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Définition et usage: FAUNE 1, substantif masculin.

Publié le 14/02/2016

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Définition et usage:

FAUNE 1, substantif masculin.

 

A.— MYTHOLOGIE LATINE. Divinité champêtre représentée avec un torse humain, des oreilles pointues, des pieds et des cornes de chèvre. (Quasi-)synonymes : satyre, Sylvain. Les nymphes lascives (...) d'un éclat de rire agaçaient sur les rives Les Faunes indolents couchés dans les roseaux (ALFRED DE MUSSET, Rolla, 1833, page 1 ). S'enivrer, lascif, Aux blanches nudités des nymphes peu vêtues, Le faune aux pieds de chèvre, aux oreilles pointues! (VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 1, 1856, page 93 ). Je regrette le temps (...) des faunes animaux, Dieux qui mordaient d'amour l'écorce des rameaux Et dans les nénufars baisaient la Nymphe blonde! (ARTHUR RIMBAUD, Poésies, 1871, page 40 ). Confer aussi bruni, ie exemple 1 :

 

0 1. Frappant sur la mousse des bois la corne de leurs pieds, les faunes à bouche fendue suivent le vieux Pan des pasteurs, qui claque dans ses mains au milieu de son troupeau; ils ricanent, ils sont velus; leur front rugueux est couvert de boutons roses comme les bourgeons de tilleuls à la saison du printemps.

 

GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 474.

 

L'Après-midi d'un faune. Eglogue de Mallarmé. Un petit poëme, trop annoncé sur la couverture de la République des Lettres, l'Après-midi d'un Faune (STEPHANE MALLARME, Correspondance, 1876, page 115 ). Prélude à l'Après-midi d'un faune. Poème symphonique de Debussy.

 

Par métonymie. Statue représentant un faune. Un faune en marbre. Le FAUNE BARBERINI, la plus admirable traduction, par le marbre et l'art statuaire, d'une humanité contemporaine des dieux (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 813 ).

 

Remarque : Le faune, étant dans la mythologie latine un des symboles de la fécondité, il connote souvent l'espièglerie libidineuse, la lubricité.

 

B.— Par comparaison et familier. Homme présentant des ressemblances physiques avec un faune, ou ayant un comportement libidineux ou lubrique. Il [Fondan] fit le lapin comme il disait, avançant la bouche, frisant le nez, dans un remuement du museau entier. Sa tête de faune canaille suait le vice (EMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1286 ). La femme criait à Maupassant : « A moi, mon faune! » — se jetait sur lui et lui suçait la verge (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 324) :

 

0 2. Graslin avait un nez retroussé, une bouche à grosses lèvres lippues, un front cambré, des pommettes rieuses, des oreilles épaisses à larges bords corrodés par l'âcreté du sang; enfin c'était le satyre antique, un faune en redingote, en gilet de satin noir, le cou serré d'une cravate blanche.

 

HONORÉ DE BALZAC, Le Curé de village. 1839, page 25.

 

REMARQUE : 1. Faunin, substantif masculin et adjectif, a) Substantif masculin. Petit faune. [La bacchante] (...) mollement renversée en arrière, s'appuie d'une main sur l'épaule d'un petit faunin, se haussant sur la pointe du pied (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 13 ). b) Adjectif. Qui tient du faune. De petits paysans faunins chevauchant des chèvres (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881 page 14 ). Un buste de Verlaine placé au milieu d'une marche, souriait, de son visage faunin (ROBERT, COMTE DE MONTESQUIOU-FEZENSAC, Mémoires, tome 3, 1921, page 190 ). Les formes fauniaque et faunien, ienne, adjectivales enregistrées par DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), ne sont pas attestées dans la documentation 2) Faunerie, substantif féminin. État d'une personne qui ne s'occupe que des faunes ou d'actions (libidineuses ou lubriques) généralement attribuées aux faunes. Confer érotique exemple 4.

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