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Dictionnaire en ligne: DÉLIVRE, substantif masculin.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉLIVRE, substantif masculin. A.— MÉDECINE. Ensemble des annexes du foetus (placenta, cordon et enveloppes), expulsés dans la dernière phase de l'accouchement. Synonyme : arrière-faix. La crainte d'une hémorragie tourmentait encore le docteur, (...). D'autre part, le délivre lui paraissait complet (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 1101 ). — Par métaphore. Montlosier accouche avec difficulté d'idées disparates; mais s'il parvient à les dégager de leur délivre, elles sont quelquefois belles, surtout énergiques (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 475 ). B.— Régionalisme (Poitou) Les délivres. " Décombres, restes de construction " (Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892). Les légumes d'une petite voiture renversée avaient roulé jusqu'aux délivres d'une maison en construction (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, page 134 ). Remarque : Exceptionnellement le mot est employé au féminin par Gracq : ce décombre de mer, pareil aux délivres d'une grande ville charriées à la côte par une inondation (Le Rivage des Syrtes, 1951, page 90). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 Forme dérivée du verbe "délivrer" délivrer DÉLIVRER1, verbe transitif. A.— [Sans complément secondaire] Délivrer quelqu'un ou quelque chose. 1. [Le complément d'objet direct désigne une personne ou une collectivité] Tirer de captivité. La loi indienne permet à une femme de délivrer un prisonnier, en l'adoptant ou pour frère ou pour mari (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 288) : Ø 1. DON RODRIGUE. — Quand tu me parles de délivrer les captifs, mais est-ce les délivrer que de les faire passer d'une prison dans une autre prison? changer de compartiment? PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 4e. journée, 8, page 905. — Par métaphore : Ø 2.... les billes d'agate (...) me semblaient précieuses parce qu'elles étaient souriantes et blondes comme des jeunes filles (...). Gilberte, (...), me demanda laquelle je trouvais la plus belle. (...). J'aurais aimé qu'elle pût les acheter, les délivrer toutes. Pourtant je lui en désignai une qui avait la couleur de ses yeux. Gilberte la prit, chercha son rayon doré, la caressa, paya sa rançon, mais aussitôt me remit sa captive... MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 403. — Par extension et au figuré (d'un point de vue surtout moral). Rendre libre, indépendant « Maintenant, mère, puisqu'il te plaît de me délivrer, enseigne-moi l'antique secret de mourir avec simplicité » (MAURICE BARRÈS, Sous l'oeil des Barbares, 1888, page 160) : Ø 3. La femme pèse si lourdement sur l'homme parce qu'on lui interdit de se reposer sur soi : il se délivrera en la délivrant, c'est-à-dire en lui donnant quelque chose à faire en ce monde. SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, tome 2, 1949, page 289. 2. Par analogie. a) MARINE. rare. [En parlant d'un navire] Enlever tout ou partie du bordage afin de le remplacer. Consommer la séparation des deux tronçons de l'épave, délivrer la moitié restée solide (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 362 ). b) MÉDECINE. Extraire le délivre. Elle tomba et accoucha par terre, sur un paillasson. Lorsque la sage-femme arriva, (...), ce fut là qu'elle la délivra (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 467 ). — Par extension. Synonyme : accoucher. Elle [la sage-femme] goûtait encore la popularité de la rue où les marchandes qu'elle avait délivrées, où les filles de ces marchandes qu'elle avait mises au monde et accouchées (...), lui criaient bonjour (EDMOND DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, page 31 ). — Emploi pronominal réfléchi, spécialement. Accoucher. Une créature pécheresse, se trouvant enceinte, cacha sa grossesse et, venue à son terme, se délivra elle-même (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 2, 1908, page 153 ). — Par métaphore. [Sans idée d'obstacle] Faire apparaître. Un chuchotement sur les feuilles annonce que la pluie va délivrer cette odeur violente que j'aime (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 280 ). 3. [Le complément d'objet direct désigne un inanimé abstrait ou concret] Dégager de ce qui gêne, fait obstacle. J'ai défriché à la pioche, le bas du jardin (...), pour délivrer des framboisiers qui poussaient mal (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1907, page 176) : Ø 4. Pour terminer sur le costume masculin, disons que les parties qui importent sont la coiffure et le col, qui règlent les mouvements et le port de la tête; les manches qui écartent ou rassemblent les épaules, en délivrant les bras plus ou moins;... ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 62. — Emploi pronominal à sens passif : Ø 5. Le psychiatre moderne prend la place du confesseur dans un monde athée. Autrefois on se délivrait en s'accusant Aujourd'hui, c'est le psychiatre qui écoute,... JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 137. B.— [Avec un complément secondaire préposition de, marquant l'origine] Délivrer quelqu'un de quelque chose. Le faire sortir d'un état de dépendance. Délivrer quelqu'un de la captivité, de l'esclavage, de ses liens. Je ne connois point en France un homme, dont la tête en tombant, pût délivrer ma patrie du joug de la tyrannie (MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE, Discours, Sur la terre, tome 8, 1792, page 146 ). — Par métaphore : Ø 6. Pour le vrai poète, la langue n'est jamais assez particulière; il est obligé d'employer des mots en les répétant comme pour les délivrer de leur sens usuel, usé, trop général,... ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 207. — Par extension et au figuré. Débarrasser quelqu'un d'une contrainte, d'un mal, d'un sujet d'inquiétude. Ne sachant comment délivrer l'assemblée d'un orateur si dangereux, Madame Chappe, (...), renversa comme par hasard les feuillets (...) du manuscrit (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart, 1855, page 115) : Ø 7. Peut-être Dieu a-t-il voulu mettre sur mes épaules le fardeau dont il venait de délivrer sa créature épuisée. GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1184. · Emploi pronominal réfléchi. Se délivrer de. Se délivrer de ses obsessions. Il ne put se délivrer d'un sobriquet que j'avais attaché à son omnicompétence et à son air important (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 1, 1855, page 58 ). Remarque : 1. Le sens de « débarrasser d'un fardeau » s'unit à celui de « accoucher » (confer supra A 2 b). Puis on la délivra d'un enfant mort; et pendant quelques jours encore nous eûmes pour sa vie les plus grandes craintes (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Mouche, 1890, page 1346). 2. On rencontre dans la documentation délivré, ée, participe passé et adjectif [Correspond à délivrer1 ] Rendu libre, sorti de captivité. Je croyais voir notre roi, (...), prendre enfin possession de sa couronne, au nom de la France glorieuse et délivrée (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'outre-tombe, tome 3, 1848, page 180). 3. On rencontre chez Jean Giono le substantif masculin délivrement au sens de « délivrance ». On a entendu le délivrement de la terre [l'explosion] et les vergers autour de l'église ont commencé à sortir des eaux (Batailles dans la montagne, 1937, page 350).

« Ø 3.

La femme pèse si lourdement sur l'homme parce qu'on lui interdit de se reposer sur soi : il se délivrera en la délivrant, c'est-à-dire en lui donnant quelque chose à faire en ce monde. SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, tome 2, 1949, page 289. 2.

Par analogie. a) MARINE.

rare.

[En parlant d'un navire] Enlever tout ou partie du bordage afin de le remplacer.

Consommer la séparation des deux tronçons de l'épave, délivrer la moitié restée solide (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 362 ). b) MÉDECINE.

Extraire le délivre.

Elle tomba et accoucha par terre, sur un paillasson.

Lorsque la sage-femme arriva, (...), ce fut là qu'elle la délivra (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 467 ). — Par extension.

Synonyme : accoucher.

Elle [la sage-femme] goûtait encore la popularité de la rue où les marchandes qu'elle avait délivrées, où les filles de ces marchandes qu'elle avait mises au monde et accouchées (...), lui criaient bonjour (EDMOND DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, page 31 ). — Emploi pronominal réfléchi, spécialement.

Accoucher.

Une créature pécheresse, se trouvant enceinte, cacha sa grossesse et, venue à son terme, se délivra elle-même (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 2, 1908, page 153 ). — Par métaphore.

[Sans idée d'obstacle] Faire apparaître. Un chuchotement sur les feuilles annonce que la pluie va délivrer cette odeur violente que j'aime (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 280 ). 3.

[Le complément d'objet direct désigne un inanimé abstrait ou concret] Dégager de ce qui gêne, fait obstacle.

J'ai défriché à la pioche, le bas du jardin (...), pour délivrer des framboisiers qui poussaient mal (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1907, page 176) : Ø 4.

Pour terminer sur le costume masculin, disons que les parties qui importent sont la coiffure et le col, qui règlent les mouvements et le port de la tête; les manches qui écartent ou rassemblent les épaules, en délivrant les bras plus ou moins;... ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux- arts, 1920, page 62. — Emploi pronominal à sens passif : Ø 5.

Le psychiatre moderne prend la place du confesseur dans un monde athée.

Autrefois on se délivrait en s'accusant Aujourd'hui, c'est le psychiatre qui écoute,... JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 137. B.— [Avec un complément secondaire préposition de, marquant l'origine] Délivrer quelqu'un de quelque chose.

Le faire sortir d'un état de dépendance.

Délivrer quelqu'un de la captivité, de l'esclavage, de ses liens.

Je ne connois point en France un homme, dont la tête en tombant, pût délivrer ma patrie du joug de la tyrannie (MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE, Discours, Sur la terre, tome 8, 1792, page 146 ). — Par métaphore : Ø 6.

Pour le vrai poète, la langue n'est jamais assez 2. »

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