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Définition et usage: FAUCHÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 14/02/2016

Extrait du document

faux. En se rassemblant sur ses hanches pour bondir, la jument avait lancé, en fauchant, sa jambe droite (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1502):

 

0 8. OLIVIER : Oh! du bouquet... un cheval qui fauche!

 

THÉRÈSE : Non, monsieur, il ne fauche pas (...) il billarde seulement...

 

EUGÈNE LABICHE, Un Mari qui lance sa femme, 1864, II, 6, page 417.

 

Par analogie. [Le sujet désigne une personne, notamment atteinte de tabès] Un malade de la moelle qui fauche d'une jambe (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1865, page 209 ).

 

Emploi transitif. Il boitait depuis sa naissance (...). On le voyait arriver, bien avant l'heure, fauchant de sa jambe courte le dallage des couloirs (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 133 ).

 

Remarque : On rencontre dans la documentation a) Fauchant, ante, participe présent adjectif. Qui fauche, a ) [Correspond à faucher I B 1 b] L'arbitre, délicatement, lança la petite balle blanche (...) et le cliquetis précipité recommençait, les raclements, les coups fauchants dans les tibias (MAURICE GENEVOIX, Match à Vancouver, 1942, page 223 ). [3 ).) [Correspond à faucher I B 2 b] Une mitrailleuse faisait du tir fauchant (ALAIN FOURNIER, Correspondance [avec Rivière], 1911, page 305). b) Fauchants, substantif masculin pluriel Argot. Ciseaux. Certains instruments pouvant forcer une serrure ou crocheter une porte, et d'autres pouvant couper ou trancher, les deux familles d'outils sinistres que les voleurs appellent « les cadets » et « les fauchants » (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 929). c) Fauchement, substantif masculin, confer supra II. Me faire battre le bas des jambes du « fauchement » de ses pieds inertes (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1891, page 34).

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 283. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 248, b) 444; XXe. siècle : a) 494, b) 459.

Définition et usage:

FAUCHÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

 

I.— Participe passé de faucher*

 

II.— Emploi adjectival.

 

A.— Qui a été coupé avec la faux. Des enfants qui, après avoir joué et s'être roulés dans des amas de luzerne fauchée, éprouvent souvent de singuliers vertiges (CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 351 ). La lourde torpeur (...) que berçait seule, dans les prairies fauchées, la cantilène monotone des grillons (LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 154 ).

 

Emploi comme substantif masculin. Manière de faucher. Simon a un fauché lent et large qui déblaie bien (...). Ça tourne clair autour de lui (JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 175 ).

 

B.— Au figuré, familier. Qui n'a pas d'argent. Être fauché comme les blés. — Von Zufriede, mais il est fauché! Il a perdu, avant-hier en Bourse, six cent mille francs (LÉON DAUDET, Phryné, 1937, page 41 ). — Vous venez demander à Dupont?... commençai-je. — Un peu d'oseille, voilà. J'suis à la côte, fauché, rétamé (PAUL VIALAR, Le Bon Dieu sans confession, 1953, page 104 ).

 

Par antiphrase. S'il n'a pour travailler que les laboratoires de l'École, eh bien, il n'est pas fauché (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO,

 

Heureux les, 1946, page 106 ). — Eh ben! fit-elle [Fanfan à François], sans autre forme de procès, avec vous il est pas fauché! (...) je ne peux pas croire que vous êtes un fortiche en affaires (PAUL VIALAR, Carambouille, 1949, page 99 ).

 

Emploi comme substantif. — Tu gagnes bien ta vie ici? demanda Estian [à la fille] — Oh! ça dépend. Il y a beaucoup de fauchés et de gigolos à la manque (LÉON DAUDET, Phryné, 1937, page 146 ). Mais ces républicains, tout de même, des fauchés, de la crapule; j'ai vidé cinq cents poches pour quelques radis [dit une voleuse] (ALEXANDRE ARNOUX, Algorithme, 1948, page 141 ).

 

Fréquence absolue littéraire : 216. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 169, b) 182; XXe. siècle : a) 544, b) 348.

 

Forme dérivée du verbe \"faucher\" faucher

 

FAUCHER, verbe.

 

I.— Emploi transitif.

 

A.— Couper (des fourrages, des céréales) avec une faux, une faucheuse. Faucher la luzerne, le blé, les moissons :

 

0 1.... quatorze moissonneurs, la poitrine nue et les jambes écartées, fauchaient des seigles. Les fers sifflaient dans la paille qui se versait à droite. Chacun décrivait devant soi un large demi-cercle, et, tous sur la même ligne, ils avançaient en même temps.

 

GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1,, 1880, page 27.

 

[Par métonymie de l'objet] Faucher une prairie, les prés. Dans le temps qu'on battait encore au fléau et qu'on fauchait de grandes pièces de foin à la faux ou bien à la faucille (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 199 ).

 

emploi absolu. — Monsieur Michel, c'est-il vrai que vous avez pensé à faucher avec une faucheuse? — J'y ai pensé, en effet (RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève,

 

1907, page 194) :

 

0 2.... la faux est dirigée de droite à gauche. Elle a par là un sens de coupe. On fauche dans ce sens, et donc de droite à gauche, en marchant perpendiculairement devant soi, en se balançant d'un pied sur l'autre...

 

JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 75.

 

Expression. Faucher l'herbe sous le(s) pied(s) de quelqu'un. Synonyme : couper* l'herbe sous le(s) pied(s) de quelqu'un.

 

B.— Par analogie.

 

1. a) Couper, abattre comme avec une faux. Passant sa colère sur des ombelles, qu'il fauchait d'un coup de badine, il bougonna rageusement (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 187 ). Aussitôt une flamme rouge, pan! et ce boulet qui nous fauche notre grand mât (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1944, Ire. partie, 2e. journée, 6, page 1016 ).

 

Spécialement. Guillotiner. Tu seras fauché dans trois jours, répliqua le chef de la sûreté (HONORE DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 549).

 

b) Faire tomber, jeter à terre. Si vous patinez aussi près que ça... vous allez tout à l'heure me faucher, vous savez? (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Madame la Duchesse. 1893, page 166 ). Un garçon boucher surgit près de nous, d'un coup de bras fauche le voleur qui croule juste au ras du trottoir à nos pieds, et gémit (ANDRE GIDE, Journal, 1905, page 184 ).

 

En particulier. SPORTS. Faire tomber irrégulièrement (un adversaire) en pleine course (confer Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) Supplément 1970).

 

Spécialement. Abattre en grand nombre. Les mitrailleuses avaient fauché des rangées d'hommes (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 204) :

 

0 3. C'était donc peu de dire que le feu tue. Le feu moderne fauche, il supprime, il interdit le mouvement et la vie de toute zone qu'il bat. Quatre hommes résolus tiennent mille hommes en respect, couchent morts ou vifs tous ceux qui se montrent.

 

PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 62.

 

c) Au figuré.

 

Rendre faible, épuiser. Un petit restaurant lui envoya au passage un flot de jazz. Ses jambes, fauchées de fatigue, retrouvèrent un soudain élan (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 312) :

 

0 4. La fatigue sourdement montée sous la griserie de l'air et du soleil l'avait fauchée dès qu'elle avait touché le quai de la station. Et les jambes lui avaient manqué. JOSEPH PEYRÉ, Matterhom, 1939, page 167.

 

Faire mourir, tuer. Ces populations dont la tuberculose, la faim et le froid avaient fauché près de la moitié (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14,

 

1935, page 443) :

 

0 5.... la mort faisait sans repos son oeuvre ignorée, fauchait des hommes comme pour fertiliser le champ où d'autres hommes pousseraient.

 

ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 336.

 

Anéantir, détruire. Je m'étais levé dès 6 heures (...) en excellente disposition pour le travail, mais bientôt une petite crise néphrétique a fauché mon élan (ANDRE GIDE, Journal, 1916, page 555 ). Il vit le petit garçon relever la tête, lui sourire, et venir vers lui, ce qui faucha net son courage (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 784) :

 

0 6.... j'ai désiré cette fille, un désir de trois jours qu'elle a pris soin de faucher dans sa fleur, avec une maladresse de pouliche entretenue...

 

PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Monsieur de Phocas, 1901, page 243.

 

Absolument. Il mit la mitrailleuse en position, tira deux longues rafales, aller-retour, en fauchant (ANDRE MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 642 ).

 

2. [Par analogie avec le mouvement décrit par la faux]

 

a) Décrire un large mouvement (du bras, de la main) qui semble couper (un espace). Alors, d'une voix forte et soudain distincte, fauchant la salle du bras : « Regardez ceux qui m'injurient ici pour m'interrompre... » (ANDRE MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 111 ). Un soldat de l'Armée d'Afrique (...) allait d'un pas allongé et ferme en fauchant l'air de gestes larges de ses bras (ALEXANDRE ARNOUX, La Nuit de Saint-Avertin, 1942, page 53 ).

 

b) Spécialement. Effectuer un tir en utilisant le procédé du fauchage. La plus bruyante [mitrailleuse] (...) fauche les bois dans la direction de la 8e (MAURICE GENEVOIX, Nuits de guerre, 1917, page 280 ).

 

C.— Spécialement, populaire. Voler, chaparder :

 

0 7. Le Fridolin se plaint qu'on lui ait fait les poches et qu'on lui ait refait jusqu'à son tabac. J'aime mieux vous dire, mon général, que c'est nous qui avons fait le coup et que nous avons en effet tout fauché.

 

BLAISE CENDRARS, La Main coupée, 1946, page 197.

 

II.— Emploi intransitif. MANÈGE. [Le sujet désigne un cheval] Traîner en demi-rond une des jambes de devant en décrivant un mouvement semblable à celui de la

« faux.

En se rassemblant sur ses hanches pour bondir, la jument avait lancé, en fauchant, sa jambe droite (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page1502) :Ø 8.

OLIVIER : Oh! du bouquet...

un cheval qui fauche!THÉRÈSE : Non, monsieur, il ne fauche pas (...) il billarde seulement...EUGÈNE LABICHE, Un Mari qui lance sa femme, 1864, II, 6, page 417.— Par analogie.

[Le sujet désigne une personne, notamment atteinte de tabès] Un malade de la moelle qui fauche d'une jambe (EDMOND DE GONCOURT, JULESDE GONCOURT, Journal, 1865, page 209 ).· Emploi transitif.

Il boitait depuis sa naissance (...).

On le voyait arriver, bien avant l'heure, fauchant de sa jambe courte le dallage des couloirs (ROGER MARTINDU GARD, Devenir, 1909, page 133 ).Remarque : On rencontre dans la documentation a) Fauchant, ante, participe présent adjectif.

Qui fauche.

α ) [Correspond à faucher I B 1 b] L'arbitre, délicatement,lança la petite balle blanche (...) et le cliquetis précipité recommençait, les raclements, les coups fauchants dans les tibias (MAURICE GENEVOIX, Match àVancouver, 1942, page 223 ).

β ).) [Correspond à faucher I B 2 b] Une mitrailleuse faisait du tir fauchant (ALAIN FOURNIER, Correspondance [avec Rivière] ,1911, page 305).

b) Fauchants, substantif masculin pluriel Argot.

Ciseaux.

Certains instruments pouvant forcer une serrure ou crocheter une porte, et d'autrespouvant couper ou trancher, les deux familles d'outils sinistres que les voleurs appellent « les cadets » et « les fauchants » (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1,1862, page 929).

c) Fauchement, substantif masculin, confer supra II.

Me faire battre le bas des jambes du « fauchement » de ses pieds inertes (EDMOND ETJULES DE GONCOURT, Journal, 1891, page 34).STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 283.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 248, b) 444; XXe.

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