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Dictionnaire en ligne: ÉPERON, substantif masculin.

Publié le 29/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPERON, substantif masculin. A.— Domaine de l'équitation. 1. Instrument métallique, s'adaptant au talon de la chaussure, garni à l'arrière d'une pointe acérée ou d'une molette, que le cavalier enfonce dans le flanc de sa monture pour l'exciter. Donner de l'éperon, un coup d'éperon à sa bête; piquer un cheval de l'éperon; faire sonner ses éperons. Des Espagnols galopant sur des chevaux ensanglantés par l'éperon gigantesque qui chaussait leur pied nu (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 1, 1868, page 96 ). Les cavaliers (...) mènent leurs bêtes sans mors, sans éperons, sans étriers (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 187) : Ø 1. Il la ramena trois fois à l'éperon, à la cravache, et quand la bête se bloquait, il la châtiait rudement. La main tordait les rênes comme un garrot, sciait les lèvres; les longues jambes lardaient le ventre à grands coups d'éperon. ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 184. — Expression. HISTOIRE. [Les éperons en tant que symbole de la dignité de chevalier] · Chausser les éperons (à quelqu'un) Conférer la dignité de chevalier. Enfin, on lui a chaussé les éperons d'or, attributs du chevalier (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 32 ). · Gagner ses éperons. Faire ses premières armes avec distinction (Dictionnaire de l'Académie Française). Au figuré, vieilli. Se distinguer dans une première affaire. J'ai conquis mes éperons oratoires hier et ce matin (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1835, page 150 ). Talleyrand (...) avait à gagner ses éperons; il était depuis quelques semaines seulement à la tête du ministère des affaires étrangères (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 12, 1863-69, page 40 ). 2. Par métonymie. Stimulation provoquée au moyen de l'éperon. Cheval sensible à l'éperon. Il lui fit sentir [à sa rosse] l'éperon, elle fit un écart et fut sur le point de tomber (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 39) : Ø 2.... ces hurlements achevèrent d'épouvanter le cheval que les deux coups de feu avaient si violemment ému. La noble bête se cabra, volta sur elle-même, devint sourde à la voix, indocile à l'éperon. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 5, 1859, page 463. — Au figuré. [Suivi d'un complément déterminatif] Stimulation. (Quasi-)synonyme : aiguillon. Les soldats (...) allongeaient maintenant le pas, gaillards, ranimés, sous l'éperon cuisant du péril (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 150) : Ø 3. Il [Stendhal] sentait dans sa chair secrète l'éperon de la vanité littéraire; mais il y sentait, un peu plus avant, l'étroite et bizarre morsure de l'orgueil absolu qui ne veut dépendre que de soi. PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 89. · Proverbe. Il a plus besoin de bride* que d'éperon. · Spécialement. GASTRONOMIE. vieilli. Mets excitant l'appétit ou poussant à boire. Ce petit fromage de chèvre, jaspé et persillé de vert, était un excellent éperon à boire (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 465 ). B.— Par analogie. 1. [L'éperon est une pointe métallique] a) JEUX. Pointe métallique dont on arme les pattes d'un coq de combat. Un combat de coqs (...) armés d'éperons de fer, dont la gorge ouverte saignait (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1265 ). b) MARINE. c) Spécialement. HISTOIRE. Pointe métallique placée en avant de l'étrave et en dessous de la ligne de flottaison, destinée à percer la coque des navires ennemis. (Quasi-)synonyme : rostre. Les éperons des galères d'Octave se brisaient contre ces gros navires construits de fortes poutres cerclées de fer (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 322 ). d) Par extension. Partie saillante ou renforcée en avant de l'étrave d'un navire. Enfin on reconnut la trirème d'Hamilcar (...) et sous l'éperon qui terminait sa proue, le cheval à tête d'ivoire (GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 1, 1863, page 115 ). — Par analogie. CHEMIN DE FER. L'éperon d'une locomotive. Il eût écrasé sans doute les premiers buffles attaqués par l'éperon de la locomotive (JULES VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, page 153 ). 2. [Une saillie, une proéminence] a) ANATOMIE. Partie en saillie dans une cavité qu'elle tend à diviser ou dans un tissu à structure homogène qu'elle tend à renforcer (d'après Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 2 1971). Guérison des anus contre nature consistant à repousser l'éperon avec un instrument « ad hoc » (CLAUDE BERNARD, Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 176 ). b) ARCHITECTURE. Ouvrage saillant en maçonnerie, angulaire en plan, construit en avant d'une pile de pont pour le protéger ou contre un mur pour le soutenir. (Quasi-)synonyme : bec. Chaque pile [du pont Saint-Esprit, sur le Rhône] est percée à jour au-dessus des éperons (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 1, 1838, page 283 ). Ces statues sont posées latéralement et du même côté, par rapport aux becs saillants ou aux éperons qui renforcent ces tours contre la sape et qui augmentent les flanquements (EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture, 1872, page 242 ). c) BOTANIQUE. Appendice tubuleux du calice ou de la corolle d'une fleur. Le calice de la capucine, les pétales de la violette ont un éperon (Ec. 1835-1932). d) Dans le domaine de la géographie Partie saillante, avancée d'un relief montagneux. Éperon rocheux, calcaire. Le Potawmack sera navigable jusqu'au dernier éperon des Alléghénys (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 1, 1801, page 174 ). Saint-Gilles (...) construisit sur l'éperon rocheux qui surplombe la gorge de la Qadicha, une forteresse (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 75) : Ø 4.... une attaque menée par trois corps d'armée, ayant pour objectif la crête de Vimy (côtes 119, 140, 132). Deux attaques de flanc : l'une au nord de l'attaque principale visant la crête de Notre-Dame-de-Lorette et l'éperon nord de Souchez, puis la cote 119; l'autre, au sud, en direction de la croupe 96-93 (1 500 mètres sud de Bailleul) et s'étendant jusqu'à la Scarpe. MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 73. · Faire éperon, s'avancer en éperon. Faire saillie, s'avancer en saillie. Telle cathédrale (...) faisant éperon au bord du fleuve (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 838 ). L'hôtel et le village, accrochés à un versant, s'avançaient en éperon au-dessus du torrent (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Le Silence dans la campagne, 1925, page 59 ). e) Dans le domaine de la zoologie. Petit appendice sur la partie postérieure de la patte de certains animaux. Chez le coq (...) l'éperon court et rond chez les jeunes s'allonge et, chez les vieux, devient une pointe (PAUL VIALAR, Le Fusil à deux coups, 1960, page 53 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 453. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 722, b) 968; XXe. siècle : a) 551, b) 459. DÉRIVÉS : Éperonnier, substantif masculin. vieux. Celui qui fabrique, vend des éperons et autres instruments métalliques de monte. Faites-lui faire (...) un mors, (...) par notre éperonnier (PAUL-LOUIS COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1805, page 695 ). La plupart des dictionnaires enregistrent un emploi en ZOOLOGIE. " Oiseau de Chine dont le mâle porte à chaque pied deux ergots ou éperons " (Dictionnaire de l'Académie Française).

« PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 89. · Proverbe.

Il a plus besoin de bride* que d'éperon. · Spécialement.

GASTRONOMIE.

vieilli.

Mets excitant l'appétit ou poussant à boire.

Ce petit fromage de chèvre, jaspé et persillé de vert, était un excellent éperon à boire (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 465 ). B.— Par analogie. 1.

[L'éperon est une pointe métallique] a) JEUX.

Pointe métallique dont on arme les pattes d'un coq de combat.

Un combat de coqs (...) armés d'éperons de fer, dont la gorge ouverte saignait (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1265 ). b) MARINE. c) Spécialement.

HISTOIRE.

Pointe métallique placée en avant de l'étrave et en dessous de la ligne de flottaison, destinée à percer la coque des navires ennemis.

(Quasi-)synonyme : rostre.

Les éperons des galères d'Octave se brisaient contre ces gros navires construits de fortes poutres cerclées de fer (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 322 ). d) Par extension.

Partie saillante ou renforcée en avant de l'étrave d'un navire.

Enfin on reconnut la trirème d'Hamilcar (...) et sous l'éperon qui terminait sa proue, le cheval à tête d'ivoire (GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 1, 1863, page 115 ). — Par analogie.

CHEMIN DE FER.

L'éperon d'une locomotive. Il eût écrasé sans doute les premiers buffles attaqués par l'éperon de la locomotive (JULES VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, page 153 ). 2.

[Une saillie, une proéminence] a) ANATOMIE.

Partie en saillie dans une cavité qu'elle tend à diviser ou dans un tissu à structure homogène qu'elle tend à renforcer (d'après Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M.

NICOLE, H. LAMBERT) tome 2 1971).

Guérison des anus contre nature consistant à repousser l'éperon avec un instrument « ad hoc » (CLAUDE BERNARD, Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 176 ). b) ARCHITECTURE.

Ouvrage saillant en maçonnerie, angulaire en plan, construit en avant d'une pile de pont pour le protéger ou contre un mur pour le soutenir.

(Quasi-)synonyme : bec. Chaque pile [du pont Saint-Esprit, sur le Rhône] est percée à jour au-dessus des éperons (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 1, 1838, page 283 ).

Ces statues sont posées latéralement et du même côté, par rapport aux becs saillants ou aux éperons qui renforcent ces tours contre la sape et qui augmentent les flanquements (EUGÈNE VIOLLET-LE- DUC, Entretiens sur l'architecture, 1872, page 242 ). c) BOTANIQUE.

Appendice tubuleux du calice ou de la corolle d'une fleur.

Le calice de la capucine, les pétales de la violette ont un éperon (Ec.

1835-1932). d) Dans le domaine de la géographie Partie saillante, avancée d'un relief montagneux.

Éperon rocheux, calcaire.

Le Potawmack sera navigable jusqu'au dernier éperon des Alléghénys (MICHEL- GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 1, 1801, page 174 ).

Saint-Gilles (...) construisit sur l'éperon rocheux qui surplombe la gorge de la Qadicha, une forteresse 2. »

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