Dictionnaire en ligne: ENVOÛTEMENT, substantif masculin.

Dictionnaire en ligne: ENVOÛTEMENT, substantif masculin. A.— OCCULTISME. Opération magique par laquelle on envoûte quelqu'un; résultat de cette opération. (Quasi-)synonymes : charme, enchantement, ensorcellement, maléfice, sort, sortilège. Ces coups d'épingles des envoûtements du XVIe. siècle, tâchant d'enfoncer la mort au coeur de la figure de cire d'un ennemi (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1869, page 484 ). Voyez, dit Dingley en souriant, la croyance à l'envoûtement n'est pas morte! Nos contemporains brûlent Krüger en effigie, comme on perçait autrefois d'une aiguille le coeur de son ennemi (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, page 29 ). Sorcières de Provence qui préparent les philtres d'amour, les sorts et les envoûtements (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 181) : Ø 1. Des Hermies m'a signalé, à propos de l'envoûtement par le sang des souris blanches, des cercles diaboliques installés dans cette ville. — Oui, cette contrée a été, de tout temps, l'un des foyers les plus véhéments du Satanisme. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 130. B.— Au figuré. Ascendant proche de la fascination exercé sur la volonté, l'esprit ou les sentiments, par une personne ou un inanimé abstrait. (Quasi-)synonyme : ensorcellement. Il constatait avec plaisir qu'elle avait su échapper à l'envoûtement du désespoir; qu'elle ne s'était pas, comme tant de femmes éprouvées, offerte avec complaisance en pâture au malheur (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 839) : Ø 2.... il faudrait montrer l'influence énorme que Byron a eue sur moi dans les premières années de ma jeunesse, (...). Je pensais tellement à lui que je me figurais presque l'avoir connu (...). Jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans, j'ai subi cet envoûtement bizarre. JULIEN GREEN, Journal, 1955-58, page 306. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le synonyme envoûte, substantif féminin, rare. Il lui semblait que ces mots, cet étonnement, ces regards, tout cela participait à une réalité supérieure, dont elle ne savait rien, mais à laquelle sa destinée était liée. Ce fut une heure d'envoûte : peut-être dormit-elle quelque peu, épuisée de peur et de lassitude; peut-être cette hallucination ne dura-t-elle que quelques secondes (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, page 47). Ne serait-ce pas lui [Caetani] qui, ayant manqué son envoûte aurait fait atteindre le roi votre frère par le poison? (MAURICE DRUON, Loi mâles, 1957, page 50). b) L'emploi fantaisiste envoûtementesque, adjectif (confer PAUL VERLAINE, Souvenirs et fantaisies, 1896, page 209). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 82.