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Dictionnaire en ligne: DESTIN, substantif masculin.

Publié le 08/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DESTIN, substantif masculin. A.— Puissance extérieure à la volonté humaine, qui, selon certaines croyances, régirait l'univers, en fixant de façon irrévocable le cours des événements. Synonyme : fatalité : Ø 1. L'univers vous présente Votre persécuteur. De quel nom te nommer, ô fatale puissance? Qu'on t'appelle destin, nature, providence, Inconcevable loi! ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques, Le Désespoir, 1820, page 94. Remarque : S'emploie souvent au pluriel et avec une majuscule dans ce sens, en prenant une valeur allégorique de personnification : destins éternels, favorables. Le Destin a tissé nos jours et nos années (HENRI DE RÉGNIER, Jeux rustiques, 1897, page 56). Les destins veillaient sans doute et voulurent armer Jean-Jacques de la colère et des rancunes (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, page 186). SYNTAXE : a) Destin + adjectif : destin aveugle, ennemi, immuable, impitoyable, inexorable, irrévocable, sourd. b) Substantif + au/du destin : arrêt, coups, ordre du destin; soumission au destin. c) Verbe + au destin : obéir au destin. · Homme(s) du destin. L'homme du destin, qui porte en lui l'âme du monde (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 12, 1919-20, page 295 ). Livre du destin. Que ceux qui voudront lire au livre du destin le mot de leur vie s'approchent, je le leur dirai (VICTOR HUGO, Bug-Jargal, 1826, page 133 ). — Par analogie. Personne qui dirige une nation, un peuple avec un pouvoir absolu. Bonaparte a été véritablement le destin pendant seize années (...) Il donnait le mot d'ordre à l'univers (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 642 ). B.— Enchaînement nécessaire et imprévu des événements qui composent la vie d'un être humain indépendamment de sa volonté. Synonymes : chance, hasard. La (...) tragédie de la mort est en ceci qu'elle transforme la vie en destin, qu'à partir d'elle rien ne peut plus être compensé (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 646) : Ø 2. Il y a force plus puissante que celle des hommes, c'est « l'enchaînement des choses de la vie ». Ce qu'on pourrait nommer la fermentation naturelle des faits et des actes, c'est ce que l'antiquité nommait « destin, fatalité, sort » et le christianisme « providence ». ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1860, page 1353. 1. Sort spécial réservé à un être humain ou à une chose, conditionné par un fait inéluctable, notamment par sa nature propre. Synonymes : avenir, destination, destinée, mission, vocation. a) [En parlant d'un être humain] : Ø 3....ton destin à toi, c'était d'aboutir ici, à travers les péripéties de ta vie. N'en doute pas : ce n'est point la perversité des hommes qui t'a conduit jusque-là, ce sont les forces de ton coeur. Remercie donc ces puissances obscures... JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD. La Fête arabe, 1912, page 280. b) [En parlant d'une collectivité humaine] La France possède cette particularité d'avoir un destin si net que seuls des esprits chimériques peuvent s'imaginer la conduire (JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1928, IV, 3, page 167) : Ø 4. Il eût mieux valu qu'un maître nous fournît une discipline lorraine et nous expliquât le destin particulier de ceux qui naissent entre la France et l'Allemagne. Le polythéisme mystique de Ménard tombait parmi nous comme une pluie d'étoiles. J'ai horreur des apports du hasard... MAURICE BARRÈS, Le Voyage de Sparte, 1906, page 2. c) [En parlant d'une chose concrète ou abstraite, généralement d'une oeuvre humaine] Les églises suivront le destin d'une foi qui meurt. Pas à s'inquiéter des lézardes des murs quand les dogmes sont lézardés ( MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 5, 1906-07, page 44 ). Songer au destin des lettres, c'est songer aussi et surtout au devenir de l'esprit (PAUL VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, page 217 ). Les maisons gardent leur destin qui est d'abriter des gens et non de vanter des huiles ou des bougies (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 30 ). — Par analogie. Et pourtant le jour naît, suit son destin et meurt, Ils [les hommes] ne changeront rien à l'ordre de la vie (ANNA DE NOAILLES, Le Coeur innombrable, 1901, page 134 ). 2. En particulier. Aboutissement, issue fatale, mort. L'heure du destin sonne. Le cri de la guerre frappe mon oreille, et la catastrophe va commencer (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 98 ). Mourir, dans Homère, dans Les Tragiques, c'est accomplir le destin de sa vie (CHARLES PÉGUY, Clio, 1914, page 216 ). — [Par allusion à Malherbe (Poésies XI, Consolation à M. Dupérier : Mais elle était du monde où les plus belles choses Ont le pire destin; Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin) dans Dupré 1959] Le plus beau fruit a son ver : il était de ce monde où les plus belles choses ont le pire destin (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 313) : Ø 5. Ce que c'est que la vie! Un soir, vous faites tranquillement carousse avec un ami dans un cabaret d'honneur; puis vous allez chacun de votre côté à vos petites affaires. Huit jours après quand vous demandez « que devient un tel », on vous répond : « il est pendu ». (...) Ainsi que le dit le sieur De Malherbe en sa consolation à Duperrier [sic] « Il était de ce monde où les meilleures choses ont le pire destin ». THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 323. SYNTAXE : (relatif à B) a) Adjectif + destin : propre destin. b) Destin + adjectif : destin individuel. c) Destin + de + substantif : destin de la patrie, du pays, des peuples. d) Verbe + préposition + destin : faire face au, lutter contre le destin. C.— Par affaiblissement. Existence d'un être humain, favorisée ou non par les événements extérieurs, et pouvant être modifiée par sa propre volonté. Destin grandiose, illustre, unique; haut destin; décider de son destin. Synonyme : vie. Ce qui reste, c'est un destin dont seule l'issue est fatale. En dehors de cette unique fatalité de la mort, tout, joie ou bonheur, est liberté. Un monde demeure dont l'homme est le seul maître (ALBERT CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, 1942, page 158 ). Il [Baudelaire] a voulu son destin (...) Rien ne l'a accablé qu'il ne l'ait appelé sur lui (FRANÇOIS MAURIAC, Mémoires intérieurs, 1959, page 49) : Ø 6. Maintenant que Mary et lui, mariés, assez riches, paraissaient entrer dans une vie plus facile, il désirait s'évader de ce bonheur un peu plat, et imaginait le destin périlleux et magnifique qui aurait pu être le sien en d'autres temps et en un autre pays. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la Vie de Shelley, 1923, page 237. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 438. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 328, b) 3 151; XXe. siècle : a) 3 703, b) 7 866.

« JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD.

La Fête arabe, 1912, page 280. b) [En parlant d'une collectivité humaine] La France possède cette particularité d'avoir un destin si net que seuls des esprits chimériques peuvent s'imaginer la conduire (JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1928, IV, 3, page 167) : Ø 4.

Il eût mieux valu qu'un maître nous fournît une discipline lorraine et nous expliquât le destin particulier de ceux qui naissent entre la France et l'Allemagne.

Le polythéisme mystique de Ménard tombait parmi nous comme une pluie d'étoiles.

J'ai horreur des apports du hasard... MAURICE BARRÈS, Le Voyage de Sparte, 1906, page 2. c) [En parlant d'une chose concrète ou abstraite, généralement d'une oeuvre humaine] Les églises suivront le destin d'une foi qui meurt.

Pas à s'inquiéter des lézardes des murs quand les dogmes sont lézardés ( MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 5, 1906-07, page 44 ).

Songer au destin des lettres, c'est songer aussi et surtout au devenir de l'esprit (PAUL VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, page 217 ).

Les maisons gardent leur destin qui est d'abriter des gens et non de vanter des huiles ou des bougies (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 30 ). — Par analogie.

Et pourtant le jour naît, suit son destin et meurt, Ils [les hommes] ne changeront rien à l'ordre de la vie (ANNA DE NOAILLES, Le Coeur innombrable, 1901, page 134 ). 2.

En particulier.

Aboutissement, issue fatale, mort.

L'heure du destin sonne.

Le cri de la guerre frappe mon oreille, et la catastrophe va commencer (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 98 ).

Mourir, dans Homère, dans Les Tragiques, c'est accomplir le destin de sa vie (CHARLES PÉGUY, Clio, 1914, page 216 ). — [Par allusion à Malherbe (Poésies XI, Consolation à M. Dupérier : Mais elle était du monde où les plus belles choses Ont le pire destin; Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin) dans Dupré 1959] Le plus beau fruit a son ver : il était de ce monde où les plus belles choses ont le pire destin (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 313) : Ø 5.

Ce que c'est que la vie! Un soir, vous faites tranquillement carousse avec un ami dans un cabaret d'honneur; puis vous allez chacun de votre côté à vos petites affaires. Huit jours après quand vous demandez « que devient un tel », on vous répond : « il est pendu ».

(...) Ainsi que le dit le sieur De Malherbe en sa consolation à Duperrier [sic] « Il était de ce monde où les meilleures choses ont le pire destin ». THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 323. SYNTAXE : (relatif à B) a) Adjectif + destin : propre destin. b) Destin + adjectif : destin individuel.

c) Destin + de + substantif : destin de la patrie, du pays, des peuples.

d) Verbe + préposition + destin : faire face au, lutter contre le destin. C.— Par affaiblissement.

Existence d'un être humain, favorisée ou non par les événements extérieurs, et pouvant être modifiée par sa propre volonté.

Destin grandiose, 2. »

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