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Dictionnaire en ligne: DÉMENTI, substantif masculin.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉMENTI, substantif masculin. Action de démentir. Déclaration qui soutient qu'une affirmation est fausse. Donner, infliger, opposer, publier un démenti cinglant, formel, officiel : Ø 1. Tu n'as pas encore lu l'Huma, il y aura peut-être un démenti. — Du délayage, peut-être, pas de démenti. Il s'agit de textes officiels qui se suffisent à eux-mêmes. JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 176. — Par analogie. [En parlant d'un événement qui se réalise contrairement à ce qu'on avait supposé ou espéré] La vie s'apprêtait à lui infliger un terrible démenti (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1355) : Ø 2. — Je crois que l'orage se calme, dit-il. Mais en ce moment, comme pour lui donner un démenti, un coup de tonnerre terrible ébranla la maison, et une bouffée de vent mêlée de pluie entra qui éteignit la lampe. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 662. — Locution, vieillie. Avoir le démenti de quelque chose Subir l'humiliation de l'échec d'un projet dans lequel on s'est engagé à fond. Je me suis compromise, je n'en aurai pas le démenti; nous assiégeons M. le duc de Bourbon jusqu'à ce qu'il se rende (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Mademoiselle de Belle-Isle. 1839, I, 3, page 27 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 545. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 812, b) 603; XXe. siècle : a) 1 017, b) 689. Forme dérivée du verbe "démentir" démentir DÉMENTIR, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. [Le sujet désigne une personne ou un ensemble de personne] a) Contredire quelqu'un en affirmant que ses paroles sont mensongères ou erronées. Il (...) brodait tellement autour de la vérité que (...) le héros dut démentir son barde (RAYMOND RADIGUET, Le Bal du Comte d'Orgel, 1923, page 180) : Ø 1. Comment expliquer qu'Esterhazy ne les ait pas mis en demeure de démentir Casella? A qui fera-t-on croire que, pouvant d'une parole réfuter Casella et dissiper d'infâmes soupçons sur un officier, ils auraient eu besoin d'une sommation pour dire à Casella : « Vous mentez! » GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 309. — Vieux. Trahir, renier quelqu'un. Ma fille, tu sais le voeu que j'ai fait pour toi. Voudrois-tu démentir ta mère? ô mon Atala (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 238 ). b) Déclarer qu'un fait, un discours est faux. « L'agence Havas » a, comme il convenait, démenti le fait (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 406) : Ø 2. Certains faits controuvés ont défrayé la légende : enlèvement d'Hélène, descente aux enfers avec Pirithoüs, viol de Proserpine. Je me gardais de démentir ces bruits d'où je tirais un surcroît de prestige... ANDRÉ GIDE, Thésée, 1946, page 1445. — En emploi absolu. Le journal serait saisi : le gouvernement démentirait effrontément (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 441 ). 2. Au figuré. a) [Le sujet désigne une personne] Être inconséquent avec soi-même (confer se démentir). · Démentir sa promesse, sa parole. Craindre qu [e] je démente mes voeux, et ne fasse le contraire de ce que je viens de promettre (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 610) : Ø 3. — Tu veux donc bien, ma belle Louise, être ma Béatrix, mais une Béatrix qui se laisse aimer? Elle releva ses beaux yeux qu'elle avait tenus baissés, et dit en démentant sa parole par un angélique sourire : — Si vous le méritez... plus tard! HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 130. · Démentir son renom, ses qualités. Voulez-vous (...) démentir votre gloire et flétrir votre nom (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Wallstein, 1809, IV, 6, page 123) : Ø 4. Une parisienne amoureuse dément sa nature et manque à sa fonction, qui est d'être à tous, comme une oeuvre d'art. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 92. b) [Le sujet désigne une chose] Infirmer, ne pas être conforme à quelque chose. Le résultat ne démentit pas la fierté du propos (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'amour, 1822, page 274 ). La destinée dément et déjoue toutes leurs prévisions (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 165) : Ø 5. Il éprouvait le même sentiment imperceptible de gêne que l'on ressent à se réveiller très tard, après une nuit pénible, dans cette obscurité trompeuse des volets fermés que démentent, glissés aux interstices de l'étoffe, filtrant par toutes les coutures, déjà les doigts pâles du matin. JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 190. — [En particulier, en parlant des qualités, des manifestations physiques d'une personne] Une douceur qui démentait l'expression d'effronterie qu'elle s'efforçait de donner à ses traits (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 222 ). Ils s'efforçaient de garder un ton aisé que démentait le tremblement imperceptible de leurs voix (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Ascension de Monsieur Baslèvre, 1919, page 308 ). B.— Emploi pronominal. 1. [Le sujet désigne une personne, sa physionomie, son caractère, etc.] Se contredire, agir en contradiction avec ce qu'on a fait ou dit auparavant Le caractère d'Imley ne se démentit pas un moment (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 483 ). Mais je suis sûr que tu vas te démentir (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1906, page 37) : Ø 6. Non que « la crainte de se démentir soi-même » l'ait jamais en rien beaucoup retenu. Il en était à ce point d'indépendance où se démentir peut paraître une manière encore de la proclamer. JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, page 155. 2. [Le sujet désigne une chose] Dans une de ces lettres qui se démentent l'une par l'autre (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1793, page 191 ). — [En particulier dans des phrases négatives] Ne pas se démentir. Ne pas cesser d'avoir la qualité dont il est ou a été question. L'opiniâtreté des vents de sud ne se démentit pas pendant les journées du 9 et du 10 (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 28) : Ø 7. Sur le seuil de la porte, il lui tendit la main; elle la serra un peu vivement; mais sa figure ne se démentit pas; et, jusqu'au bout, elle garda son air raide et glacé. Elle s'en alla. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, page 815. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 773. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 244, b) 816; XXe. siècle : a) 1 109, b) 1 118.

« enlèvement d'Hélène, descente aux enfers avec Pirithoüs, viol de Proserpine.

Je me gardais de démentir ces bruits d'où je tirais un surcroît de prestige... ANDRÉ GIDE, Thésée, 1946, page 1445. — En emploi absolu.

Le journal serait saisi : le gouvernement démentirait effrontément (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 441 ). 2.

Au figuré. a) [Le sujet désigne une personne] Être inconséquent avec soi-même (confer se démentir). · Démentir sa promesse, sa parole.

Craindre qu [e] je démente mes voeux, et ne fasse le contraire de ce que je viens de promettre (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 610) : Ø 3.

— Tu veux donc bien, ma belle Louise, être ma Béatrix, mais une Béatrix qui se laisse aimer? Elle releva ses beaux yeux qu'elle avait tenus baissés, et dit en démentant sa parole par un angélique sourire : — Si vous le méritez...

plus tard! HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 130. · Démentir son renom, ses qualités.

Voulez-vous (...) démentir votre gloire et flétrir votre nom (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Wallstein, 1809, IV, 6, page 123) : Ø 4.

Une parisienne amoureuse dément sa nature et manque à sa fonction, qui est d'être à tous, comme une oeuvre d'art. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 92. b) [Le sujet désigne une chose] Infirmer, ne pas être conforme à quelque chose.

Le résultat ne démentit pas la fierté du propos (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'amour, 1822, page 274 ).

La destinée dément et déjoue toutes leurs prévisions (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 165) : Ø 5.

Il éprouvait le même sentiment imperceptible de gêne que l'on ressent à se réveiller très tard, après une nuit pénible, dans cette obscurité trompeuse des volets fermés que démentent, glissés aux interstices de l'étoffe, filtrant par toutes les coutures, déjà les doigts pâles du matin. JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 190. — [En particulier, en parlant des qualités, des manifestations physiques d'une personne] Une douceur qui démentait l'expression d'effronterie qu'elle s'efforçait de donner à ses traits (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 222 ).

Ils s'efforçaient de garder un ton aisé que démentait le tremblement imperceptible de leurs voix (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Ascension de Monsieur Baslèvre, 1919, page 308 ). B.— Emploi pronominal. 1.

[Le sujet désigne une personne, sa physionomie, son caractère, etc.] Se contredire, agir en contradiction avec ce qu'on a fait ou dit auparavant Le caractère d'Imley ne se démentit pas un moment (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 483 ).

Mais je suis sûr que tu vas te démentir (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain- Fournier] , 1906, page 37) : Ø 6.

Non que « la crainte de se démentir soi-même » l'ait jamais en rien beaucoup retenu.

Il en était à ce point d'indépendance où se démentir peut paraître une manière encore 2. »

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