Définition et usage: FAVORI, FAVORITE, adjectif et substantif.

Définition et usage:

FAVORI, FAVORITE, adjectif et substantif.

I.— Adjectif. Qui est (pour quelqu'un) objet de prédilection. (Quasi-)synonyme : préféré.

A.— [En parlant d'une personne] Elève, disciple favori. En ce moment la camérière favorite de Mme. la baronne Danglars entra (ALEXANDRE DUMAS PERE. Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 691 ). Ma tante Cora, qui était ma confidente favorite (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Climats, 1928, page 39 ).

B.— [En parlant d'un animal, d'une chose] Mot, livre, thème, jeu, sujet, lieu favori; arme, chanson, occupation favorite. J'entendis les aboiements du chien favori d'Arabelle (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 264 ). Je vais déposer cette fleur sur son banc favori (VICTOR HUGO, Ruy Blas, 1838,1, 3, page 354 ). Il nous fit servir un saladier tout plein de mon dessert favori (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 532 ).

— Spécialement. SPORTS. Considéré comme apte à gagner une épreuve. On me nourrit comme un cheval favori (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Foumier] , 1910, page 214 ).

II.— Substantif.

A.— Favori, substantif masculin.

1. [En parlant d'une personne; avec un complément de nom introduit par de] Celui qui est (pour quelqu'un ou un groupe) objet d'une préférence marquée. Favori de la Cour. Monsieur de Fontaine, un des favoris de Louis XVIII (HONORE DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 354 ). Il fut le favori de sa mère et de ses professeurs (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 34) :

0 1.... de bonne heure il acquit, comme violoniste, une virtuosité qui fit de lui pendant longtemps le favori, presque l'idole des concerts de la cour.

ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 30.

2. SPORTS (notamment HIPPISME). Concurrent qui passe pour avoir le plus de chances de gagner une épreuve. Ce coureur cycliste est le favori du Tour de France (JEAN GIRODET, Logos, Paris, Bordas, 1976) :

0 2. — Dis donc, explique-moi... pourquoi la cote de ta pouliche monte-t-elle? ça fait un boucan! Il tressaillit, il laissa échapper : — Ah! ils causent... quelle race, ces parieurs! Quand j'ai un favori, ils se jettent tous dessus, et il n'y en a plus pour moi. Puis, quand un outsider est demandé, ils clabaudent, ils crient comme si on les écorchait.

ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1392.

B.— Favorite, substantif féminin.

1. [Avec un complément prépositionnel de] Celle qui est (pour quelqu'un) objet d'une préférence marquée. La duchesse vint voir plus de vingt fois si sa favorite n'était pas incommodée par l'humidité (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel, 1842, page 90 ). Elle était la bête noire des unes, et la favorite des autres (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958 page 114 ).

2. Spécialement.

a) Maîtresse préférée (d'un roi, d'un prince). Le service du roi lui fournissait toutes les raisons de ne pas contenter une favorite dont la faveur déclinait (FRANÇOIS MAURIAC, Vie de Jean Racine, 1928, page 153 ). Les historiens d'autrefois, qui ramenaient tout à des mariages de rois, à des caprices de favorites (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1932, page 111) :

0 3. Comme un sultan tire de la foule sa favorite ou son vizir, vous m'avez fait auprès de vous une place privilégiée et vous voulez que j'y reste sagement sans élever la voix...

HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 970.

b) Vieux. Première voiture omnibus mise en service dans Paris (d'après Dictionnaire français-français des mots rares et précieux 1965). Il y a une favorite qui passe à la Porte Saint Denis et vous mène à l'Observatoire (HONORE DE BALZAC, Correspondance, 1831, page 634 ).