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DÉPIT, substantif masculin.

Publié le 23/12/2015

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DÉPIT, substantif masculin.  

Mouvement passager de colère ou d'impatience mêlée de chagrin et provoqué par une contrariété, une déception. Affectant un dépit et une colère qui enchantaient le vainqueur (EUGÈNE SCRIBE, La Camaraderie,  1837, I, 3, page 241 ). Avec cet air bougon dont, à son insu, sa grande amabilité était froncée par le recroquevillement boudeur, le dépit physiologique de la vieillesse (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1,  1920, page 198 ).   Confer aussi dépiter exemple 1 : 

Ø 1. Le sentiment profondément amer d'un dépit secret paraissait avoir fait remonter sur sa figure des plaques de fiel et de bile qui coulaient sous sa peau comme des veines bleuâtres. Ses coudes tremblaient. Il avait l'air d'un squelette galvanisé.

ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète,  1842, page 1175. 

—  En participe. Dépit (amoureux). Amertume passagère éprouvée par l'amant(e) déçu(e). Le Dépit amoureux (comédie de Molière, 1658). De plus tourmentées existent : celles qui se sont mariées par dépit; affreuse résolution que ces mariages (LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly,  1836, page 93 ).  Confer aussi amoureux exemple 71 : 

Ø 2. Hier, ce matin encore, je le défendais contre toi-même. Sa passion l'égare, me disais-je; ce n'est qu'un dépit amoureux. Toutefois, comme il s'agissait de ton bonheur, j'ai pensé que la chose méritait réflexion.

JULES SANDEAU, Sacs et parchemins,  1851, page 28. 

SYNTAXE : Dépit amer, cruel, jaloux, orgueilleux; accès, exclamation, moment, mouvement, sentiment de dépit; éprouver, concevoir, dissimuler du dépit. PARADIGMES. a) Synonymes : amertume, contrariété, courroux, déception, désappointement, froissement, rancoeur, ressentiment. b) Antonymes contentement, joie, satisfaction. 

—  Locution. Par dépit : 

Ø 3. Rebutées, aigries et réduites à une économie sévère ou au désordre, elles se mettent à suivre l'ordre avec chagrin et par dépit, se réunissent très-peu entre elles, ne s'aiment point du tout, et se font dévotes, parce qu'elles ne connaissent que l'église où elles puissent aller.

ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Obermann, tome 2, 1840, page 57. 

STATISTIQUES : Dépit1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 2 540. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 2 840, b) 3 461; XXe.  siècle : a) 3 463, b) 4 441. 

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