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Dictionnaire en ligne: DON1, substantif masculin.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DON1, substantif masculin. I.— A. Action de donner, de céder gratuitement et volontairement la propriété d'une chose : Ø 1. En 1953 j'avais fait remarquer que la vente ou le don du sang, lors des transfusions sanguines, constituait une transaction sur des biens aliénables... AUREL DAVID, La Cybernétique et l'humain, 1965, page 138. · Locution verbale. Faire don. On lui faisait don de ce manoir qu'elle habiterait toujours lorsqu'elle serait mariée (GUY DE MAUPASSANT, Une Vie, 1883, page 6 ). — DROIT. Synonyme : donation. Don mutuel entre époux, entre vifs; don manuel*; don testamentaire. Un arrêté du préfet autorise l'acceptation des dons et legs (JEAN BARADAT, L'Organisation d'une préfecture, 1907, page 273 ). B.— Par extension. Action d'offrir quelque chose. Un don sans amour ne vaut guère mieux qu'un refus (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 99) : Ø 2.... je m'entremets entre la finalité sans fin qui paraît dans les spectacles naturels et le regard des autres hommes; je la leur transmets; par cette transmission, elle devient humaine; l'art est ici une cérémonie du don et le seul don opère une métamorphose... JEAN-PAUL SARTRE, Situations II, 1948, page 103. — Locution verbale. Faire don. Je te ferai don du seul rosier qui te puisse augmenter car j'en exigerai la rose (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 893 ). À l'occasion des étrennes Auguste faisait don de pièces rares ou belles à son entourage (L'Histoire et ses méthodes (CHARLES SAMARAN) 1961, page 373 ). C.— Au figuré. 1. Action de (s')abandonner, de (se) remettre aux soins de quelqu'un, en se fiant à lui. Je crois qu'à vrai dire il n'y a pas de conversion s'il n'y a pas de don total (JULIEN GREEN, Journal, 1955-58, page 5) : Ø 3. Son grand charme, (...) était sa naïveté de vierge, comme si son attente ignorée de l'amour lui avait fait réserver le don de son être, son anéantissement dans l'homme qu'elle aimerait. ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, page 174. · Spécialement. Le don de son coeur*; le don de sa main*. Elle eût aimé à récompenser par le don de sa main celui qui la lui avait demandée quand elle était méprisée et pauvre (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 452) : Ø 4.... je suis au désespoir que Dieu n'ait pas inventé pour la femme une autre façon de confirmer le don de son coeur que d'y ajouter celui de sa personne. HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 278. — Locution verbale. [Le sujet désigne une femme] Faire don. Faire don de soi, de sa personne. Accorder ses dernières faveurs (confer supra exemple 4). Elles [les anecdotes] incommodaient Ortensia, devenue prude depuis qu'elle avait appris l'amour, et le don de soi-même (ALEXANDRE ARNOUX, Le Rossignol napolitain, 1937, page 155 ). 2. Action de renoncer à quelque chose (en faveur de quelqu'un ou quelque chose) : Ø 5.... Il avait cru trouver une belle cause à laquelle faire le don de sa vie, qui ne l'intéressait plus que pour la sacrifier;... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1248. — Spécialement. Don de soi, de sa personne. a) Action de se sacrifier; renoncement, abnégation. L'erreur vécue en toute bonne foi, héroïquement et jusqu'au don de soi-même, participe à la vérité (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 216 ). · Locution verbale. Faire don de sa personne à la France (FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 389 ). b) Action de se dévouer entièrement à une personne ou à une cause. Il professait le socialisme avec une foi ardente, ayant fait le don de sa personne entière à l'idée d'une prochaine rénovation sociale (ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 39) : Ø 6. Pour Claire, l'amour n'est qu'un commencement, un prétexte, une lumière; c'est le don de soi, constant et multiple, qui lui est nécessaire... JACQUES CHARDONNE, Claire, 1931, page 137. II.— Par métonymie. A.— Ce qu'on donne sans rien recevoir en retour. Faire, recevoir un don; combler quelqu'un de dons. Le soir, en dînant, on cause des dons au clergé, de la main à la main, et qui échappent à la justice (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1244 ). On trouva, au milieu de modestes offrandes, un don anonyme de deux cent mille florins (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 320) : Ø 7. L'avenir départagera l'Allemagne et la France... il fera à toutes deux ce don magnifique, l'Europe... VICTOR HUGO, Actes et paroles 3, 1876, page 348. · En don. Une aide annuelle d'environ 140 millions de dollars en dons et prêts bilatéraux (L'Univers économique et social (sous la direction de François Perroux) 1960, page 3802 ). — HISTOIRE. Don gratuit. " Don que les assemblées du clergé, ou les états des provinces, faisaient au roi, pour subvenir aux besoins de l'État " (Dictionnaire de l'Académie Française). Le clergé, en France, ne consentait au prince qu'un don gratuit et le percevait lui-même (HENRI LEFEBVRE, La Révolution française, 1963, page 49 ). B.— Par extension. 1. Bienfait, faveur. Chaque jour est un don de Dieu. La beauté est-elle un piège? Je ne puis le croire. Qui oserait dire qu'elle n'est pas un don de Dieu? (JULIEN GREEN, Journal, 1950-54, page 178) : Ø 8. Mais, quelques mois après, dans un riche équipage, Entouré de valets, d'esclaves, de flatteurs, Comblé de dons et de faveurs, Il vient de sa fortune au vieillard faire hommage :... JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, Le Renard déguisé, 1792, page 127. · Don gratuit. Don totalement désintéressé. Ce que tu auras de vie est un don gratuit; mille qui valaient mieux que toi ont été écrasés dès leur naissance (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 265 ). — Littéraire. Les dons de la terre; les dons de Bacchus, de Cérès, de Flore, de Pomone. Les dons de la Fortune. Les richesses. 2. En particulier. Qualité ou faveur extraordinaire, avantage venant de Dieu ou de la nature. La foi est un don de Dieu (Dictionnaire de l'Académie Française). La continence est un don (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 42 ). Vous avez ce grand don de l'écrivain : rendre le lecteur pensif (VICTOR HUGO, Correspondance, 1870, page 261 ). La sincérité est un don rare dans l'art (ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1937, page 381) : Ø 9. L'esprit [selon Helvétius] doit être considéré non comme un don de la nature mais comme un effet de l'éducation. VICTOR COUSIN, Philosophie écossaise, 1857, page 174. Ø 10. Je songe aux quatorze belles vierges qui, au porche nord de la cathédrale de Chartres, représentent les quatorze dons sublimes de l'âme et du corps, les quatorze béatitudes qui fleuriront quand le monde aura été jugé et renouvelé,... MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1922-23, page 14. SYNTAXE : Le don de prophétie, d'ubiquité, de voyance, de seconde vue; le don d'autoscopie des somnambules; le don des langues, des miracles, de la divination; les sept dons du Saint-Esprit. a) Qualité, disposition innée, inclination naturelle (pour quelque chose). Chez lui, comme chez Bossuet, les dons oratoires éclipsent les autres (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 592 ). Les financiers, (...) ne sont clairvoyants qu'en finances. C'est un don, une bosse; pour le reste, des idiots (PAUL MORAND, Lewis et Irène, 1924, page 92 ). Suzanne admirait beaucoup de si grands dons de comédien (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 225) : Ø 11. J'ai souvent pensé, monsieur, qu'il y avait en moi, du fait non de mes faibles dons, mais de circonstances que vous apprendrez peut-être un jour, un trésor d'expérience,... MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 287. · Par ironie. C'est un don. Les Sescourt sont malheureux dans toutes leurs entreprises (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE. Au Petit bonheur, 1898, 1, page 53 ). — Avoir le don de + substantif Avoir le don de l'arithmétique, de la musique, des dates, de l'imitation. b) Faculté, pouvoir. — Avoir le don de + infinitif Mon attitude eut le don de calmer le ministre (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 1, 1914, page 207 ). Vous avez le don de plaire. Respectez cette vertu qui a été mise en vous (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1922-23, page 105) : Ø 12. Le sujet était du petit nombre des faits historiques qui, dès lors, avaient par exception le don de m'émouvoir beaucoup. EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 56. En mauvaise part ou par ironie. Deschartres qui avait le don de rendre ennuyeuses des choses plus intéressantes (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 1, 1855, page 62 ). Vous avez le don de me porter sur les nerfs (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, 2e. tableau, 1, page 59 ). Nos excellents camarades et amis révolutionnaires ont le don de m'agacer (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1898, page 308 ). · Le don des larmes. La faculté de pleurer. Je n'ai jamais eu de sensibilité, j'ai toujours ignoré le don des larmes (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Monsieur de Phocas, 1901, page 287 ). — Spécialement. [Dans les contes de fées] Faculté le plus souvent merveilleuse accordée par une fée à un enfant La fée décida de distribuer ses dons à la fille et au garçon (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, page 155 ). STATISTIQUES : Don1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 5 428. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 8 337, b) 11 701; XXe. siècle : a) 5 081, b) 6 645.

« appris l'amour, et le don de soi-même (ALEXANDRE ARNOUX, Le Rossignol napolitain, 1937, page 155 ). 2.

Action de renoncer à quelque chose (en faveur de quelqu'un ou quelque chose) : Ø 5....

Il avait cru trouver une belle cause à laquelle faire le don de sa vie, qui ne l'intéressait plus que pour la sacrifier;... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1248. — Spécialement.

Don de soi, de sa personne. a) Action de se sacrifier; renoncement, abnégation.

L'erreur vécue en toute bonne foi, héroïquement et jusqu'au don de soi- même, participe à la vérité (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 216 ). · Locution verbale.

Faire don de sa personne à la France (FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 389 ). b) Action de se dévouer entièrement à une personne ou à une cause.

Il professait le socialisme avec une foi ardente, ayant fait le don de sa personne entière à l'idée d'une prochaine rénovation sociale (ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 39) : Ø 6.

Pour Claire, l'amour n'est qu'un commencement, un prétexte, une lumière; c'est le don de soi, constant et multiple, qui lui est nécessaire... JACQUES CHARDONNE, Claire, 1931, page 137. II.— Par métonymie. A.— Ce qu'on donne sans rien recevoir en retour.

Faire, recevoir un don; combler quelqu'un de dons.

Le soir, en dînant, on cause des dons au clergé, de la main à la main, et qui échappent à la justice (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1244 ).

On trouva, au milieu de modestes offrandes, un don anonyme de deux cent mille florins (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 320) : Ø 7.

L'avenir départagera l'Allemagne et la France...

il fera à toutes deux ce don magnifique, l'Europe... VICTOR HUGO, Actes et paroles 3, 1876, page 348. · En don.

Une aide annuelle d'environ 140 millions de dollars en dons et prêts bilatéraux (L'Univers économique et social (sous la direction de François Perroux) 1960, page 3802 ). — HISTOIRE.

Don gratuit.

" Don que les assemblées du clergé, ou les états des provinces, faisaient au roi, pour subvenir aux besoins de l'État " (Dictionnaire de l'Académie Française).

Le clergé, en France, ne consentait au prince qu'un don gratuit et le percevait lui-même (HENRI LEFEBVRE, La Révolution française, 1963, page 49 ). B.— Par extension. 1.

Bienfait, faveur.

Chaque jour est un don de Dieu.

La beauté est-elle un piège? Je ne puis le croire.

Qui oserait dire qu'elle n'est pas un don de Dieu? (JULIEN GREEN, Journal, 1950-54, page 178) : Ø 8.

Mais, quelques mois après, dans un riche équipage, Entouré de valets, d'esclaves, de flatteurs, Comblé de dons et de faveurs, Il vient de sa fortune au vieillard faire hommage :... JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, Le Renard déguisé, 1792, page 127. 2. »

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