Définition / Usage: APOCRYPHE, adjectif et substantif.

Définition / Usage: APOCRYPHE, adjectif et substantif. A.— RELIGION. adjectif. [En parlant d'un texte, d'un livre] Dont l'Église ne reconnaît pas l'origine divine, qu'elle place hors du canon des Livres inspirés : Ø 1. Il vous a plu de supprimer une multitude d'évangiles, que vous appelez apocryphes, qui cependant ne le sont pas plus que les autres. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, tome 2, 1797, page 343. — Substantif masculin pluriel. Les apocryphes. Les livres dont l'appartenance au canon des livres inspirés de la Bible est douteuse ou erronée : Ø 2. À Monsieur Edme Laurency. 7 novembre, Monsieur, Le livre dont vous êtes le publicateur se rattache à cette famille de livres mystérieux dont font partie la Bible hébraïque et les autres Bibles de l'Orient. Les apocryphes, sur lesquels aucun jugement sain n'a encore été porté, sont un des groupes de ce grand ensemble d'oeuvres étranges, mi-partie d'esprit terrestre et d'esprit visionnaire. VICTOR HUGO, Correspondance, 1871, page 298. B.— Par extension, adjectif. Non authentique, faux : Ø 3. Je connais un prêtre vraiment pieux que j'aime et qui m'embarrasse jusqu'au malaise. Il y a en lui un besoin de contradiction, surtout en matière d'exégèse et même de liturgie, qui me paralyse. Il me parlait aujourd'hui du pape, raturant des noms de saints reconnus ou supposés apocryphes ou inexistants, quoique vénérés par toute l'Église, depuis des siècles. LÉON BLOY, Journal, 1904, page 223. Ø 4. Je rejette absolument les faits allégués par Charles du Lys, relativement à Guy de Cailly (...). Les lettres d'anoblissement de Guy de Cailly sont apocryphes. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, page 359, note 2. Ø 5.... l'Abbé Cave avait déjà repris son ton affable, et, tendant à Fleurissoire l'enveloppe où il venait d'inscrire l'adresse apocryphe du Cardinal : — Voudrez-vous la mettre à la poste vous-même; c'est plus prudent : les lettres des curés sont ouvertes. ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 794. — En particulier. [En parlant d'un livre, d'une oeuvre,...] Dont l'attribution à un auteur déterminé est erronée : Ø 6.... il y a beaucoup d'ouvrages que Tiedemann a déclarés apocryphes et qui aujourd'hui sont reconnus authentiques... VICTOR COUSIN, Histoire de la philosophie moderne, 1847, page 272. Remarque : Dans l'exemple suivant, le mot est employé en parlant d'un vin à étiquette falsifiée : Ø 7.... depuis son jeune âge, Corentin avait appris à tirer d'un aubergiste des choses plus essentielles que des plats douteux et des vins apocryphes. HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 310. — Rare, en emploi substantival (neutre) : Ø 8.... il y a eu, dans la grande reconstruction [après la Révolution] , du vrai, du solide et de l'authentique; il y est aussi entré bien du mensonge, de l'apocryphe et du postiche. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits contemporains, tome 3, 1846-69, page 421. DÉRIVÉS : 1. Apocryphiste, substantif. Auteur d'un apocryphe biblique. 2. Apocryphité, substantif féminin. Caractère d'un écrit apocryphe; écrit apocryphe. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : Apocryphe. 69. Apocryphité. 1.