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Dictionnaire en ligne: DOLENT, -ENTE, adjectif.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DOLENT, -ENTE, adjectif. A.— Qui est dans un état de souffrance diffuse, de malaise pénible. Synonymes partiels : indisposé, maladif, souffreteux. Il [Baldassare] éprouvait à parer son corps dolent, à accouder sa résignation à la fenêtre en regardant la mer, une joie mélancolique (MARCEL PROUST, Les Plaisirs et les jours, 1896, page 33 ). Paul, à certaines heures, me quittait pour s'en aller peindre; mais je n'étais pas si dolent que je ne pusse parfois le rejoindre (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 560 ). J'y parvins enfin, me retrouvai sur le carrelage frais de la chambre, dolente, étourdie (FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, page 64 ). — Emploi comme substantif. Montez-moi là-haut, fit le dolent qui ne se soutenait plus (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Heureux les humbles, Les Pèlerins d'Argentan, 1942, page 34 ). — Par extension. [En parlant du comportement] Qui exprime la souffrance. Un air, un geste, un regard, un sourire dolent. Elle était plutôt triste et avait murmuré d'une voix dolente : « Je peux pas aller plus vite. J'ai trop d'ouvrage » (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 272) : Ø 1. Mascha et Moravagine formaient un couple paradoxal, lui, minuscule, chétif, bancal, prématurément vieilli, terne, effacé, au visage ossifié, aux manières dolentes, et qu'un rire éclatant venait tout à coup secouer... BLAISE CENDRARS, Moravagine, 1926, page 105. B.— Qui est affecté par une souffrance morale, ressentie avec une certaine passivité. Synonymes : abattu, déprimé, languissant. Jacques, ressaisi par la routine, un peu plus triste, plus dolent, reprendrait ses rêveries, ses lectures romantiques (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 110) : Ø 2. Les distinctions croulaient, elles se retrouvaient toutes femmes... tombées là de l'inconnu, pour n'être plus que des créatures dolentes, égales par la misère et par la faute. ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 183. — Par extension. [En parlant du mode de vie] Elle passe ses dolentes journées au milieu des coussins de soie turque (...) de sa chambre à coucher (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, page 40 ). C.— Péjoratif. Qui se plaint continuellement ou de manière exagérée. Synonyme : geignard. Je me montre dolent, geignant, pitoyable (ANDRÉ GIDE, Journal, 1916, page 782 ). D.— Qui souffre (physiquement et/ou moralement), de manière passive ou plaintive : Ø 3. Ah! la dolente humanité, toujours à se battre, à se dévorer, dans les parlements et sur les champs de bataille, quand donc désarmerait-elle pour vivre enfin selon la justice et la raison? ÉMILE ZOLA, Paris, tome 2, 1898, page 43. — Spécialement. [Par allusion au 1er. vers du chant 3 de l'Enfer de Dante (inscription sur la porte d'entrée de l'Enfer) : Per me si va nella città dolente] La Cité dolente (littéraire) : l'Enfer (la Cité où vit une humanité dolente). Puis tout à coup l'ombre prit son vol à travers la cité dolente et descendit de sa place jusqu'au fond même de l'enfer (HONORÉ DE BALZAC, Les Proscrits, 1831, page 37 ). — Par extension. Le peuple, en échangeant ce nom pour celui de prolétariat, a renoncé à son aspect dolent. Il est devenu force, nombre et parti (JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 114 ). — Par métonymie. Il [le bouvier] se remit à chanter un air dolent qui ressemblait à un chant d'église (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Marquis de Villemer, 1861, page 179 ). Je me promenais autour de ces pavillons hospitaliers et prometteurs, dolents, retirés, épargnés, et je ne les quittais qu'avec regret (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 178 ). — Par métaphore ou au figuré. [Appliqué à un inanimé] Qui fait penser à une plainte. Je me promenai au limbe des flots, écoutant leur bruit dolent, familier et doux à mon oreille (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 403 ). Remarque : On rencontre dans la documentation la forme verbale se dolenter issue de l'adjectif dolent ou du substantif ancien dolenté (Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892). Se plaindre longuement, sans sujet ou sur un ton triste et affligé. Je me dolentais de ne pas avoir de maîtresse (Théophile Gautier, Mlle. de Maupin, tome 1, 1835, page 118). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 242. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 104, b) 516; XXe. siècle : a) 756, b) 208. DÉRIVÉS : Dolentement, adverbe D'une manière dolente, pénible. Je traîne un peu dolentement tout le long du jour et décommande la course à âne dans la vallée des singes (ANDRÉ GIDE, Carnets d'Égypte. 1939, page 1066 ); Confer aussi dolemment A). Forme dérivée du verbe "doler" doler DOLER, verbe transitif. Amincir, aplanir à l'aide d'un instrument tranchant. A.— CHARPENTERIE, TONNELLERIE. Équarrir, aplanir, dresser (une pièce de bois) avec la doloire*. Doler les douves des futailles (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) ). Trois gaillards sérieux dolant leur morceau de cèdre (PROSPER MÉRIMÉE, Mélanges historiques et littéraires, 1855, page 29 ). B.— FONDERIE. Enlever les bavures de plomb adhérant à la lingotière (confer Chabat 1881). C.— PEAUSSERIE. Amincir, apprêter (une peau) en raclant et en ponçant sa surface du côté chair à l'aide d'un couteau ou, le plus souvent, à l'aide d'une meule spéciale, afin d'en égaliser l'épaisseur (confer Littré). D.— TECHNOLOGIE. Ébaucher, préparer (des cornes d'animaux) pour (en) faire des pièces de tabletterie (d'après Dictionnaire de technologie (DE CHESNEL) 1857). Remarque : Le substantif masculin dolage « action de doler, résultat de cette action » est attesté dans la plupart des dictionnaires du XIXe. et du XXe. siècle (dont Dictionnaire de l'Académie Française 1878-1932).

« Puis tout à coup l'ombre prit son vol à travers la cité dolente et descendit de sa place jusqu'au fond même de l'enfer (HONORÉ DE BALZAC, Les Proscrits, 1831, page 37 ). — Par extension.

Le peuple, en échangeant ce nom pour celui de prolétariat, a renoncé à son aspect dolent.

Il est devenu force, nombre et parti (JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 114 ). — Par métonymie.

Il [le bouvier] se remit à chanter un air dolent qui ressemblait à un chant d'église (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Marquis de Villemer, 1861, page 179 ).

Je me promenais autour de ces pavillons hospitaliers et prometteurs, dolents, retirés, épargnés, et je ne les quittais qu'avec regret (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 178 ). — Par métaphore ou au figuré.

[Appliqué à un inanimé] Qui fait penser à une plainte.

Je me promenai au limbe des flots, écoutant leur bruit dolent, familier et doux à mon oreille (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 403 ). Remarque : On rencontre dans la documentation la forme verbale se dolenter issue de l'adjectif dolent ou du substantif ancien dolenté (Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892).

Se plaindre longuement, sans sujet ou sur un ton triste et affligé.

Je me dolentais de ne pas avoir de maîtresse (Théophile Gautier, Mlle.

de Maupin, tome 1, 1835, page 118). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 242.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 104, b) 516; XXe. siècle : a) 756, b) 208. DÉRIVÉS : Dolentement, adverbe D'une manière dolente, pénible.

Je traîne un peu dolentement tout le long du jour et décommande la course à âne dans la vallée des singes (ANDRÉ GIDE, Carnets d'Égypte.

1939, page 1066 ); Confer aussi dolemment A). Forme dérivée du verbe "doler" doler DOLER, verbe transitif. Amincir, aplanir à l'aide d'un instrument tranchant. A.— CHARPENTERIE, TONNELLERIE.

Équarrir, aplanir, dresser (une pièce de bois) avec la doloire*.

Doler les douves des futailles (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) ).

Trois gaillards sérieux dolant leur morceau de cèdre (PROSPER MÉRIMÉE, Mélanges historiques et littéraires, 1855, page 29 ). B.— FONDERIE.

Enlever les bavures de plomb adhérant à la lingotière (confer Chabat 1881). C.— PEAUSSERIE.

Amincir, apprêter (une peau) en raclant et en ponçant sa surface du côté chair à l'aide d'un couteau ou, le plus souvent, à l'aide d'une meule spéciale, afin d'en égaliser l'épaisseur (confer Littré). D.— TECHNOLOGIE.

Ébaucher, préparer (des cornes d'animaux) pour (en) faire des pièces de tabletterie (d'après Dictionnaire de technologie (DE CHESNEL) 1857). Remarque : Le substantif masculin dolage « action de doler, résultat de cette action » est attesté dans la plupart des dictionnaires du XIXe.

et du XXe.

siècle (dont Dictionnaire 2. »

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