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Dictionnaire en ligne: EMPRUNT, substantif masculin.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMPRUNT, substantif masculin. A.— Action de recevoir à titre de prêt. 1. [Le complément du nom désigne une chose concrète] : Ø 1. Après avoir appris (...) que l'or avait doublé de prix (...) et que des spéculateurs étaient arrivés à Angers pour en acheter, le vieux vigneron, par un simple emprunt de chevaux fait à ses fermiers, se mit en mesure d'aller y vendre le sien... HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 148. — D'emprunt. Il se déshabilla et se rhabilla vivement mais distraitement, déposa sur une chaise ses habits d'emprunt, se trompant de gilet (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 115 ). 2. [Le complément du nom, explicité ou resté implicite, désigne une somme d'argent] Faire un emprunt de trois millions; intérêts d'un emprunt. La connaissance intime commence, de la part de l'officieux désoeuvré, par l'emprunt d'un ou deux écus de six francs (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 1, 1811, page 205 ). L'emprunt d'où j'attends ma délivrance souffre mille difficultés; les prêteurs sont rares en ce moment (MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1836, page 251) : Ø 2.... elle avait reçu une lettre de Jérôme (...) où il la suppliait de contracter pour lui un nouvel emprunt sur la villa de Maisons dont elle était seule propriétaire — (et que déjà, pour lui, elle avait dû partiellement hypothéquer). ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 187. · D'emprunt. Argent d'emprunt (Dictionnaire de l'Académie Française). — En particulier. Acte par lequel une collectivité, un organisme public demande au public des capitaux à titre de prêt; par métonymie, les capitaux reçus. L'emprunt du Maroc (...) était tombé à soixante-quatre ou cinq francs (GUY DE MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, page 362) : Ø 3.... mettre à profit l'optimisme que la victoire inspirera au pays pour ouvrir un grand emprunt et absorber les liquidités, on limitera ainsi la circulation fiduciaire. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 181. SYNTAXE : Emprunt national, public; emprunt de la ville de Paris, de la S.N.C.F.; emprunt à court, à long terme; couvrir, lancer un emprunt. · Emprunt forcé. Emprunt dont la souscription est obligatoire. Les deux commissions (...) celle des Cinq Cents, (...) celle des Anciens (...) établirent une taxe de guerre de vingt-cinq centimes par franc, à la place de l'emprunt forcé (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 524 ). · Emprunt perpétuel. Emprunt public à l'égard duquel le souscripteur ne pourra jamais exiger le remboursement du capital qu'il a souscrit (d'après Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT), 1936). B.— Au figuré. Fait de prendre quelque chose pour se l'approprier, pour l'utiliser ou l'imiter. Parmi les emprunts que le Japon a faits à la Chine, le riz et le thé sont peut-être ceux qui ont le plus pénétré dans les habitudes (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 144 ). Emprunts très frappants à l'architecture orientale qui se trahissaient dans ses coupoles dorées et vermiculées [d'une église] (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 188) : Ø 4. Le clergé mithriaste avait reproché aux chrétiens nombre d'emprunts, entre autres d'avoir plagié, dans leur « purification par le sang de l'Agneau », la purification par le sang du taureau. HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 513. · Vieilli. Par emprunt. Je suis bête (...) je prends au tragique une personne essentiellement légère, romanesque par emprunt (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1814, page 415 ). · D'emprunt. Beauté, idée, nom d'emprunt. Sa conversation n'est point brillante d'un esprit d'emprunt; elle est riche de son propre fonds (MADAME COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 101 ). Une dignité d'emprunt, un rôle pour imposer aux autres hommes (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Péché de Monsieur Antoine, 1847, page 146) : Ø 5.... le contraste (...) que je surprenais sans cesse entre mon humeur naturelle et le caractère d'emprunt du personnage que je faisais devant l'envieuse galerie. OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 197. — En particulier. · CRITIQUE LITTÉRATURE. Fait de prendre chez un auteur un procédé, un fait littéraire pour se l'approprier, pour l'utiliser ou l'imiter. L'« inoriginalité » de la littérature russe, (...) ses emprunts à nous autres, (...) ses emprunts à la littérature anglaise, (...) ses emprunts à Poe (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1261 ). Exception faite pour un emprunt aux « Opuscules », ces quelques notes se réfèrent exclusivement aux « Pensées » (CHARLES DU BOS, Journal, 1923, page 303) : Ø 6. Houssaye (...); exploiteur grand modèle; un nom fait de vols, un succès fait d'emprunts, un journal fait de pillages, une réputation qui n'a que sa signature... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1857, page 311. · LINGUISTIQUE. Fait pour une langue d'incorporer une unité linguistique, en particulier un mot, d'une autre langue; par métonymie, l'unité de langue incorporée. Usuels sont les emprunts de vocabulaire, plus rares et souvent contestables ou du moins indirects les emprunts de syntaxe, de flexion, de prononciation (PRÉCIS DE STYLISTIQUE FRANÇAISE (JULES MAROUZEAU) Lexique. 1951) : Ø 7.... les mots les plus servilement latins sont les moins illégitimes parmi les intrus du dictionnaire. Il était naturel que le français empruntât au latin, dont il est le fils, les ressources dont il se jugeait dépourvu et, d'autre part, quelques-uns de ces emprunts sont si anciens qu'il serait fort ridicule de les vouloir réprouver. Il y a des mots savants dans la chanson de Roland. RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 22. Ø 8. Il semble utile de distinguer emprunt et héritage. Par exemple (...) le mot table est issu du latin tabula : on ne peut pas dire qu'il y ait emprunt au latin; il s'agit d'une évolution normale de la langue, le terme employé est un héritage. Par contre, à des époques diverses, certains mots, surtout des mots savants, ont été empruntés au latin et refaits sur le modèle morphologique français (...) : nullité = emprunt du latin médiéval nullitas. Le langage (sous la direction de Bernard Pottier) 1973, page 95. Remarque : Certains emprunts, en particulier dans des domaines techniques, ne sont que des transcriptions de la langue d'origine, par exemple callitriche, substantif masculin, zoologie a ) Variété de singes à cloison nasale étroite. Synonom vulgaire singe vert. Quelques espèces, comme le callitriche, ont un os particulier qui remplace l'angle zygomatique de l'os de la pommette (Georges Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, tome 3, 1805, page 39 ß ).) Genre de singes platyrhiniens. Synonom vulgaire sagouin. Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse du XXe. siècle en six volumes, et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. — 1re. attestation 1553 " singe " (P. Belon, Observations, 213 verso dans le Dictionnaire de sociologie (JOSEPH SUMPF, MICHEL HUGUES)). Emprunté au latin classique callithrix, -icis (Pline dans TLL au mot, 175, 5) lui-même emprunté au grec ?a??????? , -t????? épithète homérique en parlant d'animaux, notamment du cheval " à la belle crinière " (Iliade dans Liddell-Scott). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 714. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 225, b) 944; XXe. siècle : a) 996, b) 884.

« que le Japon a faits à la Chine, le riz et le thé sont peut- être ceux qui ont le plus pénétré dans les habitudes (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 144 ).

Emprunts très frappants à l'architecture orientale qui se trahissaient dans ses coupoles dorées et vermiculées [d'une église] (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 188) : Ø 4.

Le clergé mithriaste avait reproché aux chrétiens nombre d'emprunts, entre autres d'avoir plagié, dans leur « purification par le sang de l'Agneau », la purification par le sang du taureau. HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 513. · Vieilli.

Par emprunt.

Je suis bête (...) je prends au tragique une personne essentiellement légère, romanesque par emprunt (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1814, page 415 ). · D'emprunt.

Beauté, idée, nom d'emprunt.

Sa conversation n'est point brillante d'un esprit d'emprunt; elle est riche de son propre fonds (MADAME COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 101 ).

Une dignité d'emprunt, un rôle pour imposer aux autres hommes (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Péché de Monsieur Antoine, 1847, page 146) : Ø 5....

le contraste (...) que je surprenais sans cesse entre mon humeur naturelle et le caractère d'emprunt du personnage que je faisais devant l'envieuse galerie. OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 197. — En particulier. · CRITIQUE LITTÉRATURE.

Fait de prendre chez un auteur un procédé, un fait littéraire pour se l'approprier, pour l'utiliser ou l'imiter.

L'« inoriginalité » de la littérature russe, (...) ses emprunts à nous autres, (...) ses emprunts à la littérature anglaise, (...) ses emprunts à Poe (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1261 ). Exception faite pour un emprunt aux « Opuscules », ces quelques notes se réfèrent exclusivement aux « Pensées » (CHARLES DU BOS, Journal, 1923, page 303) : Ø 6.

Houssaye (...); exploiteur grand modèle; un nom fait de vols, un succès fait d'emprunts, un journal fait de pillages, une réputation qui n'a que sa signature... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1857, page 311. · LINGUISTIQUE.

Fait pour une langue d'incorporer une unité linguistique, en particulier un mot, d'une autre langue; par métonymie, l'unité de langue incorporée.

Usuels sont les emprunts de vocabulaire, plus rares et souvent contestables ou du moins indirects les emprunts de syntaxe, de flexion, de prononciation (PRÉCIS DE STYLISTIQUE FRANÇAISE (JULES MAROUZEAU) Lexique.

1951) : Ø 7....

les mots les plus servilement latins sont les moins illégitimes parmi les intrus du dictionnaire.

Il était naturel que le français empruntât au latin, dont il est le fils, les ressources dont il se jugeait dépourvu et, d'autre part, quelques-uns de ces emprunts sont si anciens qu'il serait fort ridicule de les vouloir réprouver.

Il y a des mots savants dans la chanson de Roland. RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 2. »

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