Définition / Usage: APPARAT1, substantif masculin.

Définition / Usage: APPARAT1, substantif masculin. Déploiement de pompe ou de faste. A.— [En parlant d'inanimés concrets considérés comme éléments de luxe] Dîner d'apparat (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter)); costume d'apparat (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. Il me semblait que la cour s'était résignée à une simplicité trop démocratique, et que cela devait lui faire du tort dans l'esprit des populations. J'aurais voulu plus de faste, plus d'apparat, quelque chose de cette magnificence que Louis XIV déploya devant les ambassadeurs du roi de Siam, de cette prodigalité orientale qui distinguait le kalife Haroun-el-Raschid;... LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 223. Ø 2.... sous l'apparat de sa tenue [de Barroux] , sous la pompe de son éloquence, il y avait un hésitant, un attendri, un bon homme qui pleurait en relisant les vers de Lamartine. ÉMILE ZOLA, Paris, 1898, page 60. Ø 3. Si les pièces de réception et d'apparat sont parfois tendues de courtines, de larges tapisseries, qui les ornent tout en rendant les parois moins froides, il n'y a point généralement de tapis à terre, et le sol est seulement garni, selon le temps et la saison, de verdure fraîche ou d'herbes sèches. EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 160. — Vieux. [En parlant de pers] . · Maîtresse d'apparat : Ø 4. Naturellement il [Lucien] tient et à sa maîtresse d'apparat et à sa fiancée. HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 163. · Factoton d'apparat. Chargé de régler l'apparat : Ø 5.... j'appris que c'était un de ces factotons d'apparat, de ces commensaux honorifères qui ont tout juste assez d'esprit pour régler le cérémonial et l'étiquette dans la maison d'un grand seigneur... VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 2, 1812, page 210. — ARTS GRAPHIQUES. Lettre d'apparat. Lettre coloriée, dorée, chargée d'arabesques, que l'on mettait au commencement des chapitres dans les manuscrits (Confer Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. B.— [En parlant de la somptuosité de certaines formes d'expression, intellectuelles ou artistiques] : Ø 6. Ce n'est plus ici [Véronèse, dans le Jupiter foudroyant les crimes] seulement un merveilleux peintre d'apparat, déployant pour la fête des yeux de grandioses ordonnances revêtues des plus belles couleurs... THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 45. Ø 7.... pour donner plus d'apparat à cette musique où il glorifiait la venue prochaine du Messie — il [Bach] emprunte la majesté de l'ouverture française. ANDRÉ PIRRO, Jean-Sébastien Bach, 1919, page 92. — RHÉTORIQUE. Discours d'apparat (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 8. M. de Fontanes excellait davantage dans cette éloquence d'apparat que Napoléon lui faisait déployer dans les grandes cérémonies de son règne, comme la pompe de l'Empire. ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 294. C.— Généralement péjoratif. Affectation, ostentation. Il ne dit rien, ne fait rien qu'avec apparat; il y a dans tout ce qu'il fait un air d'apparat (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932) : Ø 9.... tu ne comprendras jamais Suarès et pourquoi il a pu me troubler. Il y a dans son oeuvre (et en lui je ne sais pas mais peu m'importe) une puissance de désespoir effroyable. Jamais on n'a mis un tel apparat; une telle grandiloquence, une telle affectation à dire que : rien n'est. JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1907, page 251. Ø 10. Tel homme que je connais est dénué d'humilité vraie, mais il a une modestie d'apparat, une modestie ostentatoire qui est pire que tout et qui m'inspire le plus violent dégoût. JULIEN GREEN, Journal, Le Bel aujourd'hui, 1955-58, page 235.