se plaignant et tendre comme je ne l'ai jamais vu. C'est comme un homme de bois désanglé et plein de grâce dans les jolis témoignages de l'amitié. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 750. — Locution nominale, péjorative. Évêque de bois (en particulier dans l'expression crosse de bois, évêque d'or; crosse d'or, évêque de bois). Évêque de médiocre qualité (Confer Anatole France, L'Orme du mail, 1897, page 84). Tête de bois. Expression familière, employée pour gourmander une personne entêtée. Traiter (...) de tête de bois, de bête brute (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 240 ); sale tête de bois (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 204 ). — Locutions verbales, généralement laudatives. Être du bois dont on fait les (généraux, ministres, etc.). Avoir l'étoffe nécessaire pour devenir tel personnage. Être du bois dont l'empereur faisait des ducs, des princes et des maréchaux (JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 240 ); [p. plaisant] , être du bois dont on fait les imbéciles (EDMOND ABOUT, Le Nez d'un notaire, 1862, page 120 ). Être du bois dont on fait les flûtes. Être d'un naturel accommodant (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et du XXe. siècle). N'être pas de bois. N'être pas dépourvu de sensibilité, de sensualité : Ø 20. Je ne suis pas de bois à parler franc, mais enclin au contraire à embrasser les formes plaisantes : celles de Primavérile l'étaient. PAUL-JEAN TOULET, Mon amie Nane, 1905, page 173. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 17 316. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 22 001, b) 29 896; XXe. siècle : a) 28 823, b) 21 514. Forme dérivée du verbe "boire" boire BOIRE1, verbe transitif et substantif masculin. I.— Verbe transitif. A.— [Le sujet désigne une personne ou, pour certains emplois, un animal] Avaler un liquide. 1. [Le complément direct est exprimé] Boire de l'eau, un verre; le matin, il prend de la viande et boit du vin (JULES RENARD, Journal, 1900, page 594) : Ø 1. Donc, nous allons boire le coup du départ. C'est émouvant, le coup du départ. On quitte sa famille, ses amis, ses clients. On part pour les mers inconnues d'où l'on est presque sûr de ne pas revenir. Alors on prend son verre d'une main qui ne tremble pas. On boit le dernier coup sur la terre ferme... le coup du départ... C'est émotionnant.. à votre santé... MARCEL PAGNOL, Marius, 1931, IV, 3, page 214. · Boire une somme d'argent. La dépenser en boissons : Ø 2. Un des traits dominants du caractère de l'indigène est son absence de « réserve ». Le peu qu'il a, il le dépense aussitôt, le boit, le mange ou le joue. ANDRÉ GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, page 924. — Familier. Boire la tasse, boire un bouillon. Avaler de l'eau en quantité plus ou moins grande au cours d'un bain de mer. Par euphémisme. Boire à la grande tasse. Se noyer dans la mer. — [Avec un sujet désignant une boisson] Emploi pronominal à valeur passive. Se boire. a) Être bu (habituellement). Tisane qui se boit chaude, qui se boit froide; vin qui se boit au dessert (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). b) Pouvoir être bu. ... cela ne valait pas le vin du Rhin, mais cela se buvait et tout le monde avait soif (PAUL FÉVAL DANS. Dictionnaire des dictionnaires (PAUL GUÉRIN) 1892). 2. emploi absolu. a) [Le complément non exprimé peut désigner toute espèce de boissons] : Ø 3. À l'encontre des hommes qui buvaient par lampées dans des tasses de faïence grossière d'un blanc crayeux, cru, et parfois aussi dans des bols qu'ils voulaient servis à la rasade, quelle qu'en fût la grandeur, la jeune femme aimait boire à petites gorgées, dans une tasse de fantaisie qu'elle n'emplissait jamais jusqu'au bord. GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 12. SYNTAXE : Boire chaud, frais; boire à la régalade, à longs traits; boire à sa soif, boire tout son soûl; boire dans un verre, boire à la fontaine; faire boire quelqu'un; mener boire un animal; donner, servir, verser à boire. Interjection. à boire! b) Spécialement. Boire du vin ou des boissons alcoolisées. En particulier avoir coutume d'en boire avec excès, être alcoolique. ... le bonhomme Grandgousier, (...), bon gaillard en son temps, aimant à boire sec et à manger salé (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 269 ). — Emploi passif, populaire. Il est bu. Il est ivre. (Attesté dans THOMAS 1956, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, COLIN 1971) : Ø 4. Ceux que l'on rencontrait maintenant étaient trop « bus », pour que l'on pût penser encore à discuter (...) On tâchait seulement de les asseoir par terre, sans trop les abîmer : un soulard, c'est sacré! ROMAIN ROLLAND, Colas Breugnon, 1919, page 226. c) Locutions. — Chansons, airs à boire. Chansons que l'on chante à la fin d'un repas et dans lesquelles on célèbre le vin. ... un pot-pourri de bribes de chorals, de « lieder » sentimentaux, de marches belliqueuses et de chansons à boire (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 50. — Boire à la santé de quelqu'un, boire à quelqu'un, à quelque chose : Ø 5.... chaque fois les dîneurs, levant leurs verres, buvaient à sa santé. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Bécasse, 1882, page 5. — Vieilli. · Après boire. Après avoir bu. Remarque : Encore attesté au XXe. siècle par Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Dictionnaire de l'Académie Française 1932 et Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert) · Donner pour boire. Donner une gratification à un travailleur salarié. Je promets pour boire au cocher (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 385 ). Remarque : Cette locution encore usitée au XIXe. siècle n'apparaît plus aujourd'hui que sous sa forme substantivée : un pourboire. d) Proverbes et locution proverbiales (généralement péjoratifs) · Le vin est tiré, il faut le boire. Il faut poursuivre une affaire dans laquelle on s'est trop engagé pour pouvoir reculer. On ne saurait faire boire un âne s'il n'a pas soif. On ne peut forcer une personne entêtée à faire ce qu'elle n'a pas envie de faire. Qui a bu boira. On ne se corrige jamais de certains défauts. · C'est la mer à boire (familier). C'est une entreprise qui présente des difficultés insurmontables. Remarque : Plus souvent à la forme négative : Ce n'est pas la mer à boire. · Il y a à boire et à manger (familier). C'est une chose qui présente divers aspects contradictoires, de bons et de mauvais côtés. — MANÈGE. Cheval qui boit dans son blanc. Cheval qui a le nez blanc, le reste du corps étant d'une autre couleur. 3. Par analogie. [Le sujet désigne un corps perméable ou poreux] Absorber un liquide; se laisser pénétrer, imprégner par lui : Ø 6.... j'arrête ici cette lettre, griffonnée, comme vous le pouvez voir, sur je ne sais quel papyrus égyptien plus poreux et plus altéré qu'une éponge. Voici un supplice que j'enregistre parmi ceux que je ne souhaite pas à mes pires ennemis : écrire avec une plume qui crache sur du papier qui boit. VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 378. · Boire la lumière : Ø 7. Les pigeons de Jenny voletaient perpétuellement sur la pente des toits de tuiles, et les murs étaient restés enduits d'un vieux crépi rose vif qui buvait la lumière comme un badigeon italien. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 952. — COUTURE. Faire boire une étoffe. La coudre de manière lâche. Faire boire un ourlet, un surjet. · Par analogie, vocabulaire de la marine. Faire boire la ralingue, la voile. B.— Au figuré, littéraire dans la plupart de ses emplois. [Le sujet désigne généralement une personne] 1. Recevoir un bien d'ordre physique, moral ou intellectuel et en jouir ou en tirer parti intensément. C'est à la vraie source de sa vie que son âme va boire (HENRI MASSIS, Jugements, 1923, page 240) : Ø 8. L'oeil! Songez à lui! L'oeil! Il boit la vie apparente pour en nourrir la pensée. Il boit le monde, la couleur, le mouvement, les livres, les tableaux, tout ce qui est beau et tout ce qui est laid, et il en fait des idées. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Un Cas de divorce, 1886, page 1068. SYNTAXE : Boire l'oubli, boire (à) la coupe des plaisirs, boire le bonheur à longs traits; boire à pleine bible (GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 499); boire le sommeil (ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 49). · Boire quelqu'un du regard, des yeux. Le regarder intensément : Ø 9. Peut-être eût-il été sage aussi d'amollir cette tension du regard, la fixité dont il buvait ses gestes, et de ne pas croire suffisante la discrétion qu'il mettait à maintenir ses ardents yeux tristes, le plus souvent possible au-dessous des siens. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 197. · Boire les paroles de quelqu'un. Les écouter avec passion ou avec une admiration sans réserve, les savourer, s'en délecter : Ø 10. Je buvais ses paroles; elles ne dérangeaient pas mon univers, elles n'entraînaient aucune contestation de moi-même, et pourtant elles rendaient à mes oreilles un son absolument neuf. SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 180. · Boire du lait (familier). Voir ou entendre quelque chose avec un plaisir extrême. · Péjoratif. Boire la sueur de quelqu'un. Tirer injustement profit de son travail, l'exploiter : Ø 11. C'était l'heure où le vieux coquin accusait les riches de boire la sueur du peuple. Il avait des emportements superbes contre ces messieurs de la ville neuve, qui vivaient dans la paresse et se faisaient entretenir par le pauvre monde. ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 143. 2. Surmonter une difficulté. — MANÈGE. Cheval qui boit l'obstacle. Qui le franchit très facilement. 3. Supporter quelque chose de pénible, d'humiliant Boire l'amertume, un affront, la honte : Ø 12.... Avec, pour vivre, un seul moyen Boire son mal, taire sa rage; Les pieds usés, le coeur moisi, Les gens d'ici, Quittant leur gîte et leur pays, S'en vont, ce soir, par les routes, à l'infini. ÉMILE VERHAEREN, Les Campagnes hallucinées, 1893, page 90. — [Par référence à la mort de Socrate] Boire la ciguë. Subir une peine, un malheur généralement causé par la malveillance d'autrui : Ø 13. Mais toi, tout de suite, celui que tu aimes ou qui t'aime, tu le transformes en esclave, et s'il n'assume point les charges de cet esclavage tu le condamnes. Alors l'autre, parce qu'un ami lui faisait cadeau de son amour, a changé ce cadeau en devoirs. Et don de l'amour devenait devoir de boire la ciguë et esclavage. L'ami n'aimait point la ciguë. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 641. — [Par référence à la passion du Christ] Boire le calice jusqu'à la lie. Endurer une souffrance jusqu'au bout : Ø 14.... accumulez outrage sur outrage, ne vous gênez pas, Monsieur, je vous connais, rien ne m'étonnera, je suis résignée à tout, j'accomplirai mon devoir jusqu'au bout, je boirai le calice jusqu'à la lie, jusqu'à la mort. GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale. 1845, page 129. — Littéraire. (Avoir) toute honte bue. Être inaccessible à la honte pour en avoir connu toutes les formes. — Familier. Boire un bouillon. Échouer dans une entreprise; subir une perte. Remarque : On rencontre dans la documentation le composé boit-sans-soif, substantif masculin (D. POULOT, Le Sublime ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être, 1872, page 92). Mot attesté également dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT ) Supplément 1970. II.— Emploi comme substantif masculin (au singulier seulement, et précédé de l'article défini). Action de boire; ce que l'on boit. ... le buveur ne regarde guère que le boire (PAUL VALÉRY, Eupalinos ou l'Architecte, 1923, page 108) : Ø 15. Nous aimons ces changements, ces triomphes de l'animalité au retour de la chasse, ces coups de fouet de fatigue, cette griserie des fonctions physiques, où le boire, le manger, le dormir deviennent comme des félicités divines de bêtes. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1867, page 391. — Locution figurée. En oublier, en perdre le boire et le manger. Être accaparé tout entier par une préoccupation, un souci, une passion. Je sens que je vais en rêver, de ce Courbet. Je sens (...) que je vais en perdre le boire et le manger (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 26 ).

« ressaisir encore;... ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 203.

Remarque?: Le bois est d'?tendue plus restreinte que la for?t, mais ils sont souvent confondus dans l'usage?: " On entend par le mot for?t une ?tendue consid?rable de bois " (J.

BAUDRILLART, Nouveau manuel forestier, traduit de Burgsdorf, 1808, page XXIX); " Bois se prend aussi dans le sens de for?t.

Ces bois ont une tr?s grande ?tendue " (?LIE-ABEL CARRI?RE, Encyclop?die horticole, 1862, page 59).

? Sous-bois.

Partie sous-jacente du bois, v?g?tation qui y pousse?: ? 3.

Les arbres ?taient vieux et grands et d'en haut descendait une tr?s douce lumi?re qui faisait fermenter le sol.

Il sentait la r?sine et le champignon.

Un sentier s'enfon?ait dans le sous-bois o? l'?paisseur de la v?g?tation cr?ait des profondeurs plus sombres, des retraites ? peu pr?s inaccessibles.

Le silence, tomb? si brusquement des branches, ? travers l'immense ramage des oiseaux, me paraissait ?trange.

Parfois un p?piement vite ?touff?, un fr?missement d'ailes, en d?celaient la vraie nature et la fragilit?.

J'avan?ais, ravi, dans le bois. HENRI BOSCO, Le Mas Th?otime, 1945, page 247.

SYNTAXE?: a) Bois d?sert, ?pais, frais, humide, petit, sauvage, touffu, vieux; bois sacr? (= bois d?di? ? certaines divinit?s dans l'Antiquit?; confer BARR?S, Mes cahiers, tome 10, 1914, page 255, 268).

b) Bois taillis (= bois dont les arbres sont taill?s ? une certaine hauteur; confer FLAUBERT, Par les champs et par les gr?ves, 1848, page 215 et exemple 1); bois de ch?taigniers, de ch?nes, de citronniers, de cypr?s, de h?tres, d'oliviers, d'orangers, de pins, de sapins; promenade au bois; bouquet de bois (= fraction de bois, groupe d'arbres ? l'?cart; confer POURRAT, La Tour du Levant, 1931, page 296); b?tes, ?cho, fraises, oiseaux des bois; all?es, arbres, avenue, cime, corne, entr?e, ?paisseur, feuilles, odeur, ombre, profondeur du bois.

c) ? la lisi?re/? l'or?e du bois, ? travers bois; au bord/au coeur/au dessus/au fond/au milieu/au sein du/des bois; sous le couvert du bois.

d) gagner, traverser le bois; courir les bois; se promener au bois; s'enfoncer, entrer, fuir dans le bois; sortir du bois; voler, ?tre vol? comme dans un bois (confer E.

et JULES DE GONCOURT, Journal, 1886, page 625).

? Par m?taphore.

Les grands bois sombres, de l'?ge et du travail (MAURICE BARR?S, Mes cahiers, tome 14,. »

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