DÉRACINEMENT, substantif masculin.

DÉRACINEMENT, substantif masculin.  

A.—  Action de déraciner (un arbre, une plante); résultat de cette action. Dans les sapinières de la plaine, des déracinements laissaient des places vides (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 181 ). 

B.—  Par métaphore ou au figuré. 

1. Action de faire disparaître (ce qu'on estime erroné ou nuisible) : 

Ø 1.... ce déracinement des vices par la crainte, qui laisse à vif les plaies de l'âme, risque de faire ces hommes inhumains... en proie à toutes les furies de la vanité.

GEORGES BERNANOS, La Grande peur des Bien-Pensants,  1931, page 103. 

2. a) Action d'arracher des groupes de personnes à leur pays ou milieu d'origine; résultat de cette action. Déracinement d'un quart de la population : sinistrés ou réfugiés qui campent dans des ruines ou des baraques (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre,  1959, page 92) : 

Ø 2.... ce n'est pas son [à cette guerre criminelle] moindre crime que ces déracinements, ces transports d'hommes parqués dans des wagons à bestiaux, cette dissociation des familles...

FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué,  1945, page 461. 

b) Situation d'une personne arrachée à son pays et à son milieu d'origine. Je reconnaîtrais volontiers dans le déracinement un des facteurs principaux de la fameuse « inquiétude » romantique (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 3, 1902-04, page 318 ). Je jouissais de mon déracinement, d'être cet esprit enfin délivré, maître des cieux, errant (JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans,  1934, page 138 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3