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Définition: ÉTRANGE, adjectif et substantif masculin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTRANGE, adjectif et substantif masculin. I.— Adjectif. A.— Vieux, littéraire. Synonyme : étranger. Captif en pays étrange (ERNEST PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1914, page 29) : Ø 1.... comme nous suivions, quasi depuis sa source, cette rivière [l'Indre] qui passe chez nous, je ne me trouvais plus si étrange et ne me sentais plus en un pays perdu. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 207. B.— Qui est hors du commun, qui sort de l'ordinaire, inhabituel. 1. Vieilli. Terrible, excessif, inconvenant Si vous saviez à quelles étranges extrémités j'ai été réduite (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 50) : Ø 2. AMBROISE. — (...) Dès longtemps je vous aime, et vous presse, Madame, De recevoir ma main, de devenir ma femme : C'est trop long-temps, aussi, me jouer, m'amuser : Il faut m'admettre enfin, ou bien me refuser. Mme. ÉVRARD. — Mais vous pressez les gens d'une manière étrange, Il le faut avouer. JEAN-FRANÇOIS COLLIN D'HARLEVILLE, Le Vieux célibataire, 1792, II, 6, page 44. 2. Usuel. Qui surprend l'esprit, les sens par un (ou des) caractère(s) inhabituel(s); singulier, extraordinaire. a) [En parlant d'une personne, d'un animal ou d'une plante] Étrange animal; créature, fille, homme, personnage étrange. C'est un étrange peintre, un singulier génie que Goya! (THÉOPHILE GAUTIER, Tra los montes, 1843, page 115) : Ø 3. Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d'étranges fleurs sur des étagères, Écloses pour nous sous des cieux plus beaux. CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, 1861, page 223. Ø 4. Quant à l'aîné des enfants, Étienne, c'était un étrange garçon (...). C'était un bossu (...). Il avait été marié. Il était arrivé dans le Nord avec sa femme. Mais il la battait, la séquestrait (...). Au fond, un déséquilibré. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 49. b) [En parlant d'un inanimé concret ou abstrait] Fort étrange; d'une étrange façon. Demande étrange et surtout inattendue (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 10 ). Le toit était baigné d'une étrange lumière (...) : c'était la lune (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 965 ). Remarque : 1. Comme beaucoup d'adjectif, étrange a une valeur intensive quand il est antéposé : étrange aventure/événement étrange; étrange regard/voix étrange; étrange sensation/impression étrange; étranges paroles/mots étranges. 2. Autres associations. Étrange et bizarre; étrange et magnifique; étrange et mystérieux; étrange et terrible. — Spécialement. PHYSIQUE NUCLÉAIRE. Particule étrange. Particule fondamentale dont le comportement reste inexpliqué et qui a une étrangeté non nulle (confer Histoire générale des sciences (SOUS LA DIRECTION DE RENÉ TATON), tome 3, volume 2, 1964, page 380). c) Locutions. — courant. C'est, il est, il paraît, il semble étrange de + infinitif, que + proposition; c'est étrange comme + proposition; trouver étrange de + infinitif, que + proposition; c'est une chose étrange que + substantif, de + infinitif, comme + proposition; quelle chose étrange de + infinitif, que + substantif ou proposition C'est une chose étrange que la facilité avec laquelle les coquins croient que le succès leur est dû (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 218 ). C'était étrange de ne savoir que faire de soi, de son corps (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 233 ). — plus rares. Il est étrange à + infinitif, combien, comme + proposition; c'est une chose étrange à quel point, combien, comme + proposition Il est étrange combien toutes mes rigoles se bouchent, comme toutes mes plaies se ferment (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1847, page 5 ). Il est étrange à penser que... (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 293 ). d) Avec une valeur adverbiale. Ta voix sonnait étrange tout à l'heure quand tu parlais devant le monde (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 246 ). II.— Substantif masculin avec valeur de neutre. Caractère étrange de quelque chose; ce qui présente un caractère étrange. L'insolite et l'étrange d'un appartement garni et déjà sali par d'autres (JULES MICHELET, Journal, 1852, page 191 ). Le singulier me touche et l'étrange me charme; J'excuse le bizarre et me sens fort épris Du rare (ROBERT, COMTE DE MONTESQUIOU-FEZENSAC, Les Hortensias bleus, 1896, page 6) : Ø 5. L'étrange est une tentation : en souffrir c'est en jouir. Voilà bien son ambivalence. Conscience de l'étrange, séduction de l'étrange et horreur de l'étrange, c'est tout un. LOUIS VAX, La Séduction de l'étrange, Paris, Presses Universitaires de France, 1965, page 13. — L'étrange est que. L'étrange est que dans cette dépersonnalisation systématique, (...) tout rend l'effet maximum (ANTONIN ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1938, page 70 ). Remarque : La plupart des dictionnaires généraux enregistrent le verbe transitif étranger, vieux. Chasser, éloigner. Les rats, les moineaux ont étrangé les pigeons du colombier (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1835). Après la première connaissance [dit Octave de ses amis] il n'en est aucun que mes discours n'étrangent de moi (Henri Beyle, dit Stendhal, Armance, 1827, page 150). Spécialement, vénerie rare. Étranger le gibier d'un pays (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1835). Emploi pronominal réfléchi Le gibier s'est étrangé de cette plaine (ibidem). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8 642. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 8 391, b) 14 503; XXe. siècle : a) 13 492, b) 13 707.

« Particule fondamentale dont le comportement reste inexpliqué et qui a une étrangeté non nulle (confer Histoire générale des sciences (SOUS LA DIRECTION DE RENÉ TATON), tome 3, volume 2, 1964, page 380). c) Locutions. — courant.

C'est, il est, il paraît, il semble étrange de + infinitif, que + proposition; c'est étrange comme + proposition; trouver étrange de + infinitif, que + proposition; c'est une chose étrange que + substantif, de + infinitif, comme + proposition; quelle chose étrange de + infinitif, que + substantif ou proposition C'est une chose étrange que la facilité avec laquelle les coquins croient que le succès leur est dû (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 218 ).

C'était étrange de ne savoir que faire de soi, de son corps (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 233 ). — plus rares.

Il est étrange à + infinitif, combien, comme + proposition; c'est une chose étrange à quel point, combien, comme + proposition Il est étrange combien toutes mes rigoles se bouchent, comme toutes mes plaies se ferment (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1847, page 5 ).

Il est étrange à penser que...

(THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 293 ). d) Avec une valeur adverbiale.

Ta voix sonnait étrange tout à l'heure quand tu parlais devant le monde (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 246 ). II.— Substantif masculin avec valeur de neutre.

Caractère étrange de quelque chose; ce qui présente un caractère étrange.

L'insolite et l'étrange d'un appartement garni et déjà sali par d'autres (JULES MICHELET, Journal, 1852, page 191 ).

Le singulier me touche et l'étrange me charme; J'excuse le bizarre et me sens fort épris Du rare (ROBERT, COMTE DE MONTESQUIOU-FEZENSAC, Les Hortensias bleus, 1896, page 6) : Ø 5.

L'étrange est une tentation : en souffrir c'est en jouir.

Voilà bien son ambivalence.

Conscience de l'étrange, séduction de l'étrange et horreur de l'étrange, c'est tout un. LOUIS VAX, La Séduction de l'étrange, Paris, Presses Universitaires de France, 1965, page 13. — L'étrange est que.

L'étrange est que dans cette dépersonnalisation systématique, (...) tout rend l'effet maximum (ANTONIN ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1938, page 70 ). Remarque : La plupart des dictionnaires généraux enregistrent le verbe transitif étranger, vieux.

Chasser, éloigner.

Les rats, les moineaux ont étrangé les pigeons du colombier (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1835).

Après la première connaissance [dit Octave de ses amis] il n'en est aucun que mes discours n'étrangent de moi (Henri Beyle, dit Stendhal, Armance, 1827, page 150).

Spécialement, vénerie rare.

Étranger le gibier d'un pays (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1835).

Emploi pronominal réfléchi Le gibier s'est étrangé de cette plaine (ibidem). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8 642.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 8 391, b) 14 503; XXe.

siècle : a) 13 492, b) 13 707. 2. »

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