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Dictionnaire en ligne: EMPLOYÉ, -ÉE, substantif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMPLOYÉ, -ÉE, substantif. Personne qui occupe un emploi sous les ordres de quelqu'un, dans les sphères non productives de l'économie (commerce, administration, etc.) et dont le travail est d'ordre plutôt intellectuel que manuel. (S'oppose à patron, chef de service; à ouvrier). Confer agent, commis, demoiselle, fonctionnaire. Un employé séché dans son bureau trop chaud, le corps ankylosé à demi, le teint blafard comme l'eau d'une rivière sale (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 149 ). Ce travail d'employé qui le courbait tout le jour sur des factures, sur d'énormes additions dont il épelait patiemment chaque chiffre (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 10 ). Tu cherches une place d'employé de bureau ou d'employé de magasin à deux cents francs par mois (MARCEL AYMÉ, Clérambard, 1950, IV, 3, page 204 ). Les salaires des ouvriers et les traitements des employés sont bloqués à des taux très bas (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 180) : Ø POIRET ouvre de grands yeux. — Eh! bien, monsieur, un employé serait plus logiquement un homme qui pour vivre a besoin de son traitement et qui n'est pas libre de quitter sa place, ne sachant faire autre chose qu'expédier. BIXIOU. — Ah! nous arrivons à une solution... Ainsi le Bureau est la coque de l'employé. Pas d'employé sans bureau, pas de bureau sans employé. Que faisons-nous alors du douanier. (...) Bah! ce serait dans la matière bureaucratique un être neutre. Le gabelou est à moitié employé, il est sur les confins des bureaux et des armes... HONORÉ DE BALZAC, Les Employés, 1837, page 268. · Employé(e) de maison. Domestique (confer Larousse de la langue française en six volumes). SYNTAXE : a) Appointer, engager, congédier, renvoyer un employé. b) Employé aisé, irréprochable, subalterne, supérieur; hauts employés (de banque), modeste, petit employé. c) Place d'employé; blouse, uniforme de certains employés; exactitude, ponctualité d'employé modèle. d) Employé + complément déterminant (préposition à ou de) indiquant le lieu, le domaine de l'emploi exercé. Un employé aux archives, au cadastre, au contentieux, aux écritures, au(x) chemin(s) de fer, au ministère, aux pompes funèbres; un employé de bureau, de commerce, de magasin, de mairie, de(s) chemin(s) de fer, des douanes, des postes, des pompes funèbres, de l'État, du gaz, du gouvernement, de la poste, de la préfecture. STATISTIQUES : Employé, substantif et participe passé. Fréquence absolue littéraire : 4 194. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 7 016, b) 5 358; XXe. siècle : a) 6 573, b) 5 024. Forme dérivée du verbe "employer" employer EMPLOYER, verbe transitif. A.— [Le complément d'objet désigne une chose] 1. [Le complément désigne une substance, un matériau, un outil] Faire usage d'une chose en la faisant fonctionner, en la faisant entrer dans la composition de quelque chose ou en la consommant Synonymes : se servir de, user de, utiliser. Employer des matières premières; employer un médicament; employer un appareil, des armes. J'ai eu mal aux yeux, au point d'employer un collyre (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1879, page 261 ). Mathieu, qui en tenait la recette d'Antoine, a toujours su manier les rouges, à la différence de Louis, qui ne les emploie pas beaucoup (PAUL JAMOT, Les Le Nain, 1929, page 107) : Ø 1.... les pendules étaient de bois : aiguilles, cadran, rouages. (...) On employait du néflier ou du corbier. Le bois qui se polit le mieux en durcissant le plus. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 7. — Employer + complément prépositionnel indiquant le domaine d'emploi. Employer quelque chose dans, en. Les femmes employaient avec à propos les condiments dans la cuisine (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 13 ). La pharmacie l'emploie [le sucre] en plusieurs compositions (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 172 ). — Employer + complément prépositionnel (substantif ou infinitif) indiquant le but. Employer quelque chose pour. Claire n'emploie jamais le savon pour se laver la figure (GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise, 1934, page 174 ). Employer quelque chose contre. Le thé se vendait encore chez les apothicaires, comme une drogue employée contre les indigestions (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 64 ). Employer quelque chose à. Le maïs est employé à mille usages (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 198 ). — Employer + complément prépositionnel indiquant l'attribution, la destination. Employer comme. Le vaisseau l'« Orion » (...) a été plus tard employé à Brest comme vaisseau-école (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 442 ). — Emploi pronominal passif. Au lieu de quatre millions de livres de coton qui s'employaient au moment de la révolution, il s'en travaillait à présent au delà de trente millions de livres (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 450 ). 2. Par analogie. a) [Le complément désigne un animal] Utiliser ses capacités. Pendant la guerre sud-africaine, (...) nous employions pour nos transports un grand nombre de boeufs (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble, 1918, page 230 ). b) [Le complément désigne une personne ou une catégorie de personne] Confier à quelqu'un un travail à faire, une mission à remplir. Employer l'armée, la gendarmerie (dans une circonstance précise). La grande raison des Bourgeois pour employer cet artiste est celle-ci : « Dites-en ce que vous voudrez, il place vingt mille francs par an chez son notaire » (HONORÉ DE BALZAC, Pierre Grassou, 1840, page 459 ). L'an dernier, le mémoire de la couturière était de dix-huit mille. Il a fallu employer le confesseur pour réduire la femme (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 25 ). Nous démontrons que le Kuomintang peut être employé en l'employant Non en discutant Nous n'avons cessé de l'employer depuis deux ans (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 285) : Ø 2.... l'Allemagne emploie des espions chez nous, et leur donne des instructions très judicieuses. Il est à croire que nous en employons chez elle... LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 162. 3. En particulier. a) [Le complément d'objet désigne une somme d'argent] a ) Dépenser (une somme d'argent) dans un but quelconque : Ø 3. Agathe et moi nous voulions employer notre argent de tant de manières différentes, que nous ne savions plus à quel achat nous résoudre. HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 108. — Employer + complément prépositionnel (substantif ou infinitif) indiquant le but. Employer (de l'argent) à l'achat, à l'acquisition de quelque chose, à s'acheter quelque chose Employer la dot de sa femme à satisfaire les prodigalités ruineuses de sa maîtresse (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 412 ). Olympe employait à des fantaisies l'argent qu'elle tirait des poches de Marthe (ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 1164 ). — Employer + complément prépositionnel (substantif) précisant la nature de l'acquisition. Employer (de l'argent) en. J'aurais encore mieux aimé que cet argent fût employé en fards et en toilettes (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1409 ). ß ) Utiliser (une somme d'argent) en vue d'un placement productif. Antonymes : dépenser, gaspiller : Ø 4. Ce conseil déterminera positivement la somme à laquelle commencera, pour le tuteur, l'obligation d'employer l'excédant des revenus sur la dépense : cet emploi devra être fait dans le délai de six mois, passé lequel le tuteur devra les intérêts à défaut d'emploi. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 455, page 84. — Employer + complément prépositionnel indiquant la nature, le domaine d'emploi. Employer des capitaux en actions. Dès que l'un d'eux [un bourgeois] se sentait possesseur d'un petit capital, au lieu de l'employer dans le négoce, il s'en servait aussitôt pour acheter une place (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, L'Ancien Régime et la Révolution. 1856, page 171 ). b) [Le complément d'objet désigne un terme lexical, une forme grammaticale, une figure de style, etc.] Utiliser (un terme) dans un discours, un écrit. Tout substantif français peut être employé adjectivement (RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 33 ). Ils employaient des expressions et des tournures de phrases que l'on n'entend point au pays de Québec (LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 165 ). Il n'emploie presque jamais les substantifs convenables; il les remplace par deux ou trois mots omnibus (GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin, 1927, page 74) : Ø 5. « J'avoue que Taquin le Superbe me plaît infiniment comme rédaction », concluait la princesse. En réalité, le mot de « rédaction » ne convenait nullement pour ce calembour, mais la princesse d'Épinay (...) avait pris à Oriane les expressions « rédigé, rédaction » et les employait sans beaucoup de discernement. MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 466. SYNTAXE : Employer une métaphore, une tournure de phrase, un langage noble, bas; employer un temps (du verbe), un mode; employer un mot nouveau, un vilain mot, un mot au figuré; employer un mot pour un autre. — Employer un mot + complément déterminatif en apposition ou introduit par de, indiquant le mot employé. J'employe à dessein ce mot d'empire, ce mot d'impérialisme auquel je donne leur signification de conquête et de prééminence (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 12, 1919-20, page 93 ). Toi seul n'as pas remarqué qu'elle n'employait jamais le mot femme (JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 1, page 171 ). — Employer un mot, un terme + complément déterminatif introduit par de, indiquant la provenance, le domaine habituel d'emploi du mot en question. Le dépit, entre femmes, emploie volontiers les métaphores de la halle et de la grève, fussent-elles duchesses ou grandes coquettes (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 91 ). — (...) On ne m'a raconté que le thème de votre histoire, le synopsis, comme on dit maintenant.. — Vous voyez, vous êtes forcé d'employer des mots de théâtre (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 154 ). Confer aussi apache exemple 5. · Par extension. « Pour arriver. » Même dans ses pensées les plus obscures, elle employait ce mot de succès et d'ambition (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 117 ). — Employer + complément prépositionnel indiquant la destination. Elle employait toujours un langage noble pour les choses les plus simples (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 596 ). — Employer un mot au sens de/où, dans le sens + déterminatif. Jamais, en effet, on n'a pu constater un départ plus net entre le « peuple » et les « habiles », au sens où La Bruyère employait ces deux mots (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 339 ). Elle aussi bien que moi, nous ne pûmes supporter cette gêne (et j'emploie ce mot dans son sens le plus fort) (ANDRÉ GIDE, Et nunc manet in te, 1951, page 1129 ). — Expression. Pour employer le mot propre, exact, un mot cher à (quelqu'un). Bref, dans l'heure qui a suivi, Antonia, pour employer la formule consacrée, est devenue ma maîtresse (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1939, page 206 ). — Emploi pronominal passif. Quelle étonnante ambiguïté dans la notion de justice. (...) le même mot s'emploie pour désigner la justice distributive et la justice mutuelle (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1912, page 136 ). c) [Le complément désigne un espace de temps] a ) Occuper un certain intervalle de temps. Employer sa journée, ses loisirs, quelques heures. Elle était affectée de quelques millions et ne savait comment employer le plus agréablement son temps (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 119) : Ø 6. Je pense (...) aux choses du dehors. Elles me distraient, emploient mon temps et usent ma vie sans m'intéresser beaucoup. MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1817, page 4. — Employer + complément prépositionnel précisant la nature de l'occupation, introduit par à lorsque l'occupation est une action précise, introduit par en lorsque le sens est assez vague. Employer du temps à faire quelque chose; employer du temps en discussions, en promenades, en enfantillages; employer du temps à la conversation. J'ai employé ce temps partie en distractions et partie à la composition d'un morceau de philosophie mystique sur les deux « révélations » ( MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, page 185 ). Ces huit jours d'amour que tu prétends avoir eus pour moi, je n'en ai pas profité. Je ne les ai employés qu'à ma jalousie (MARCEL ACHARD, Jean de la Lune, 1929, I, 6, page 11 ). — [Le sujet désigne la chose qui fait que quelqu'un occupe du temps à la réaliser] Ces diverses courses, ces occupations minutieuses employèrent plus de deux heures (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1846, page 412 ). ß ) Occuper (du temps) utilement, avec profit. Antonyme : gaspiller. Si j'avais deviné, il y a six ans, ce que je soupçonne maintenant, j'aurais employé mes loisirs d'alors et j'en saurais beaucoup aujourd'hui (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1899, page 346 ). Je n'emploie pas encore tout mon temps. Un peu de vertige devant trop d'heures vides (ANDRÉ GIDE, Journal, 1906, page 199) : Ø 7. Si j'eusse parlé vers 1795 de mon projet d'écrire, quelque homme sensé m'eût dit : « Écrivez tous les jours pendant deux heures, génie ou non ». Ce mot m'eût fait employer dix ans de ma vie dépensés niaisement à attendre le « génie ». HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 1, 1836, page 215. d) [Le complément d'objet désigne une faculté, un pouvoir, un moyen d'action de la personne] Mettre en oeuvre. Il fallait produire, il fallait employer tes dons, faire valoir tes talents (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 236 ). Jamais on n'avait encore employé pour elles tant de galanterie (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 72 ). Dans ces moments où sa volonté était employée tout entière, rien ne lui résistait (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 321) : Ø 8.... elle n'avait pas osé employer la calomnie et le mensonge, armes incertaines qui se retournent parfois contre celui qui les emploie. HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 178. SYNTAXE : Employer des moyens, des procédés, un stratagème; employer ses facultés intellectuelles, ses dons, son habileté; employer la force, la ruse, la violence; employer son crédit, son influence en faveur de quelqu'un. — Employer + complément prépositionnel précisant le domaine d'emploi. Employer quelque chose dans. Quand il employait ainsi toutes ses forces dans une lecture, il perdait en quelque sorte la conscience de sa vie physique (HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 19 ). Ils employaient toute leur intelligence dans les affaires (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 402 ). — Employer + complément prépositionnel indiquant le but. Employer quelque chose à. La citoyenne avait employé son crédit à faire nommer Gamelin à un poste envié (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 104 ). Employer quelque chose pour. Il me fallait employer mille ruses pour éloigner de nous ce démon familier, persécuteur et jaloux (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 215 ). B.— [Le complément d'objet désigne une personne] 1. Faire travailler quelqu'un à son profit, en échange d'une rémunération, généralement selon les modalités d'un contrat de travail. Une jeune ouvrière, que Manette employait à la journée (ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 6 ). M. Mourguer me dit : « J'emploie douze cents ouvriers dans mes fabriques du Liban (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers Orient, 1914, page 335 ). Le coiffeur Gustave, qui emploie quatre manucures (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 63 ). — Employer + complément prépositionnel indiquant le but. Employer quelqu'un à. Deraedt le plombier était employé par les Allemands à revoir les tuyauteries d'eau et de gaz de la prison (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 292 ). Les Nord-Africains qu'on emploie à l'empierrement des routes (LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 45 ). Employer quelqu'un en (rare). Or les seigneurs, voyant qu'ils ne pouvaient plus guère Employer leur personne en actions de guerre, Partaient pour Mexico (JOSÉ-MARIA DE HEREDIA, Les Trophées, 1893, page 176 ). — Employer + complément prépositionnel précisant la fonction. Employer quelqu'un comme. Le prisonnier de guerre français Pierre L... est employé chez nous comme contremaître en outillage et serrurier (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 192 ). — Emploi pronominal réfléchi. S'employer dans, comme + substantif indiquant le domaine d'activité ou la nature de l'emploi.. Occuper un emploi dans, comme. Pour se distraire, il s'employa chez lui comme homme de peine (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 100 ). Le comte est inflexible : il l'obligera sûrement à s'employer dans les ambassades (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 454 ). 2. Utiliser le crédit, l'influence dont dispose une personne, en sa faveur (Confer A 3 d, employer le crédit de quelqu'un) : Ø 9. Je comptais employer, pour obtenir de vous la faveur que je vous demande, monsieur Hugo ou Dumas, qui sont mes amis et je pense aussi les vôtres... GÉRARD DE NERVAL, Correspondance, 1830-55, page 33. 3. Emploi réfléchi. a) S'employer à + infinitif ou substantif. Se consacrer énergiquement, mettre son ardeur à. Sous la voûte impalpable [de la fumée] , la société s'employait à boire; quelques Anglais, quelques Pérotes, mais des Russes surtout (PAUL MORAND, Ouvert la nuit, 1922, page 98 ). Il s'employait à toutes les tâches avec une égale ardeur : au ménage, aux courses, à la polycopie, au classement des périodiques (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 38) : Ø 10. Ce grand homme [E. Poe] serait aujourd'hui complètement oublié, si Baudelaire ne se fût employé à l'introduire dans la littérature européenne. PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 144. b) S'employer pour quelqu'un.. Mettre en oeuvre son activité, ses forces, son influence en faveur de quelqu'un. Je compte à Bruxelles des coeurs généreux qui s'emploient pour moi (PAUL VERLAINE, Correspondance, tome 3, 1873, page 144 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 171. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 10 379, b) 6 262; XXe. siècle : a) 5 738, b) 6 325.

« la faisant entrer dans la composition de quelque chose ou en la consommant Synonymes : se servir de, user de, utiliser. Employer des matières premières; employer un médicament; employer un appareil, des armes.

J'ai eu mal aux yeux, au point d'employer un collyre (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1879, page 261 ).

Mathieu, qui en tenait la recette d'Antoine, a toujours su manier les rouges, à la différence de Louis, qui ne les emploie pas beaucoup (PAUL JAMOT, Les Le Nain, 1929, page 107) : Ø 1....

les pendules étaient de bois : aiguilles, cadran, rouages.

(...) On employait du néflier ou du corbier.

Le bois qui se polit le mieux en durcissant le plus. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 7. — Employer + complément prépositionnel indiquant le domaine d'emploi.

Employer quelque chose dans, en.

Les femmes employaient avec à propos les condiments dans la cuisine (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 13 ).

La pharmacie l'emploie [le sucre] en plusieurs compositions (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 172 ). — Employer + complément prépositionnel (substantif ou infinitif) indiquant le but.

Employer quelque chose pour. Claire n'emploie jamais le savon pour se laver la figure (GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise, 1934, page 174 ). Employer quelque chose contre.

Le thé se vendait encore chez les apothicaires, comme une drogue employée contre les indigestions (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 64 ).

Employer quelque chose à.

Le maïs est employé à mille usages (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 198 ). — Employer + complément prépositionnel indiquant l'attribution, la destination.

Employer comme.

Le vaisseau l'« Orion » (...) a été plus tard employé à Brest comme vaisseau-école (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 442 ). — Emploi pronominal passif.

Au lieu de quatre millions de livres de coton qui s'employaient au moment de la révolution, il s'en travaillait à présent au delà de trente millions de livres (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 450 ). 2.

Par analogie. a) [Le complément désigne un animal] Utiliser ses capacités. Pendant la guerre sud-africaine, (...) nous employions pour nos transports un grand nombre de boeufs (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble, 1918, page 230 ). b) [Le complément désigne une personne ou une catégorie de personne] Confier à quelqu'un un travail à faire, une mission à remplir.

Employer l'armée, la gendarmerie (dans une circonstance précise).

La grande raison des Bourgeois pour employer cet artiste est celle-ci : « Dites-en ce que vous voudrez, il place vingt mille francs par an chez son notaire » (HONORÉ DE BALZAC, Pierre Grassou, 1840, page 459 ).

L'an dernier, le mémoire de la couturière était de dix-huit mille. Il a fallu employer le confesseur pour réduire la femme (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 25 ). Nous démontrons que le Kuomintang peut être employé en l'employant Non en discutant Nous n'avons cessé de l'employer 2. »

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