DÉGLUTITION, substantif féminin.

DÉGLUTITION, substantif féminin.  

Fait de faire passer le bol alimentaire et la salive de la bouche à l'estomac, par le canal de l'oesophage. Les ruisseaux, élargis et fangeux, se déversaient dans les égoûts, avec un bruit de déglutition (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 612 ). D'une puissante déglutition il avala sa salive, refoulant en même temps les paroles irrévocables (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant,  1945, page 272) : 

Ø ... si elle ne peut plus déglutir les aliments, c'est que la déglutition symbolise le mouvement de l'existence qui se laisse traverser par les événements et les assimile; la malade, à la lettre, ne peut pas « avaler » l'interdiction qui lui a été faite.

MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception,  1945, page 187. 

—  Par ironie. Il s'attarda sur un souvenir gênant, sur tout le côté trop humain de la déglutition d'un Dieu : il avait eu l'hostie, collée au palais, et il avait dû la chercher et la rouler, ainsi qu'une crêpe, avec la langue, pour l'avaler (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route,  1895, page 128 ). 

—  Par analogie. Leurs étreintes sont de la glu, leurs baisers des effractions, leurs paroles de la déglutition (JEAN GIRAUDOUX, La Guerre de Troie n'aura pas lieu,  1935, I, 4, page 31 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 75.