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Définition et usage: FÉBRILE, adjectif.

Publié le 25/09/2018

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Définition et usage:

FÉBRILE, adjectif.

A.— Dans le domaine médecine.

1. [En parlant d'un symptôme] Qui décèle la fièvre. Pouls fébrile. Rien en elle, hors une ténuité de souffle et une mince haleine fébrile, ne trahissait le venin si présent

de la mort (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 247 ).

2. [En parlant de pers] Qui a de la fièvre. Malade fébrile (Dictionnaire français de médecine et de biologie (A. MANUILA, L. MANUILA, M. NICOLE, H.

LAMBERT) tome 2 1971). (Quasi-)synonyme : fébricitant.

3. [En parlant d'état pathologique] De fièvre. Mouvement fébrile; poussée, réaction fébrile. Les accès fébriles ou sub-fébriles, associés à une toux persistante

(EDMOND NOCARD, ÉMILE LECLAINCHE, Les Maladies microbiennes des animaux, 1896, page 249 ).

— Accompagné de fièvre Maladie fébrile. Nous allons tous demain nous réveiller avec des courbatures fébriles (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres,

1937, page 145 ). Une polyarthrite fluxionnaire aiguë fébrile (PIERRE RAVAULT, GEORGES VIGNON, Rhumatologie clinique, 1956, page 542 ).

B.— Au figuré.

1. [En parlant de pers] Qui est dans un état d'excitation nerveuse intense. (Quasi-)synonyme : agité. Une petite femme nerveuse souple, fébrile, remuante (EDMOND

DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1299 ). Elle était (...) à la fois fébrile dans ses mouvements et apathique dans ses poses (ROGER

MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, page 1242) :

Ø 1. Quoi qu'il fît pour rester de sang-froid, la colère le gagnait; il se sentait devenir nerveux et fébrile, tandis que Sigognac, impassible, semblait, par sa garde

irréprochable, prendre plaisir à l'irriter.

THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 245.

PARADIGMES. Angoissé, impatient, inquiet et fébrile.

— [En parlant d'un trait physique, d'un comportement] Qui dénote de la fébrilité. Agitation, hâte fébrile; mouvements, transports fébriles; mains fébriles. Lorsqu'elle

entendait le bruit de la clef dans la serrure de la porte d'entrée (...) le mouvement des aiguilles [à tricoter] devenait fébrile (JACQUES CHARDONNE, Les Destinées

sentimentales, III, 1936, page 217 ). Toute la matinée se passa en allées et venues fébriles; je me trouvai bientôt au milieu de mes tiroirs ouverts et de ma chambre

bouleversée (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 199) :

Ø 2. Du plus loin qu'elle l'aperçut, Madame du Toît s'élança vers lui et commença d'une voix fébrile un incompréhensible plaidoyer. Spectacle odieux, cette femme

qui pleurait, bafouillait et n'arrivait pas à exprimer clairement ce qu'elle attendait de lui! Il l'écoutait avec l'embarras qu'il éprouvait toujours à voir le désordre d'un

sentiment qui ne se domine pas.

JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, page 118.

— [En parlant d'un sentiment, d'un état de conscience] Intense et tourmenté, qui pousse à une agitation désordonnée. Anxiété, excitation, impatience, joie fébrile.

Quelque exaltation maladive ou tout au moins fébrile (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 2, Souvenirs et promenades, 1896, page 148 ). Étienne le Bossu

vivait une attente fébrile. Ce nerveux, depuis la fuite et l'abandon de sa femme, avait concentré en lui une passion dévorante (MAXENCE VAN DER MEERSCH,

Invasion 14, 1935, page 180) :

Ø 3. C'est la fin, répéta Maurice, Paris brûle! Il s'excitait avec ces mots, redits à vingt reprises, dans un besoin fébrile de parler, après la lourde somnolence qui l'avait

tenu presque muet, pendant trois jours.

ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 629.

2. Par analogie. [En parlant d'un groupe humain, d'une activité sociale] Qui manifeste une intense activité. Le charme de cette ville unique [Séville] (...) se noyait

dans l'agitation d'une foule fébrile, miséreuse ou trop riche (PAUL MORAND, Le Flagellant de Séville, 1951, page 241 ).

REMARQUE : Fébrillaire, adjectif. Quand je commençais à écrire (...) j'étais émerveillé du secours que m'apportait le mouvement de la plume sur le papier. Il

m'ouvrait, ce mouvement fébrillaire rythmé, des avenues et des avenues dans l'esprit (LÉON DAUDET, Le Monde des images, 1919, page 167 ).

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 313. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 219, b) 539; XXe. siècle : a) 629, b) 476.

DÉRIVÉS : Fébrilement, adverbe [Correspond à fébrile B] D'une manière fébrile, avec nervosité. Parler fébrilement. Il ne pouvait contenir son agitation. Il se

promenait fébrilement sur le quai de la gare (JULES VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, page 179 ). Quant à la dame en noir, il était visible

qu'elle faisait un effort inouï pour dissimuler le sentiment d'effroi qui perçait, malgré tout, son regard troublé, pour nous cacher l'émotion qui lui faisait fébrilement

serrer le bras de son jeune compagnon (GASTON LEROUX, Le Parfum de la dame en noir, 1908, page 144 ). Par analogie. Très activement. [Les] bombes

atomiques, que le Reich préparait fébrilement (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 23 ).

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