Définition et usage: FAT, FATE, adjectif.

Définition et usage:

FAT, FATE, adjectif.

A.— Au masculin.

1. Vieux ou familier. Niais, sot, stupide (dans Littré, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)).

— Emploi comme substantif. Je suis un grand fat d'écouter vos sornettes! [dit Eustache à l'escamoteur] (GERARD DE NERVAL, Nouvelles et fantaisies, 1855, page 217).

2. Médiocre mais très satisfait de soi. (Quasi-)synonymes : content (de soi), infatué (de sa personne), prétentieux, suffisant, vaniteux :

0 1.... ils [Ces hommes qui éprouvent une extrême sensibilité pour l'extérieur] risquent de ressembler aux plus sots, aux plus ridicules, aux plus fats de tous les hommes, à ces Chatterton manqués, à ces jeunes gens de génie méconnus, qui trouvent tout au-dessous d'eux, et anathématisent la société...

ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 401.

— Emploi comme substantif. Les muscadins et les incroyables, jeunes fats du moment dont les cheveux étaient peignés à la mode des têtes coupées (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 320 ). J'étais alors un fat, très-enflé de mon nom, de ma jeune importance et de mes petits succès de salon (OCTAVE FEUILLET, Le Roman d'un jeune homme pauvre, 1858, page 8 ).

3. Qui se croit irrésistible auprès des femmes. Ponta est un drôle de type... De grands succès l'ont rendu très fat... Il fait la cour à toutes les femmes, il a une façon de les regarder, assez gênante... (HENRY BERNSTEIN, Le Secret, 1913, 2, VII, page 22 ).

— Emploi comme substantif. Quel fat! Il croit que toutes les femmes veulent se jeter à son cou (HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 977) :

0 2. Ma mère avait eu cette faiblesse de me dire souvent dans mon enfance que j'étais joli garçon. Marianne et mon autre maîtresse me l'avaient répété. Sans être un fat, je me rendais compte que je n'avais rien pour déplaire, ni dans mon visage, ni dans ma tournure.

PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 110.

B.— Au masculin ou parfois au féminin. [En parlant de la physionomie, du comportement d'une personne] Qui manifeste la satisfaction de soi d'un homme médiocre. L'air assuré et fat des hommes que les femmes payent (ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 222 ). Il se tenait les pouces au revers de son veston, dans une attitude à la fois très fate et très gênée (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 169 ). Toujours le même dogmatisme raide, la même fate confiance en soi (MAURICE GENEVOIX, Au Seuil des guitounes, 1918, page 119 ).